timbre freinet

 

Photographies de Julieta SOLIS venue à Nevers en 2014

Département
Evénement
Publication
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014
Image
Photographies de Julieta Solis venue à Nevers en 2014

Jacqueline Massicot, auteur des photographies, nous envoie des photos de  Julieta Solis venue dédicacer son livre à Nevers en 2014

Présence aussi du perroquet Kino

Un article de La République du Centre présentant Julieta Solis et un compte-rendu de son intervention écrite par Jacqueline Massicot, ci-dessous  (14 décembre 2014)

                           Julieta et l’Ecole Freinet de Vence

 

Julieta est née de parents espagnols : Andréa et Fransisco Solis. Sa mère, réfugiée politique, a accouché à Corbigny (58) le 16 octobre 1939 et elle est morte 18 mois plus tard du tétanos. Ses amis, Titus Stapler, compagnon de Juliette Ténine, tous les deux résistants et clandestins,

recueillent Julieta et la confient à la mère de Titus à Nanterre.

Après la guerre, Titus lui donne son nom  « Stapler ». Juliette ne connaît, en fait, sa véritable identité qu’à l’âge de 32 ans et elle a 59 ans quand Juliette Ténine l’adopte.  

 

Elle a peur de Juliette Ténine. De santé fragile, elle manifeste des bronchites à répétition avec une anorexie sévère mentale s’aggravant d’année en année…

 

Sur les conseils d’une amie, ses parents la conduisent (elle a dix ans) à l’école Freinet de Vence « Le Pioulier » tenue par Célestin et Elise Freinet que les enfants appellent Papa et Maman Freinet. Julieta découvre la Provence, le monde des enfants, la bienveillance des Freinet et leur respect pour les enfants. Elle guérit au bout de quelques semaines et ce seront les années les plus lumineuses de son enfance.

 

Julieta a été chef-monteuse pendant une quarantaine d’années à la RTF, l’ORTF et à la SFP. Suite à un plan de licenciement, elle est devenue intermittente mais a beaucoup travaillé. Pendant 6 mois de chômage, elle a écrit ses souvenirs dont ce livre sur l’Ecole de Vence : « Julieta Solis – LE PIOULER ou Mes années Freinet », préfacé par Philippe Meirieu et édité par les Amis de Freinet en  2014.

A la retraite, Julieta vit dans le Bourbonnais, dans une maison isolée au coin d’un bois avec ses chats, ses poules, ses canards…et son perroquet Kino.

 

Invitée par l’Université du Temps libre à Nevers, accompagnée de Kino, elle a su émouvoir son auditoire par sa présentation et celle de son livre. Elle nous a enchantés par la lecture de certains passages et le débat qui aurait pu avoir lieu sur la Pédagogie Freinet est devenu inutile tant elle a su si bien convaincre que la Pédagogie Freinet ne peut se réduire aux techniques si on n’a pas ce respect de l’Enfant qui l’amènera sans démagogie à donner le meilleur de lui-même.

 

Toutefois, Jacqueline Massicot qui accompagnait Julieta, a retracé en quelques mots l’histoire de l’Ecole Freinet de Vence.

Une cabale orchestrée par l’Action Française en 1933 contre Freinet l’oblige à se mettre en congé longue durée. Il crée une école mixte avec internat à Vence en 1935. Déboutée par l’administration, elle devient un lieu d’expérimentation et de formation en 1936. En 1937, elle accueille de plus en plus de pensionnaires et de réfugiés Espagnols.

En 1940-41, Freinet est arrêté et interné. Elise est contrainte de fermer l’école. Elle la confie à une association tchèque qui sauvegardera les enfants juifs.

En 1946, l’école est de nouveau ouverte mais l’internat fermera en 1971.

En 1991, elle est rachetée par l’Etat et devient une Ecole Publique à statut spécial. Ses locaux sont désormais inscrits au patrimoine historique.

 

Jacqueline Massicot rappelle également l’existence du mouvement Freinet dans la Nièvre en signalant l’ouvrage collectif « La Pédagogie dans la Nièvre de 1936 à 2008 » édité par le Musée Nivernais de l’Education et que l’on peut se procurer au Musée.

Annie Troncy, toujours militante à l’ICEM national (Institut Coopératif de l’Ecole Moderne-pédagogie Freinet) fait le point sur la situation actuelle. Le mouvement existe encore dans de nombreux pays du monde et départements français, les publications continuent.

 

Si Freinet était encore parmi nous, sûr qu’il serait d’accord avec les rythmes scolaires et préférerait un travail sur les compétences à la notation-couperet.

 

Merci à Julieta de nous avoir fait vivre ce moment d’émotion.

 

                                                                 Jacqueline MASSICOT

                                                                       14-12-2014