Compléments Freinet le bon sens.

Compléments Freinet le bon sens. Mulat sam 23/01/2021 - 12:07

Compléments « Freinet le bon sens »

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des critiques ► ICI - conférences et causerie ► ICI 

Rubrique Documents Droits
Bibliographie complétée par de nouvelles références public
1- Militants du mouvement Voir "Militants" (en cours de rédaction) public
2- Contexte historique Journalier 1849-1918            [ne prend son sens que comme complément au livre] public
Journalier 1919-1939            [ne prend son sens que comme complément au livre] public
Journalier 1940-1945            [ne prend son sens que comme complément au livre] public
Journalier à partir de 1946    [ne prend son sens que comme complément au livre] public
Pétain : « l'instituteur, voilà l'ennemi ». public
Le double jeu de Staline public
Journées de mai à Valouise : Résistance au maquis de Béassac et Célestin Freinet public
Freinet Résistant pédagogue 1944-1945 - pour compléter la période volontairement non traitée dans Freinet le bon sens public
Le Comté peine à se définir. Reprise du chapitre "le comté est piémontais, p27 public
3- D'Élise et de Célestin L'Éducateur moderne  un titre trompeur public
Freinet enseigne à Daluis public
Renvoi de Flamant de l'école Freinet réservé
Carnet de voyage d'Alziary en visite au Bar-sur-Loup en 1926 public
Psychologie et psychanalyse : plutôt Adler que Freud (E.F.) public
Théâtre à Saint-Sulpice (lettre de Freinet à Alfred Thierriat prisonnier et acteur) public
Le bon sens paysan : ne pas se méprendre public
Hébertisme et pédagogie Freinet ► à venir réservé
4- Documents d'archives Freinet classé communiste avant d'adhérer au Parti - 1926 public
Freinet et son ami Baptistin Giauffret décrivent la géographie des Alpes-Maritimes en 1924 public
Les  coopératives ne sont pas conformes au communisme - L'Imprimerie à l'école 1926-1932 public
Freinet anarchiste selon la préfecture le 17 mai 1934 réservé
Maurice Wullens écrit à Alziary le 10 mai 1940 - Que Freinet condamne Staline ! public
Les tribunaux d'exception mis en place le 14 août 1941 divisent Vichy (extraits) réservé
Lettres à Vichy ► à venir réservé
Élise certifiée résistante ► (AD06 - 161J0064) public
L'École Moderne, Pourquoi cette appellation ? ou Freinet et le PC public
Freinet mauvais communiste par Étienne Fajon public
5- Parcours photo des lieux de vie Un ensemble de liens vers d'anciennes cartes postales public
Visiter Gars public
film sur Gars en préparation  
Dans les pas de Freinet dans les gorges de Daluis (1919-2021) public
Daluis en photos public
Puget-Théniers ► à venir  
Puget-Théniers [correctif p. 64 et I.13] De la statue de Maillol et du curé de l'église public
Briançonnet ► à venir  
Le Bar-sur-Loup ► à venir  
   
6- Des arts Maillol à Puget-Théniers ► à venir réservé
Ronzen ► à venir réservé
   
Publication

Journalier - 1849-1918

Journalier - 1849-1918 Mulat jeu 12/11/2020 - 17:06

Journalier en complément du livre  Freinet - Le bon sens (1849-1918)

   Il ne s'agit pas d'établir une chronologie retraçant environ un siècle de l'histoire de la France mais de tenter de définir l'environnement qui a été celui de Freinet et avec lui d'Élise ensuite après leur mariage. Je me suis penché sur leur bibliothèque, sur leurs centres d'intérêt. Je me suis demandé comment les journaux de la région niçoise relatent des événements nationaux ou internationaux, quels sont leurs centres d'intérêt quand se préparent les guerres et durant les conflits.

   Ce tableau complète le livre et peut permettre au personnes qui seraient déroutées par le traitement thématique, de pouvoir replacer les événements décrits dans leur chronologie tout en complétant les données.

Cotes

Résumés

Dates

Ils ont pu le lire

Ils ont écrit

AD06-161J... Lecture – Comtesse de Remuzat (bibliothèque de Freinet - AD06) 1849 Essai sur l'éducation des femmes – ed Charpentier. Fait un historique précis de la place que la société accorde aux femmes. « Disons-le sans crainte, la révolution a eu sa morale, car elle a remis en valeur les idées sérieuses, et c'est aussi un genre de restauration qu'il ne faut pas dédaigner. La raison des femmes y a gagné, il serait trop pénible de la voir retomber encore. (…) Aujourd'hui une route droite et paisible est offerte aux femmes : franchement, le passé les a trop souvent compromises pour qu'elles s’obstinent à le regretter »  
  Rattachement de Nice à la France. 1860 Diversement vécu, mais le milieu rural totalement délaissé par Le Piémont Sardaigne a espoir que la France fera quelque chose.  
  Garibaldi indépendantiste niçois 14/04/1860 Pais Nissart - cite Garibaldi citoyen d'honneur de San Remo : « Très estimé Syndic ; j’accepte avec gratitude la citoyenneté d’honneur dont m’ont honoré les citoyens de San-Remo… Je n’entends pas pour autant cesser d’être citoyen de Nice. Je ne reconnais à aucun pouvoir sur terre d’aliéner la nationalité d’un peuple indépendant et je proteste contre la violence faite à Nice avec la corruption et la force brutale en me réservant pour moi et mes concitoyens le droit de revendiquer mon pays natal pour que le droit des gens ne soit pas une vaine parole. § En tant que citoyen de San Remo je présenterai certainement à l’Europe la juste protestation de ma cité adoptive. Avec affection et reconnaissance G. Garibaldi. »  
  Chute de l'Empire en France 04/09/1870 Garibaldi lève un corps de volontaires pour aller au secours de la République. A Dole il prend le commandement de l'armée des Vosges.  
  Garibaldi - Nice européenne 21/10/1870 Pais NizzartGaribaldi déclare à Dole : «  La cause de la France précipitée dans le malheur par un vil despote est une cause sacrée à l’humanité toute entière. Vous connaissez mes principes et vous savez aussi ce que je pense de mon pays natal, mais je ne veux en aucune façon nuire à la République française. » Il précisera le 6 novembre qu'il ne combat « pas uniquement pour la république française, mais pour une république européenne qui réserverait à Nice indépendante un sort particulier. Puis, « Union complète des nations libres basée sur un pacte social dont le premier article serait l’impossibilité de la guerre ; Nice deviendrait capitale de cette union européenne » et ajouta « la position géographique de notre cité, son climat incomparable et les avantages de toutes sortes qu’elle présente me poussent à ce choix plus qu'un orgueil de clocher. »  
  La guerre 04/09/1870 Garibaldi lève un corps de volontaires pour aller au secours de la République. A Dole il prend le commandement de l'armée des Vosges.  
  Garibaldi républicain 21/10/1870 Pais Nizzart Garibaldi déclare à Dole : «  La cause de la France précipitée dans le malheur par un vil despote est une cause sacrée à l’humanité toute entière. Vous connaissez mes principes et vous savez aussi ce que je pense de mon pays natal, mais je ne veux en aucune façon nuire à la République française. » Il précisera le 6 novembre qu'il ne combat « pas uniquement pour la république française, mais pour une république européenne qui réserverait à Nice indépendante un sort particulier. Puis, « Union complète des nations libres basée sur un pacte social dont le premier article serait l’impossibilité de la guerre ; Nice deviendrait capitale de cette union européenne » et ajouta « la position géographique de notre cité, son climat incomparable et les avantages de toutes sortes qu’elle présente me poussent à ce choix plus qu'un orgueil de clocher. »  
  Garibaldi député 08/02/1871 Pais Nissart – Garibaldi reconnu dans plusieurs villes de France est élu député à Nice. S'ensuit une émeute, le préfet ne pouvant accepter le vote séparatiste.  
  Garibaldi indépendantiste 02/05/1871 Selon Pais Nissart, alors qu'il se bat pour la République française. Garibaldi déclare en 1871 (date inconnue) : « Je ne combats pas uniquement pour la république française, mais pour une république européenne qui réserverait à Nice indépendante un sort particulier » puis le 2/5/1871 : « Union complète des nations libres basée sur un pacte social dont le premier article serait l’impossibilité de la guerre ; Nice deviendrait capitale de cette union européenne ; la position géographique de notre cité, son climat incomparable et les avantages de toutes sortes qu’elle présente me poussent à ce choix, plus qu’un orgueil de clocher. »  
  Garibaldi démissionne - Victor Hugo 1878 « Faisons bien comprendre aux autres peuples que nous n'aimons tant notre patrie, et d'un amour si ardent et parfois si jaloux, que parce qu'elle est le meilleur instrument que la civilisation ait jamais eu pour le progrès général et l'avancement de l'esprit humain. » Discours et plaidoyers choisis de Léon Gambetta par M. Joseph Reinach, G. Charpentier et Cie, 1888 (p.137)  
  Gambetta - écoles 18/09/1878 « Il faut modifier les méthodes barbares qu'on suit encore dans les écoles primaires (…) Et je parle pour les deux sexes, car je ne distingue pas entre l'homme et la femme. Ce sont deux agents dont l'entente est absolument nécessaire dans la société, et, loin de les séparer et de leur donner une éducation différente, donnez-leur les mêmes principes, les mêmes idées, commencez par unir les esprits si vous voulez rapprocher les cœurs. (…) Je voudrais qu'au-dessus de l'enseignement primaire et avant d'arriver à l'enseignement secondaire, il y eût des écoles professionnelles... ce seraient des écoles de métiers... dans lesquelles on donnerait à la fois l'éducation de l'esprit et de la main... » Discours et plaidoyers choisis de Léon Gambetta par M. Joseph Reinach, G. Charpentier et Cie, 1888 (p.137)  
  Syndicats – grèves – Le tourisme attire une forte immigration pour construire palais et hôtels mais provoque un fort taux de chômage saisonnier 1880 Grève des terrassiers. Sont syndiqués également les peintres en bâtiment, ouvriers boulangers, tonneliers, typographes, employés de l’hôtellerie Jerôme* p17.  
  Petit Niçois de gauche 02/09/1881 Éditorial - « … Le Petit Niçois, dévoué aux intérêts de la classe ouvrière, sera touhours heureux de recevoir tous les renseignements, tous les avis de ses lecteurs. § Parmi les solutions pratiques que nous préconisons pour arriver à l'amélioration de la situation des ouvriers, il y en a une sur laquelle nous reviendrons, et qui peut donner d'excelllents résultats. Nous voulons parler de la coopétation ? (…) avec de très petites cotisations on peut arriver à ce merveilleux résultats. »  
  syndicats et grèves anarchisme (Ravachol) 1883-1904 l 'école vers 1880. La loi Jules Ferry a pour but principal rappelle-t-on dans le sud, de faire des paysans de bons ouvriers, moralement bien éduqués. Les maîtres ne doivent donc pas faire de politique. La Commune est passée inaperçue à Nice, qui s'interroge encore sur son rattachement à la France. Avec Garibaldi la première revendication niçoise reste la République. Montée en puissance des libertaires dès 1900, disciples de Sébastien Faure qui fera des conférences à Nice entre 1897 et 1903. Après Ravachol et Émile Henry à Paris, on commence une chasse aux anarchistes que les préfets commencent à faire surveiller. Les anarchistes rejoignant les socialistes on ferme les carnets B en 1903 pour les rouvrir en 1917. 1904 grève dure des traminots qui accusent la police de collusion avec l'entreprise à Nice : tramways renversés, arrestations arbitraires engendrant l'émeute. Philippe Jérôme, Une histoire populaire de la Côte d'Azur, 1860-1914, Les Amis de la Liberté, 2010.  
  Italie - accord international contre les anarchistes 04/10/1900 Le Petit Niçois se réjouit de cet accord - « Cette proposition a été bien accueillie partout (…) Plusieurs des auteurs des plus effroyables crimes anarchistes commis pendant les dernières années, en France, en Espagne, en Suisse ont eu pour auteurs des assassins venus d'au-delà des Alpes, et on ne peut pas dire que ce fait soit un simple effet du hasard. (…) l'extrême facilité avec laquelle la partie la plus agitée et la plus pauvre de la population italienne abandonne la péninsule pour aller chercher du travail dans d'autres pays. » C'est parmi eux que les révolutionnaires vont recruter.  
  Anniversaire de la mort de Garibaldi 02/06/1900 Le Petit Niçois - « Point n'est besoin de rappeler ici, à l'occasion de cet anniversaire, la carrière glorieuse du héros. Toutes les phases en sont connues de tous et le seul nom de Garibaldi évoque l'épopée grandiose des gestes de sa vie. C'est un sentiment de respect admiratif et reconnaissant qui détermine le souvenir de la grande figure du héros à qui Nice est fière d'évoir donné le jour. » (JR)  
  Russes en France 02/09/1900 Le Petit Niçois – Le voyage du tsar à Paris : les agents de la police russe se joignent aux policiers français pour surveiller les réfugiés russes en France. Dans le même journal il est fait état d'une conférence internationale qui crée une police spéciale pour combattre l'anarchisme à la suite de l'assassinat du roi Humbert et de l'attentat contre le Shah.  
  Capitaine Tarelli 07/09/1900 Hommage du Petit Niçois au garibaldien qui vient de décéder : « Un bon Garibaldien » - le capitaine Tarelli qui vit à Nice et a participé à la campagne de 1870-1871 aux côtés des Français.  
  Armée et cléricalisme 30/09/1902 edito dans Le Petit Niçois – « Vieux Bahut" - « … Le général du Barzail a parlé de crimes, d'abus de pouvoir, de coups de pioche sacrilèges destinés à battre en brèche nos institutions militaires et à nous livrer sans défense aux mains de l'étranger ! (…) Le grand malheur ! - La République aurait alors mis la main sur un ministre [le général André] vraiment républicain. (…) Il ne faut pas se dissimuler : Saint-Cyr est une école légèrement réactionnaire et clécico-fêtarde. De mon temps il était de bon ton de répandre sur le plancher le champagne offert par le premier Président de la République, M. Thiers. Les traditions se sont conservées – en s'accentuant : On fait aujourd'hui ostensiblemengt pipi contre l'immeuble de M. Loubet. Quel grand mal y aurait-il à faire comprendre à nos jeunes officiers qu'ils feraient mieux de mettre une sourdine à leurs intimes incontinences réactionnaires ?... Capitaine A. Verdier.  
  Livres – Tolstoï – coché (bibliothèque de Freinet – AD06) 1902 Carnet du soldat, Stock 1902 «...l'affirmation de chaque Église, qu'elle seule est la vraie et que les autres sont mensongères, est absolument de même importance que l'affirmation d'un homme qui dirait : « Je jure que j'ai raison et que tous ceux qui ne sont pas de mon avis ont tort » [...] et pour forcer les hommes à croire à ces allégations insensées et fantaisistes, il n'y a qu'un seul moyen : la violence. » (coché par Freinet).  
  Deux bourses du travail à Nice 1902-1906    
  Grave conflit des traminots 1904    
  Si l'ouvrage cité n'est lu par Freinet il en connait partie des effets par le programme ministériel du 18/09/20 – cf. ci-dessous. 1904-1905 Durkheim : L'évolution pédagogique en France (1938). Plusieurs constats qui intéresseront CF : L'enseignement des lettres domine l'université tant qu'on privilégie la bourgeoisie. L'école devrait allier le pédagogique et le social. Il insiste sur le fait que tout enseignant doit être formé à la sociologie.  
Mayenne Laïcité à Gars – religion 1905-ou 1906 Launay : Le maire, M. Ceccaldi apostrophe le curé en prêche depuis le fond de son église à Gars > gros scandale. Il est noté aussi qu'il fallait se signer devant toutes les croix du village et environs. Son père ne le faisait jamais.  
  Auguste Blanc du Collet, maire Républicain de Puget-Théniers 1904-1910    
  La discipline dans l'armée 07/10/1905 Le Petit Niçois : « Le Service intérieur des troupes – « Le Service intérieur des troupes" – "La discipline faisant la principale force des armées, il importe que le supérieur obtienne de ses subordonnés une obéissance entière et une soumission de tous les instants, que les ordres soient exécutés, littéralement, sans hésitation ni murmure... § Qui nous dit que la discipline est une force et que cette force est la principale ? Et d'abord qu'entend-on par discipline ? Il me semble qu'en tant que principale force des armées, le Règlement avait le devoir strict de bien en préciser le sens. Or, il néglige de le faire, et craignant sans doute de se compromettre, il nous donne à entendre qu'elle doit résider dans l'obéissance entière et la soumission de tous les instants..."  
  Crise de l'école 12/12/1905 Le Petit Niçois : « LA CRISE SCOLAIRE A NICE – Ce que les instituteurs pensent de la crise actuelle – Leur situation – Comment il leur est impossible d'exercer leur enseignement de façon efficace – Le matériel scolaire. § - Mon fils n'apprend rien, nous dit-on, il ne sait rien. Lorsque je le questionne sur ce qu'il fait à l'école, il me répond qu'on ne l'interroge jamais, qu'on ne s'occupe pas de lui, qu'il ne récite jamais ses leçons et qu'il suit la division là où on l'a placé sans que jamais l'instituteur ne s'intéresse à lui. § Nous avons demandé à quelques instituteurs ce qu'ils pensaient de ces critiques. Ils nous ont répondu en substance ceci : § Mettez le père de famille mécontent à notre place ; acculez-le au fond de la classe devant une série de bancs si pressés les uns contre les autres qu'il ne peut circuler dans la classe. Installez-le en présence de cent moutards que l'immobilité énerve, que l'air vicié surexcite et demandez-lui ce qu'il fera. § Nous divisons nos élèves par groupes. A la tête de chaque groupe, nous plaçons un moniteur, c'est-à-dire un élève plus âgé et plus instruit qui fait répéter la leçon aux plus jeunes. § Cette méthode mayenâgeuse est déplorable ; nous n'y pouvons rien. Il faut l'accepter par force. (…) Les instituteurs ne se plaignent pas de leur situation. § Ils en sont arrivés à Nice, en effet, qu'après de longs stages dans la montagne. § Pour être nommé au chef-lieu du département, il faut que l'instituteur ait donné des preuves indiscutables de sa valeur professionnelle. § Le merveilleux climat attire les instituteurs que l'on envoie dans les ingrates régions neigeuses de la montagne ».  
  Club de tir – compétitions hors temps scolaire 12/12/1905 Le Petit Niçois : « SPORTS – TIR – À L'UNION SCOLAIRE DE TIR DE NICE – Dans la séance de dimanche dernier les membres de l'union Scolaire effectuaient leurs tirs de classement. Malheureusement à cause de la pluie persistante, un grand nombre de tireurs manquaient. Une séance spéciale sera ouverte pour les absents.»  
  Révolution russe 1905-1906 Pas de jour sans que Le Petit Niçois ne donne des informations sur la Révolution russe. L'Affaire Dreyfus est également suivie de près.  
  Alfred Donadei Député "Gauche" républicaine à Puget-Théniers [succède à Alexandre Durandy, "gauche" radicale] 1906-1914 Une droite libérale qui ne dit pas tout à fait son nom, mais laïque.  
  Grèves dures et réprimées – appel à l'armée et révocations 1908-1910    
  Longue grève des postiers niçois 1909    
  Législatives – Grasse – Socialistes dreyfusards - circonscription Grasse-Nord = Gars et Puget-Théniers). 1906    
  Source perso Mm – lieutenant Merceron 1910 Lieutenant Merceron, Pour la Patrie par l'école, "trois conférences aux instituteurs", Berger-Levrault, 1910. Préface : « Si l'officier est l'éducateur de sa troupe, s'il doit élever bien haut l'esprit et le cœur de ses soldats, il importe qu'il puisse remplir sa mission, que ses paroles ne tombent pas dans des cerveaux vides ou réfractaires ; en d'autres termes, il faut que l'éducation militaire soit préparée par l’Éducation scolaire. » - « Le devoir militaire est ainsi, messieurs, la réunion de ces trois vertus à la fois civiques et guerrières : la discipline, le patriotisme, la volonté de vaincre, et vous devez comprendre maintenant, dans toute sa grandeur et dans toute son importance, le rôle social des éducateurs du peuple français, depuis l'instituteur de village, jusqu'aux professeurs de Faculté. Toute la jeunesse du pays passe entre vos mains, et à un âge où les impressions sont vivaces, où les souvenirs sont les plus durables » Des Allemands, Polonais, Irlandais, Macédoniens... « Ah ! nos philosophes à courte vue qui parlent à jet continu de désarmement, de fraternité, de paix universelle, feraient œuvre de vrais philanthropes s'ils s'employaient à l'émancipation de ces races sans foyers. »
161J0006 cochés dans bibliothèque de Freinet 1910 Ces passages sont cochés ou soulignés par CF qui achète le livre manifestement après guerre – Homme viril p7 – pacifisme p8 – guerre p167 Cf écrit « hélas » quand l'auteur constate que les jeunes Allemands n'ont jamais connu la guerre. - La Grande Illusion de Norman Angell (Hachette) p7« L'homme viril se demande s'il doit s'arrêter à l'argument du caractère » « inhumain » de la guerre. L'esprit de l'homme accepte la souffrance, la mort même, comme un risque que nous pouvons tous courir même dans la façon la plus bourgeoise de s'enrichir » - p8 « … ce que le pacifisme lui-même regarde comme possible, que la prospérité matérielle et tangible d'une nation puisse être augmentée par une guerre ; si, en d'autres termes la guerre peut jouer un rôle dans la protection des intérêts de l'humanité, le gouvernement d'un peuple courageux a le droit d'ignorer les souffrances et les sacrifices qui en peuvent résulter » - p9 « … il n'est pas sûr du tout que la lutte armée soit nécessairement la forme la plus dure ou la plus cruelle de ce combat qui existe dans tout l'univers. »
  Aristocrates français et étrangers à Nice 01/02/1910 Le Petit Niçois est friand de déplacements des militaires et des fêtes données par l'aristocratie russe, anglaise et même allemand. Le Petit Niçois : « Les petits parisiens à Nice » - Dans le même journal l'annonce du concert et du maraige de Bronislaw Huberman : « … qui nous fait part de son prochain mariage, nous dit combien il est heureux d'épouser une demi-française, lui qui a tant de sympathie pour la France... ». Appel pour accueillir des enfants victimes des inondations. - Un concertiste allemand à Nice.  
  Gaulois et Ligures 15/12/1910 Le Petit Niçois : « L'antiquité de la Race Ligure » - Louis Funel conclut son article  : « … J'aime à croire que le lecteur, d'après ce qui précède, pensera que nous avons le droit de nous glorifier d'être des descendants d'une des plus anciennes races de l'Europe, et que, dorénavant nos historiens peuvent en toute assurance débuter par ces mots : Autrefois la France fut la Grande Lugurie. » [et non pas la Gaule]  
  Allemands à Nice 09/01/1913 Le Petit Niçois : « Mrs Tew a donné, avant-hier, un très élégant Thé auquel assistaient : Mrs Hunter, Miss Pond, M et Mrs Engel, Mrs Kerr, Monsieur et Madame Van Alderwerolt, Dr et Mme Durandeau, Mr et Mrs Litteljohn, Mr et Mrs Reeves, M Worthingham, M et Mrs Ratherford, Miss Muller, Mr Holowelt, Mrs Slater, Mrs Burnett, Mrs Gardner, baronne... »  
  Anarchistes – deux sortes d'Allemands 07/05/1913 Le Petit Niçois : «Alfonse XIII en France. On a découvert un complot anarchiste à Montpellier (…) La police a arrêté, ce matin, à Bordeaux, deux anarchistes espagnols... » - « Les Allemands chez nous. Paris 6 mai. - Mardi dernier, la 9è chambre correctionnelle condamnait à deux mois de prison l'Allemand Karl Haag, qui insultait grossièrement les Français dans un café de la rue du Général Brunet... » - « La littérature du Kronprinz. Berlin 6 mai. - 1200 membres de la Ligue militaire, réunis en assemblée générale, à Ruppin, ont envouyé un télégramme au Kronprinz, lui exprimant la satisfaction que leur inspirée le nouveau livre « L'Allemagne en armes », dont le prince impérial a, comme on sait, écrit deux chapitres... »  
  L'Allemagne prépare la guerre... 07/05/1913 Le Petit Niçois : «L'ALERTE, par le Capitaine Danrit – chapitre IV. Derniers préparatifs. [L'Allemagne ne se contentera pas de l'Alsace-Lorraine] … En dépit des chauvines leçons de ses instituteurs, encerclant sur leurs cartes aux couleurs impériales, la Champagne et la Bourgogne. Ce qu'elle convoite aujourd'hui par une guerre heureuse, ce ne sont pas les provinces carolingiennes de Lorraine : son ambition est plus haute, car ses visées sont mondiales. § Elle veut, par delà des mers, la possession d'immenses contrées, sinon vierges, encore fécondes par leur jeunesse par les âges de la civilisation : des contrées où ses enfants seront chez eux, où ils pourront édifier une nation nouvelle, à l'ombre du pavillon impérial. § (…) Et, pour légitimer cette ambition, les docteurs allemands prêchent que c'est le droit naturel de tout peuple fort de remplacer un peuple faible, sur le sol qu'il est incapable d'utiliser pour lui-même... » [plus d'invitations pour des réceptions d'aristocrates étrangers dans ce numéro]  
  Tireurs scolaires médaillés 18/05/1913 Le Petit Niçois consacre une demi page aux champions de tir avec second un encart (premier le 16/05/13) pour un scolaire.  
  Manœuvres militaires 17/08/1913 Le Petit Niçois détaille les manoeuvres « Guerre et Marine » des unités de réserves qui ont eu lieu le 14 mai. Nice était concernée.  
  Petit NiçoisNapoléon – Leipzig 100 ans 13/10/1913 Le Petit Niçois consacre un article titré Le centenaire de Leipzig. […] L'allemagne célèbre aujourdj'ui le centenaire de la bataille de Leipzig : tout Berlin est pavoisé;à midi des salves d'artillerie annocent l'inauguration du monument colossal dressé sur le lieu de la bataille. Toute la haute société civile et militaire est présente sur les lieux, empereur compris.  … le roi de Saxe prit la parole. Après avoir déclaré que lemonument était un symbole del'unité et de la force allemandes, lesouverain a ajouté : « Pendant des centaines d'années, pendant des milliers d'années, cemonument rappellera auxgénérations futures qu'en cejour nous avons prié le Dieu tout puissant pour qu'il conserve la paix pou rle plus grand bien du peuple allemand, pou rle plus grand bien des États et des peuples. Dans le même journal, sur la même page : A chateaudun. Le 44e anniversaire de la défense. - Chateaudun, 18 octobre.- La ville de châteaudun a célévbré aujourd'hui en grande solennité le 43e anniversaire de la glorieuse défense de 1870... Voir le film de 1928 : CLIC
  Patriotisme Avant 14 Sourgentin spécial, "A la veille de la Grande Guerre", N°209 décembre 2013 > Le rattachement récent à la France et les naturalisations des Italiens (de Savoie ou Immigrés) font que se développe un patriotisme particulier à la région que les instituteurs sont invités à consolider. D'où la perte de la langue Nissart et un entraînement particulier du corps. La mobilisation est vécue comme « un sacrifice nécessaire ». Les Italiens d'origine sont facilement vécus comme engagés dans la triple alliance (Italie, Allemagne Autriche) alors qu'ils ont choisi la France. Déjà en 1910 le ministère de l'instruction publique prépare à la guerre et à Nice non seulement on renforce les exercices physiques, concours de gymn, compétition d'escrime, mais on apprend aussi le maniement des armes : avec des copies de fusils Lebel en primaire et des concours de tir dans les lycées y compris pour les filles. Mm : Aucune trace dans les écrits de la famille Freinet concernant le maniement des armes dans les différentes écoles suivies, ni de la moindre formation militaire en milieu scolaire.
  Allemands à Nice 1914 Compan* p. 405 : on compte 1400 Allemands à Nice au début de la guerre. Ils seront consignés de crainte de rencontrer des espions parmi eux.  
  Jean Ossola Rad-soc – député de Grasse 1 (Gars) 1914-1919 Gars a voté en majorité pour lui  
   Vive la guerre  ! 01/08/1914  Le petit niçois et l’Éclaireur titrent début août 1914 : « Vive la guerre !». L'année précédente le Petit Niçois soutenait le pacifisme de Jaurès empêché de parler à Nice.  
  Pacifistes libertaires – lendemain de l'assassinat de Jaurès 01/08/1914 La Guerre Sociale titre : « Défense nationale d'abord ! Ils ont assassiné Jaurès. Nous n'assassinerons pas la France » – Deux articles : « Vive Jaurès ! » et « La patrie en danger ».  
  Mobilisation : « allons y ! » - Les Italiens à nos côtés : important à Nice. 02/08/1914 Le Petit Niçois. Jean Moro : « Allons-y ! LA MOBILISATION GÉNÉRALE. … Messieurs les Prussiens ; tirez ! La riposte ne se fera pas attendre : elle sera fulgurante, meurtrière. (…) L’Allemagne veut la guerre. Soit. Elle en portera la responsabilité devant l'Histoire. Tous les pays civilisés savent d'où vient l'agression. » - « Braves gens !! Sept mille Italiens demandent à s'enrôler. »  
  Albert Morenas (par son fils François) 07/08/1914  « Décidément, nous allons faire de la guerre en fantaisie. (…) Le matériel sera en rapport avec l'enthousiasme des combattants. La victoire écrasante n'est qu'une question de temps. En Belgique les Prussiens ont été arrêtés et même repoussés !... Après la violation des neutres, il ne manquait plus à nos ennemis que cette dernière affaire... Les allemands (sic) sont irrémédiablement perdus.» (p.101s) Puis, sans date, quelques jours plus tad à Nice : « … Le régiment vous prend, vous absorbe au point de vous faire oublier la vie civile et vous transforme complètement votre état d'esprit. Ainsi nous avons vu transporter deux morts d'épuisement en route : ce serait un événement pour vous ; c'est un détail infime pour nous. » (p.103)  
   Racisme envers les "midis" 24/08/1914  Compan* p. 406 sq- « C'est le triste sénateur Gervais qui , dans un article publié par « Le Matin » du 24 août 1914 lança cette ignoble accusation contre les soldats du Midi » Les soldats du XVème corps qui auraient trahi la France en refusant le combat. Et il ajoute : « Dans cette lutte sans merci, ce sont les paysans qui, comme d'habitude, ont subi les plus lourdes pertes.Il suffit au touriste de compter les noms inscrits sur les stèles de nos villages pour s'en rendre compte. Si la montagne niçoise est devenue un désert humain, c'est que l'hémorragie mortelle de la guerre de 1914-18 a fauché tous les hommes jeunes et qu'ainsi, le dépopulation amorcée au milieu du XIXe siècle s'en est trouvée tragiquement précipitée. »  
   Albert Morenas (par son fils François)  18/08/1914  « Dans les meilleures conditions nous en aurons au moins pour quatre ou cinq mois... Ce serait une chance inespérée si nous pouvions être tous réunis pour la Noël (…) Le matin réveil à cinq heures... Il y a deux cent cinquante hommes dans la salle. Vous imaginez le remue-ménage qu'ils font depuis le petit jour car ces bougres de paysans ont l'habitude de se lever bon matin. » (p.104 sq).  
   Albert Morenas (par son fils François) 22/08/1914 Et François Morenas : « Dans le lot des lettres de Beaulieu, j'en ai trouvé une absolument effrayante qui dénote la mentalité de cette époque et dénonce à quel point le bourrage de crâne en était arrivé chez les combattants. Il était nécessaire d’entretenir la haine du boche et heureusement peut-être, cette haine leur tenait lieu de stimulant et leur maintenait le moral ! (…) Je n'ai pas honte de ce que mon père a écrit mais j'ai honte de cette époque et de cet état d'esprit que n'avaient heureusement pas les combattants de 39-40 .» Dans le carnet de son père, pas encore parti pour le front, après avoir exprimé l'envie de revoir son fils François : « Cette idée a toujours été, il faut le dire, la raison pour beaucoup de combattants, d'accepter cette guerre : pour que nos fils restent libres et ne voient jamais plus cela. Mais de là à incriminer le peuple allemand, les pères de familles mobilisés, obligés de se battre et de se faire tuer s'ils ne tuaient pas, c'est autre chose. (…) La graine d'allemands sera enfouie pour longtemps dans le sillon que nos frères sont en train de creuser. Nous y mettrons le vitriol de notre haine et de celle de toute l'Europe pour l'empêcher de pousser. Que Dieu ou le sort me préserve de prendre part à la besogne ! Mais si les circonstances tragiques que nous traversons me l'imposaient je n'hésiterais pas une seconde à détruire tout ce que je pourrais... même si un petit François d'outre-Rhin me souriait. C'est terrible ! Mais il faut avoir le courage de le faire.Le salut ne veut pas de miséricorde ! En ont-ils ? Non. Alors ! » (p.105 sq)  
    Socialisme international 07/08/1914 Le Petit Niçois - « LE MANIFESTE DE L'INTERNATIONALE – Socialistes français et belges. L'humanité publie le manifeste suivant : « Le document qu'on va lire ne date pas d’aujourd’hui ; il a été rédigé dans les premiers jours de la guerre, d'accord entre les sections socialistes belges et françaises de l’Internationale Ouvrière, afin d'exposer aux autres sections les raisons de l'attitude prise par les socialistes de ces deux pays. […] Si évident que nous apparaisse le bon droit des nations française et belge luttant pour leur existence contre l'agressons brutale de l'impérialisme allemand ; si certains que nous soyons, sections française et belge, d'avoir fait tout notre devoir contre la guerre et pour la paix, il porte que par un exposé rapide de l'internationale, la démonstration suivante soit faite en ce qui concerne la sections française. » Ils continuent à appeler à la paix mais devons nous défendre contre l'agresseur. Conclusion : «  Nous ne luttons pas contre le peuple allemand, dont nous respectons également l'autonomie et l'indépendance ; c'est avec la certitude de soutenir le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, queles socialistes français et belges subissent la dure nécessité de la guerre ; ils ont la certitude qu'une fois la vérité établie, ils seront approuvés et rejoints par les socialistes d'Allemagne. »  signé Jules Guesdes, Jean Longuet, Marcel Sembat, Ed ; Vaillant Ed Anseele, Louis Bertrand, Camille Huysman ; Émile Vandevelde  
  Albert Morenas (par son fils François) – spectacle de la guerre oct 1914 Des obus français sont tombés dans une tranchée allemande. On ne voit rien, seulement la fumée et le son : « C'était rigolo... et c'était bien l'impression de tous. Cependant il paraît que l'on a entendu des cris. Cris de peur ? Cris de souffrance ? Peut-être les deux à la fois. Mais a-t-on le temps et l'état d'esprit de s'apitoyer ? S'apitoyer sur un lapin ou un perdreau ? C'est la guerre comme c'est la chasse... » (p.122) Et deux pages plus loin pour la journée du 9 novembre : « Vivre endormi sous la fusillade aussi tranquillement qu'à un poste de chasse. Ce n'est rien de plus ni de moins qu'une grande chasse... » Deux jours plus tard après l'arrivée de renfort de toutes nations : « Tous décidés à forcer la bête dans ses retranchements. »  
  racisme contre les "midis" nov 1914 Le Petit Niçois - Dès novembre 1914 et pendant toute la durée de la guerre les « midis » subissent le racisme sur le front. On va jusqu'à refuser de soigner des blessés. Ils sont méditerranéens et politiquement « rouges ». Jérôme p. 40 sq. Apollinaire, incorporé à Nice sera appelé dans les tranchées « cointreau-whisky ». Dans le XVème corps des fusillés innocents réhabilités seulement en 1921 Jérôme p13.  
  Albert Morenas (par son fils François) 15/11/1914 « … Pour la France je suis tranquille.? Demain ce sera la pleine lumière de la victoire dont l'aube semble déjà se lever, radieuse ! » (p.126)  
  Albert Morenas (par son fils François) 27/11/1914 Quelques jours de repos à l'arrière : « Il faudrait faire passer toute la population, y compris les femmes, vingt-et-un jours dans les tranchées, pour faire apprécier tout le confort d'un bien être relatif. Tout le monde est heureux aujourd'hui dans la compagnie. Pour ma part, bien que j'ai supporté avec entrain la vie des tranchées, qui a son charme, avec ses péripéties, j'éprouve une joie enfantine à vous écrire sur une table de café avec du papier à lettres que je viens d'acheter en fumant un cigare. » (p.129)  
  Albert Morenas (par son fils François) déc 1914 « … On doit tout donner jusqu'au bout. Je ne voudrais pas retourner tant que ce ne sera pas fini. Il faut que tous nous fassions l'effort qu'on nous demande. C'est le devoir. Ici les époux, les pères de famille, plus bourgeois que soldats, ne tiennent pas tous mon raisonnement, mais la grande, l'immense majorité l'a compris. Tous les jeunes l'ont compirs et ils ont fait le tour de force de la Marne. Ils vont couper les fils de fer sous les mitrailleuses ! Parce qu'on leur demande et je ne crois pas pas qu'ils n'aiment pas leur famille. (…) J'ai parlé de nos souffrances. Elles ne sont pas héroïques, notre plus grand ennemi c'est le froid. » (p.133s)  
  Raoul Faure mobilisé. 15/12/1914 Faure : « J'ai été mobilisé le 15 décembre 1914. Le contingent parti de Grenoble arriva au 52e régiment d'Infanterie à Montélimar le soir même. Le lendemain une partie de nous fut expédiée à Dieulefit où je me trouvais avec Guiguichede Villars-de-Lans et Frier le métallo. Je fis mes classes sans problèmes... et je savais démonter une culasse de fusil et montrer « l'arrêtoir et tout du collier du tampon Masque » (quelle crasse). Je m'étais inscrit pour le concours des Élèves Officiers de Réserve. Le général Dalloz a refusé ma candidature. J'étais instituteur donc subversif. J'encaissais mal cet ostracisme. On s'aperçut un peu plus tard qu'on manquait d'artilleurs. On demande des volontaires. § Je suis volontaire – le sergent chef ne m'accepte pas pour l'artillerie de campagne – Alors je reste sur les rangs pour l'artillerie à pied... Il m'inscrit... » [il sera téléphoniste et fera un stage à fontainebleau pour devenir Aspirant, Sous-Lieutenant.] (…) « Qu'est- ce que j'en retiens ? Des visions dantesques d'Apocalypse, et surtout la frousse intense, la frousse qui fait serrer les fesses à ceux qui le peuvent, et déclenche de passagères et tragiques folies chez ceux qui ne le peuvent pas... et salissent leur caleçon. § Le courage n'est que physiologique. § On est, ou plutôt on naît, courageux ou lâche. Qu'y peut-on faire ? § J'obtins une croix de guerre étoile de bronze à l'ordre du régiment et une croix de guerre avec palmes à l'ordre de la IIIe Armée. (…) Pour moi, ma croix de guerre étoile de bronze a plus de valeur, si valeur il y a, que celle avec palme, car c'est à la suite d'une action en plein jour, sous un bombardement intensif que je réussis à maintenir mes liaisons. C'est le courage de celui qui maîtrise sa peur et stimule le courage de ceux qui travaillent avec lui. Mais établir, à pied, de liaisons de nuit du groupe infanterie, au groupe artillerie, puis reconnaissance faite revenir à son poste auprès du Colonel d'Infanterie, à travers l'inconnu, occupé peut-être par l'ennemi, que l'on ne voit pas, s'il est là, aussi silencieux que vous, peureux autant que vous, n'exige qu'un peu d'obstination et un sens de la direction. » [à noter que Raoul Faure, comme sa femme, se dira rapidement anarchiste – ils recueilleront Trotsky et Natacha chez eux , après avoir lu Souvarine]  
161J0008 Livres - Romain Rolland (bibliothèque de Freinet – AD06) 1915 Au-dessus de la mêlée éd Ollendorf 1915 - « Entre nos peuples d'occident, il n'y avait aucune raison de guerre. En dépit de ce que répète une presse envenimée par une minorité qui a son intérêt à entretenir ces haines, frères de France, frères d’Angleterre, frères d’Allemagne, ne nous haïssons pas. »reçoit immédiatement le prix Nobel, mais la Suède l'annule sous pression de la France.  
  Freinet est mobilisé 15/04/1915    
  Freinet à Saint-Cyr 15/8 à 27/12/1915    
  Alphonse de Chateaubriant 27/01/1915 A Romain Rolland - « Le fardeau de cette guerre inouïe, porté d'abord sans trop de défaillance, se fait de plus en plus lourd, de plus en plus écrasant. Chacun a conscience d'un état de choses d'où sont bannies toute raison et toute pitié et où il se doit considéré comme condamné à ne jamais revoir les siens. »  
  Albert Morenas (par son fils François) – ce n'est certes pas le propos ici, mais un tel texte mériterait une réelle analyse 26/10/1915 De Provins, en repos à l'arrière après une attaque : « Je suis actuellement le seul sergent du 118ème ici. Où sont passés mes camarades ? Selon toute vraisemblance, il n'y a qu'un autre sous-officier survivant : Chabert. Je crains que mon camarade Gilles qui n'a pas pu rejoindre l'ambulance et qu'on a dû transporter sur un brancard y soit resté. Sûrement ces détails vous font plus d'impression qu'à nous... qu'à moi. Nous somes arrivés à considérer cette véritable catastrophe comme un fait divers de la guerre . Pour la part, je n'ai conservé aucune impression de terreur ni d'appréhension pour l'avenir. Il y a surtout (Encore ! Heureusement !) un souvenir ému pour les excellents camarades de la popote, pour cette pauvre 5ème si éprouvée. Je conserve  par dessus tout la fierté d'avoir commandé ije section qui a tenu jusqu'au bout de souffle, qui n'a lâché le fusil que lorsqu'il s'est échappé des mains, et qui n'est partie que lorsque nous avons été relevés. [...] C'était un spectacle merveilleux de voir nos tirds de barrage. Il faut avoir vécu ces moments pour en connaître tout le tragique... et tout l'intérêt. [...] Malheureusement à cette fièvre vraiment grandiose a succédé un abattement lamentable... L'agonie... et alors ce fut la tristesse de voir expirer un à un les camarades. Si les boches avaient su ! Mais ils en avaient assez pour leur compte. Ils n'ont pas gagné un pouce de terrain et c'est le consolement de l'affaire... » (p.175 sq) [il apprendra que Gilles n'est pas mort]  
AD06-161J0064 Baptême du feu 02/01/1916    
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 08/02/1916 Exposition 14-18 à Belfort : « En février 1916, sans doute dans le but d'opérer une diversion lors de l'offensive de Verdun, les Allemands installent à Zillisheim, à 34 km de Belfort, un canon de marine de calibre 380 mm, que les habitants du Territoire ne tardent pas à appeler « la grosse Bertha (…) Les premiers coups tombent le 8 février 1916 » Freinet parle des bombardements
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 25/02/1916   « Longue attente à Besançon. Pas de train de jour pour Belfort à cause du bombardement. Neige abondante. Comme on s'habitue à tout, jamais je n'aurais cru de partir au front avec cette belle humeur et ce je je-m’en-foutisme.. L'habitude.»
  Kropotkine 28/02/2016   Publication du Manifeste des 16 - Kropotkine prend parti pour la France avec 16 libertaires – S'y opposent Alexandre Berkman et Sébastien Faure (venus précédemment à Nice) > Selon eux un anarchiste ne peut s'allier avec un État.
  Madeleine Vernet – anarcho-pacifisme Mars 1916   Poème aux mères afin qu'elles ne laissent pas les enfants jouer avec des armes.
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 15/03/1916   «  Le printemps arrive. Fortes chaleurs depuis deux jours. Toujours le même travail plus ou moins intéressant. Je ne reçois toujours rien de Marie-Jeanne. Qu'arrive-t-il donc. Ce soir j'ai écrit à sa tante. Heureusement que le travail apporte une bonne diversion à tout ça et je ne peux guère y penser que le soir quand je suis seul dan ma chambre. Depuis trois jours aucune lettre de personne. Un détachement de la cl [classe] 16 est parti en renfort et on nous annonce que nous partirons tous de cette façon... 8 donc encore je ne sais pas comlbien encore à rester ici. J'attends le départ sans illusion mais sans inquiétude. L'inconnu hante un peu. Une nouvelle vie qui sera le commencement ou la fin de quelque chose... Il y a un an j'étais à Saint-Cézaire avec Marie-Jeanne. C'étaient déjà de jolies soirées passées ensemble qui avaient un charme.  » et il ajoute, immédiatement, ne cachant rien  : «  Dimanche j'ai essayé de chercher d'autres sensations dans Belfort. Mais ces sensations sensuelles ne produisent pas le même bonheur que celui d'être avec elle. Celles-là troublent le sommeil. Les anciennes me donnaient un someil léger et heureux. Le ciel me paraissait plus bleu. J'attends des lettres  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 16/03/1916   « Aujourd'hui manœuvre du bataillon intéressante par l'idée mais maladroite pour l'exécution. Le Cl Garnier, chasseur grand et vaniteux tout à fait nul – engueulé tout le temps. Manœuvre comme un pied alors les punitions pleuvent.  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 23/03/1916   “Si elle m'écrivait le soir, je passerai mon temps à lui écrire... chaque fois je me dis peut-être demain... On s'habitue à tout, mais on ne s'habitue pas à vivre seul sans recevoir de lettres”
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 29/03/1916   «  Que c'est triste quand on n'a rien à faire de n'avoir rien à quoi rêver. Il y a un mois seulement j'entrevoyais le front au milieu des lettres et des paquets et maintenant désabusé je me résigne à ne penser à rien – affaire de charme – Écrire – et à qui parler de tout ce que je  voudrais dire. C'est loin d'être encourageant. Il y a un an c'était sans doute un mardi. Je sortais de ma classe. La séparation approchait. Je recevais une lettre m'annonçant que mon père allait arriver...  » et surgissent les souvenirs qui se terminent par «  … ma vie ne sera bientôt qu'une vie purement animale, sans amitiés ni douceur. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 31/03/1916   «  (…) et puis au moment où je m'y attendais le moins, que j'étais en train de me plaindre à Giauffret de ce qu'elle ne m'écrivait plus je reçois une lettre de son père – lettre où on voit que son père «  tient  » sa fille et qu'il ne la donne pas à tout le monde. Ainsi donc elle est à Cannes sous prétexte qu'elle (se) fait soigner les dents. Je souhaite que ce soit vrai, mais depuis que j'ai vu des femmes se donner si facilement depuis la guerre, je me dis qu'elle doit avoir trouvé quelqu'un de gentil qui lui a parlé d'amour plus que moi. Peut-être un jeune officier qui sait. Peut-être quelqu'un qui non content de lui parler est allé plus loin parce qu'il aura eu plus de temps, parce qu'il l'aura moins respectée, moins aimée... et elle n'écrit plus. (…) Je ne veux pas qu'elle m'écrive parce que son père l'y a forcée. Je veux qu'elle revienne toute seule ou pas du tout.  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18 08/04/1916   p. 15 rayée rageusement > déclaré copie d'un écrit du 8 avril 1916 à Belfort : « On ne savait rien dire de peur de troubler ces moments divins. Elle ramassa des violettes qu'elle mit sur son cœur. Je lui en pris quelques unes... Elle m'en donna une devant sa tante en me disant de la garder. Je la mis à la bouche comme autrefois. Et c'est la violette à la bouche que je l'embrassai. Cette violette mâchonnée tout le jour, elle reste encore dans mon portefeuille. » - « Elle voulait me faire coucher à S. le soir. Mais ma perm qui filait. Et puis il n'était pas convenable je crois d'y rester davantage. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18 08/04/1916   p16 Arrive le train à la gare... « MJ disait : si au moins vous manquiez le train. Et ma foi j'en aurais peut-être pas été trop fâché... Le train est trop près... Il faut courir ».
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 19/04/1916   « ça fait tout de même un drôle d'effet. N'être pas ennivré par le bruit du canon et la poudre. Et supporter le bombardement quand on sait qu'on nous tire dessus et rien que sur nous."
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 20/04/1916   « Violent bombardement. Un obus sur le village. Des blessés. Travail de nuit. Pluie, vent et tout. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 29/04/1916   Sous les bombardements dans la région de Belfort « Ah la triste chose que la guerre » - « Je commence à en avoir marre » Même jour après avoir parlé des mitrailleuses  : "Hier les paysans labouraient au bord de la route. Une bombe presque au bout du sillon. Le paysan qui était à l'autre bout  tourne comme d'habitude et continue. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18 Mai 1916   p. 8 reprise mai 1916 : « Il y a trois mois je me disais que je n'en aimerais jamais d'autre. Maintenant je me dis que je (?) toutes ses belles lettres ses soi-disant preuves d'amitié. Elle m'a oublié comme ça en rien (?). C'est que c'est une femme comme les autres, une grue et désormais j'aimerai toutes les femmes mais je n'aimerai ??? trop que nous sommes de la chair à canon qui un jour au l'autre je me trouverai au milieu de la mitraille sans rien pouvoir ??? »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 01/05/16   «  Il est impossible tout de même qu'elle devienne une grue comme toutes celles de par là, ou bien alors ce serait le mal de la guerre  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 12/05/16   «  vers 5 h une rafale de vent arrive. On la voyait venir de très loin, emmenant devant elle toute la  poussière des routes et des champs. Les saucisses [ballons de surveillance] françaises et boches, surprises, n'ont pas eu le temps de descendre. 2 français et un ou deux boches ont foutu le camp. Les observateurs n'ayant pu descendre en parachute. Tués. Ça faisait drôle de voir ce ballon où pendaient des cordages et des loques d'étoffes se ballader au gré du vent au milieu des nuages.  »
AD06-161J0064 Albert Morenas (par son fils François) 09/06/1916 « En attendant on tient magnifiquement à Verdun et ce n'est pas peu de chose. Nous avons eu des tuyaux par les régiments qui sont venus occuper le secteur et qui retournent de l'ENFER. On nous a raconté,le plus posément du monde, comme une manœuvre ou une partie de chasse, ce qui se passe là-bas. § Il  n'y a plus ni tranchées ni boyaux, ni de fils de fer... Plus que des trous d'obus dans lesquels on se tire sous un bombardement effrayant. Le jour on se tient couché avec la toile de tente sur le dos (couleur de terre) à cause des avions. La nuit on guette ! Il ne faut plus compter sur le ravitaillement la plupart du temps. On va chercher la soupe à huit kilomètres et presque personne n'en revient. Á tel point que le régiment que nous avons vu est resté dix jours dans cet enfer avec ses quatre jours de vivres de réserve. La fois où ils ont eu le plus de chance pour la soupe, ils sont partis quarante et ne sont revenus que dix-huit, de sorte que les derniers jours personne n'allait plus chercher à manger. § On reste tout le jour avec les morts (racontent-ils) et le soir on les balance sur la tranchée. Inutile de les enterrer, ce qui n'est d'ailleurs pas possible, car, plusieurs fois par jour, ils seraient déterrés par les obus. Toutes les corvées et les relèves passent par un ravin bien nommé, le Ravin de la Mort. Presque personne n'en sort vivant le jour. C'est effroyablement émouvant et cependant on tient, et  ceux qui nous racontent ça en parlent comme un bon ouvrier de son travail : nulle impression d'horreur, mais seulement l'immense satisfaction d'en être sorti et la joie de vivre après des secousses pareilles. Espérons que ça finira bientôt car ça ne peut pas durer. Il y a déjà plus de cent jours ! Alors qu'il semble qu'une pareille tension ne soit supportable que quelques heures. Mais je m'aperçois que j'ai pas mal bavardé (le mot est bien irrespectueux quand il s'agit de si grandes et si  formidables choses)... » (p. 203 sq).   
  Au. carte postale de Reims – Jeanne d'Arc 12/06/1916 Roger à « Ma petite Lotte chérie – Toujours pour mon adorable petite fée et pour bien lui prouver qu'il ne l'oublie pas son chevalier lui envoie avec ses innombrables fervents baisers tout son amour et toutes ses espérances. Roger § Malgré les obus qui sont tombés tout autour de la statue elle n'a reçu aucun éclat. On en vient à se demander quelle est la puissance mystérieuse qui l'a préservée. »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – d'une écriture particulièrement posée 17/06/1916   « La vie ne change guère, on la passe à flemmarder. Je me dis qu'il faut en profiter car ça ne durera plus guère. Je m'aperçois que les soldats n'y restent plus guère au front. On m'écrit aujourd'hui que Joseph André est blessé. Augier n'écrit plus ! Mais c'est peut-être un peu tôt. Et puis toujours des morts. Le sous-lieutenant Dubois serait mort aussi. Quand je devais partir au 1er renfort nous étions allés ensemble dans la même auto. Et lui disait qu'il ne reviendrait pas !  Moi je ne sais pas, mais il me semble que je vais être blessé. Enfin, que la guerre finisse vite et qu'il y ait quelque chose. Quoique après tout, après la guerre la vie redeviendra monotone. Maintenant on ne pense pas à l'argent. On pense à rien. On renvoie tout pour après la guerre. La guerre excuse tout fait pardonner la pire des folies. Après la guerre il faudra de nouveau penser à l'argent. La vie ne sera plus réglée si automatiquement que maintenant. Mais ma Marie-Jeanne , il me semble toujours que je suis trop jeune pour me marier. Pourtant j'ai vingt ans et la guerre me vieillit. Je suis obligé de ne pas rire souvent quand j'en aurais envie. J'ai au moins 29 ans. Je ne sais pas comment m'aime MJ. Elle ne m'écrit pas souvent. Elle n'a pas pour moi ces petties attentions qu'on certaines personnes. Lettres courtes et banales tous les deux ou trois jours. Pourtant je sais que j'ai besoin de ça pour vivre, surtout pendant la guerre. Par moments je raisonne ma situation et j'en arrive à ça qu'il faut y aller carrément et gaiement. La peur ne sert à rien. Je n'aurai pas peur. »
  Canard Enchaîné guerre coloniale 05/07/1916 « La guerre coloniale – Dakar, 3 juillet – Les troupes anglaises du Haut-Oubangué ont occupé le Bas-Oubangué. § Aissar, 3 juillet 1916 – Les allemands du Bas-Oubangué occupent le Haut-Oubangué. »  
  Aud. carte postale de Reims bombardée 25/07/1916   Roger à « Ma petite Lotte chérie – J'accomplis en ce moment-ci un stage pour la signalisation optique avec avion. Vous écrirai une longue lettre demain/Mille bien gros baisers de votre grand Roger qui pense tout le temps à vous... »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 25/07/1916   «  toujours des tombes, toujours des bombes »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 29/07/1916   « Toujours la même vie dégoûtante. Toujours des tombes. Toujours des bombes... » CF tous s'ennuient et en arrivent à penser « qu'on finisse au moins de quelque façon ».
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 02/08/1916   «  Merde pour les avions boches  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 11/08/1916   Pour la St Sauveur « Ce qu'ils doivent avoir pensé à moi ce jour-là. Ma mère ça lui fait plus de deux ans qu'elle mène cette vie de martyre. Sûrement que cette fête elle l'a passée en prières... »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 12/08/1916   Départ annoncé. « … ce qui m'ennuie ce n'est  pas tant d'aller au feu. Je m'y ferai vite J'ai une grande facilité d'adaptation mais surtout de changer de sous off d’officier.. d'arriver parmi les poilus moi jeune blanc bec au fond. Ce sera dur à se maintenir. Après je me fais la promesse d'aller partout sans trembler. Si je meurs tant pis. Si je reviens tant mieux. Mais je voudrais bien que MJ m'écrive souvent. » - « Ah oui, si je meurs je n'aurai pas assez profité de la vie. Tant pis allons. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – déni injuste 14/08/1916   «  Et encore on a oublié de désigner l'aspirant. Toujours la même chose dans le régiment. [...] Que vais-je devenir maintenant. D'un côté je l'attends avec impatience, comme au temps des examens, pour être plus vite débarrassé. Pour connaître on voudrait pénétrer son destin. (…) D'un côté on est un peu fier. Mais aussi. La consigne est de ne pas s'en faire. Et après tout tant pis si je meurs. Ah oui, si je meurs je n'aurai pas assez profité de la vie. Tant pis allons...  » Ajouté au bas de la page, Vendredi 16  [ss doute erreur de date] - «  … non je ne pars pas...  »
AD06-161J0064 Canard Enchaîné – article non censuré 06/09/1916 « LE HÉROS – Chaque soir sur le boulevard, à l'heure délicieuse de l'apéritif (pour les civils) et du sirop d'orgeat (pour les militaires), je rencontre mon brave ami l'Embusqué. § Mon brave ami l'Embusqué est un homme dans toute la force de l'âge et, ce qui ne gâte rien, un homme riche, extrêmement riche. (…) - ... je ne pouvais raisonnablement imaginer que je pourrais jamais me passer des innombrables services que me rendait (Baptiste, valet de chambre) ce domestique incomparable, lorsqu'éclata, comme un coup de foudre, au début du mois d'août 1914, cette horrible guerre, dont vous n'êtes certainement pas sans avoir entendu parler. § - Je fis volontiers ce sacrifice à la Patrie, continua-t-il, mais je vivais dans le doux espoir qu'une fois la guerre terminée, je récupérerais Baptiste. Hélas ! Depuis ce matin cet espoir ne m'est plus permis. § - Baptiste a été tué ? M'écriais-je avec toutes les marques de la compassion. »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne - Berry au Bac 09/09/1916 voir photo : http://19emeri.canalblog.com/archives/07__mai_a_septembre_1916___berry_au_bac___la_cote_108/index.h… « Nous sommes dans Berry au Bac tout détruit. Logé dans une école, assez bien ? Moi. Bien entendu c'est moche chaque jour pendant qu'on mange les obus font tomber la saleté dans la soupe. Le commandant me met pour remplacer l'officier observateur. Travail assez peinard mais après tout je m'en fiche. (…) Beaucoup de torpilles. C'est emmerdant mais qu'y faire ? » 
AD06-161J0064 Carnet de Campagne - Berry au Bac 13/09/1916   « Bien que c'est triste. Les obus les balles menacent à tout moment de vous tomber sur la gueule. J'ai un chic métier où je n'ai rien à faire ou presque. Je roupille bien et pourtant pour ma satisfaction personnelle je vais souvent faire le tour de mes postes. Il paraît qu'on doit encore rester là 7 ou 8 jours. C'est long. Le temps s'assombrit  de plus en plus vu qu'un jour ou l'autre il faudra ârtir en patrouille. Dire qu'il  faut tout faire et vivre comme un sauvage. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 27/09/1916   « Ah la triste expérience. Moi qui aurais tant besoin d'être soutenu. Tout le monde me tape dessus. Les deux lieut' m’engueulent deux ou trois fois devant les hommes. J'aurai envie des les attraper Je me promets de ne plus rigoler avec eux. En ce moment je préférerai être dans un endroit où ça barde. J'en ai marre. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne -  Gaz 08/10/1916   « Toujours dans le même oc (?) Deux-territoriaux en 1è et 2è ligne qui sont là depuis longtemps. Qui ont peur des canons...un peu. Et peur des gaz... car en avril une attaque par émission de gaz a amené 6000 évacuations. Il y en a quelques milliers d'enterrés là en arrière près de Tillery (?) »
  Albert Morenas (par son fils François) 12/10/1916 « Nous sommes relevés ce soir pour aller au repos. Ça fera plaisir de voir un peu d'horizon, des arbres, de la verdure, des maisons et des gens. Toutes choses inconnues depuis douze jours. Aussi  je m'évade continuellement par la pensée vers St Just où il y a tout ce qui manque ici... et autre chose, c'est-à-dire l'affection et le but de la vie, le But de la vie... » (p. 211)  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – ne pas se méprendre sur le sens de notes abrégées 29/10/1916 cf. Vue de ceux qui pataugent dans la boue depuis la fenêtre de la cuisine à Gars Rentrant de stage  : «  Et dire qu'on s'y trouve si bien lorsqu'on voit la pluie dehors et des pauvres bougres qui pataugent dans la boue.  »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 01/11/1916   «  … Les off (?) ne peuvent plus me voir. Ils me prennent pour un froussard de l'ordre et pourtant je ferai bien comme les autres. Je ne peux plus les sentir. Ils m'espionnent. Ils ne me laissent pas passer la moindre chose sans m'engueuler. Il faudra que je leur passe ou que je crève. Il me semble que je vais devenir fou. Vieille saloperie. Je ne pleurerai pas, non. Des gus qui se couchent aux attaques et qui me disent que je suis indigne de mes galons. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 03/11/1916   « … Le soir de la Toussaint comme repos, j'ai fait une patrouille. Je suis allé jusqu'à 7 ou 8m des Boches. On les entendait bien parler et marcher. Ca c'est fait sans incident mais j'ai été tout trempé de sueur et de pluie. Je me suis aperçu qu'il y en a qui sont plus froussards que moi. Hier soir on devait faire le coup demain sur ce petit poste. J'étais le directeur de l'expédition. On devait faire sauter le réseau ? Avec une tringle pétard. ça a été renvoyé mais ça se fera probablement ce soir. Même moi je m'en fais pas. On boit bien et on fout. ? La guerre. Maintenant plus rien à attendre de M J. »
  Aud. carte postale de « Fontaine du père Hilarion » 14/11/1916 Morenas passera au même endroit Roger à « Ma chère petite Lotte – La fontaine représentée se trouve dans le secteur que nous occupons. Cette maison servait d'habitation aux chasseurs forestiers du bois du Prêtre. Les boches l'ont tenue pendant un certain temps. En l'examinant vous verrez que les obus ne l'ont pas épargnée. Mille bien gros baisers de votre petit Roger. »
  Aud. carte postale de « Guerre 1914-1915 – Cimetière du Pétand » 16/11/1916 Roger à « Ma petite Lotte chérie – Le bois que vous voyez sur le verso de cette carte représente la lisière sud du Bois du Prêtre ; le cimetière est absolument militaire et est peuplé par les héros morts au champ d'honneur dans les environs : ils sont nombreux !  C'est à environ 200 m à l'ouest de ce champ que se trouve dans la direction de la flèche, la petite « cagna » qui m'abrite et dans laquelle je pense constamment à vous. Mille bien gros baisers de votre grand Roger. »  
  Aud. carte postale de Lunéville – il l'invite tous les jours à venir le rejoindre dans sa cagna depuis le 19/11 jusqu'au 25/11 23/11/1916 Roger à « Ma chère petite Lotte chérie – Savez-vous qu'il me tarde de recevoir votre visite, m'apportant votre réponse à ma lettre d'hier ? Allons, vite ! Entreprenez le voyage, et... ne soyez pas trop méchante !  Mille bien gros baisers de Votre petit Roger. »  
  Aud. carte postale de Nancy 27/11/1916 Roger à « Ma petite Lotte chérie – J'ai reçu aujourd'hui votre longue lettre du 22. J'y répondrai lorsque j'aurai reçu la réponse à celle que je vous ai expédiée moi aussi le 22. Mais j'ai le pressentiment que vous faites monter un nuage noir à l'horizon ! Et malgré tout je vous aime bien. Mille bien gros bisous de votre Roger qui vous adore. »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne - La dérision pour conjurer le sort 01/12/1916   «  … pendant qu'on mange les obus font tomber la saleté dans la soupe.  » «  Je suis dans la tranchée dans un trou sous le parapet. Un bon feu qui flambe. Ce soir on a fait la cuisine aux rats. On en attrape qui sont gros comme des lapins. Dans la cagna il y en a un qui vient renifler la bougie sur la table...  »
  Aud. carte postale de Nancy – Mausolée de Stanislas 02/12/1916 Roger à « Petite fée – Qu'avez-vous pensé de ma lettre ? Malgré tout je continuerai l'envoi des cartes que je vous ai destinées. Je pars demain matin, de bonne heure, pour suivre un cours de téléphonie militaire. Je n'aurai ma correspondance que dans huit jours. Votre chevalier qui pense toujours à sa petite fée. »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – vie en tranchée 05/12/1916   «  Je suis plein de poux et des gros. Les rats mangent avec nous...  »
  Canard Enchaîné cite Simplicimus journal humoristique de Munich qui raille la presse française 13/125/1916 « Un jour sans viande, un jour sans graisse, un jour sans pain, c'est admirable... Mais puisqu'on veut réaliser de sérieuses économies, ne serait-il pas beaucoup plus efficace d'instituer tout de suite UN JOUR SANS GUERRE par semaine ? Les Français, suivant leurs habitudes, ne tarderaient pas à nous imiter. Et pour peu que le jour sans guerre des Français coïncide avec le nôtre, nous réaliserions une colossale économie de canons et de munitions, sans compter la satisfaction qu'apporterait à notre conscience, l'observation du repos dominical. » et le Canard d'ajouter : « La censure boche qui est bête comme tout, a interdit la publication de l'article. (…) Supposez que le jour sans guerre coïncide avec le jour sans viande, le jour sans théâtre et le jour sans pain... Tout le monde ce jour-là restera couché, isolément ou par paires... Repos et repopulation... » [allusion à M. Peyroux qui veut accorder la Légion d'honneur aux femmes qui ont plus de 12 enfants et qui partant repeuplent la France]»  
  Aud. carte postale « Croix des carmes – boyau de tranchée avec 25/12/1916 Roger à « Ma petite Lotte chérie – Cette croix représentée sur la carte postale a été transportée au cimetière de Pétant. La lutte a été chaude sur ce point : le terrain et les arbres vous en donnent une idée. Actuellement l'emblème du pardon abrite sois son ombre les corps des héros du Bois le Prêtre. Mille bien gros baisers. - Votre Roger »  
  Ai-je tué ? 25/12/1916 Cazals p. 103 – Jean Norton Cru : « L'immense majorité des combattants ne savent pas s'ils ont tué ou blessé quelqu'un : il sont lancé devant eux, en plein inconnu, un obus, une balle, ou même une grenade. L'adversaire que l'on cloue au sol d'un coup de pointe, c'est une exception tellement rare. »  
  Aud. carte postale « Bois le Prêtre » 30/12/1916 Roger à « Ma petite Lotte chérie –Cette carte vous donne un aperçu de l'aspect des bois. C'est dans ce paysage que sont nos tranchées. Mille bien gros baisers de votre petit Roger. »  
  L'affaire Brion – Pacifisme n'est pas défaitisme 1917 Madeleine Vernet « Oui, nous sommes pacifistes ; et si c’est un crime, qu’on nous mette tous sur le banc d’infamie, qu’on nous envoie tous au mur du supplice, qu’on nous fusille tous.  Notre sang rachètera peut-être l’autre, celui qui coule pour la guerre, et tu compteras ainsi, – ô Paix sacrée que nous aimons – ta part de martyrs au livre immortel de l’histoire. »  
  Aud. carte postale Reims après bombardement 07/01/1917 Roger à « Ma petite Lotte chérie – J'ai reçu hier vos gentilles violettes :  merci des innombrables baisers que leur aviez donnés pour moi ? J'espère bientôt vous en rendre le centuple si toutefois vous ne trouvez pas le chiffre trop élevé ! Mille baisers amoureux de votre Roger – Savez-vous que je trouve le temps long, maintenant ! »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 29/01/1917   « Depuis longtemps je ne mets plus rien sur ce carnet. C'est que sans être des plus malheureux, je n'ai pas beaucoup de satisfactions et si je voulais me faire du mauvais sang je serais déjà mort.  »
  Aud. carte postale Château du Lot et Garonne 02/02/1917 Roger à « Ma petite Lotte chérie – Je viens de recevoir il y a quelques instants ta lettre du 29 janvier. J'y répondrai demain car je me propose de me lever de bonne heure pour aller à la chasse aux canards - qui pullulent – et je vais me coucher à l'instant. Il fait toujours bien froid. Que l'on serait bien à deux ! Ton petit Roger qui pense constamment et toujours à toi et qui te couvre d'amoureux baisers. »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 15/02/1917   "– 6 jours de tranchée de faits. On me dit qu'il y en a encore 6. enfin ça fera un peu mieux sentir le bien-être de l'arrière. Avant-hier soir les Boches ont fait un coup de main pas loin de chez nous et on redoute toujours quelque chose pourtant que ça chie passablement. Les Boches envoient quantité de 210. C'est plus la vie et je languis que la relève arrive. Nuits blanches...  »
  Alphonse de Chateaubriant 17/02/1917 à son frère - « L'horrible tuerie où s'engloutit par morceaux la substance humaine est bien autre chose qu'un conflit entre deux armées. […] La société est menacée sans doute par obscur travail de destruction d'elle-même. […] Le cauchemar qui, de ses ténèbres, remplit l'air de la terre, n'aboutira pas à une vraie délivrance. »  
  Aud. carte postale « guerre de 1914-1915 » vue de Mousson 17/03/1917 Roger à « Ma chérie – Je suis fatigué :  depuis hier nous avons eu quelques émotions. Demain je tâcherai de trouver un instant dont je profiterai pour te faire une longue lettre dans laquelle je te raconterai les détails : ils t'intéresseront sûrement. Je te laisse pour aller me reposer et vais tâcher de m'endormir en reportant toute ma pensée sur mon adorable petite fée. Mille bien gros baisers de ton petit Roger. »  
  Carnet de Campagne 29/04/1917    Après le marmitage [marmites >projectiles allemands] « Ce matin il fait la plus admirable matinée que j'aie jamais vue. Une matinée qui invite à courir dans les champs à la recherche des violettes. Le n ??? et on attendra les obus. Vivement l'arrière. On arrive à se moquer de la mort. On la regarde venir en face (…) ...ils déchirent presque tout. Oh ces fantômes dans la plaine marmitée »  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 19/05/1917   « La colère me prend chaque fois que je pense à ceux qui sont heureux de recevoir une lettre de leur chérie, mais je ne suis plus trop jaloux. On écrit souvent beaucoup plus qu'on ne pense. La guerre rend fou. Pas de sens. » [ces deux dernières phrases ajoutées avec rage manifeste.]
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 04/06/1917   « On est abrutis par les bombardements continuels. On ne fait plus attention aux éclats. On est des loques et on attend la permission. »
  Carnet de Campagne par Baloulette – formation aux armes 23/06/1917   « On vient de nous abrutir encore ce matin au maniement des armes. Hier soir comme on sortait de la caserne deux 380 sont tombés à 60m de nous. Nous aurions pu être nettoyés. Affolement de la population qui quitte aussitôt la ville. Quant à nous on est fait pour ça. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue après sept 18 03/07/1917   Reprise « Pendant ma permission une chose me tourmentait légèrement. Je craignais de ne plus retrouver le sergent Tournier avec qui j'étais très bien. Il a été blessé le soir de la relève et selon le dernier canard, il serait mort. »
  Carnet de Campagne par Baloulette – Injustice > Une analyse politique de la situation 10/07/1917   « La guerre devient dégoûtante à cause de la trop grande injustice. Celui qui peut se faire écrire par quelqu'un a tout ce qu'il veut. Il résulte de tout ça que tous ceux qui étaient bien de famille se sont cavalés et qu'il ne reste pour se battre, tant officiers que soldats, que ceux qui n'ont ni argent ni influence. Ce n'est plus la France qui se bat, c'est les cavés de la France, les purotains. Ceux-là seuls sont en danger. Qu'au début qq riches enflammés se soient fait tuer, mais maintenant ils ne risquent plus rien et c'est ceux-là qui font durer la guerre. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – d'une écriture particulièrement posée 10/07/1917   «  Que le monde est égoïste. Le  ? Sait toujours faire tomber toutes les responsabilités sur son supérieur. C'est ce qui m'arrive aujourd'hui et qui me fait sauter ma nomination. C'est dégoûtant. Je suis plus dégoûté que jaloux...  » Puis « Notre  malheur à  nous, écrit-il page 73,, de prendre Gallieni et Joffre. Quant à tous les autres, la guerre n'est pour eux qu'une source de revenus et de discussions éternelles...  » Briand est traité de crapule.
  Canard Enchaîné et les profiteurs 11/07/1917 « Bénefs de Guerre – Notre grand Argentier, Joseph Thierry, se donne un tintouin de tous les diables pour inventer des impôts nouveaux. § Il a tellement besoin de galette ! Ah ! Dame, ça roule, ça file en ce moment, les picaillons ! § Mais, cher monsieur Thuierry, vous n'avez qu'à vous baisser pour en ramasser. § Que ne taxez-vous les bénéfices de guerre de nos bourreurs de crânes ?... § On trouve naturel d'imposer Renault, Citroën, Bréguet, Voisin qui fabriquent des obus et des aéros. Pourquoi donc Maurice Barrès, Frédéric Masson,le général Cherfils, le lieutenant colonel Rousset, le général Hervé, qui fabriquent, eux, des articles en série, ne cracheraient-ils pas au bassinet ? § Voulez-vous que je vous soumette un projet de loi, monsieur Thierry ? ... » Suit le projet.  
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 04/08/1917   « Hier soir à 10h30 l'émission de gaz a commencé. Je ne sais pas encore au juste comment elle est effective... »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 16/08/1917    A partir de cette date, le Carnet est retourné et comporte de longs commentaires posés ( pourtant écrits souvent dans des trous de tranchées) portant sur sa philosophie de la vie le plus souvent en lien avec Marie-Jeanne fantasmée dans des souvenirs et qu'il essaie de rejeter.
  Alphonse de Chateaubriant 18/08/1917 À sa femme - « Tu me demandes de te donner des détails sur ma vie. Tu m'as déjà demandé cela souvent, et c'est en effet sur ce point que je me montre le plus avare dans mes lettres. La raison qui me retient, qui m'a toujours retenu de te faire des peintures aussi exactes que tu le désirais, est que l'essentiel m'étant interdit, c'est-à-dire, la note dominante, le reste, ce qui n'a de signification qu'en fonction de cette base, ne peut plus avoir d'intérêt. » Alors il parle de la boue, de la pluie, de l'aménagement intérieur de sa cagna : « nous avons une table et deux étagères. Beaucoup de souris, beaucoup de rats, et un amour de petit chat à qui les soldats, qui ont habité ici avant nous, ont coupé la queue. Tous les matins je me lève vers 6 heures et demi... » Sa journée , « inutile de te dire qu'elle se poursuit au milieu des détonations, des explosions, des coups de trompe, d'alarme, etc... mais ceci est le sujet auquel je n'aime pas toucher. Quand je serai au repos, je te le dirai. Quand je ne te dis rien, c'est que cela marche comme ça peut, avec un peu d'énervement toujours, et pas mal de calme malgré tout. Nous avons eu ces jours-ci de grosses pluie et de violents orages Nous étions inondés. »  
  Carnet de Campagne 23/08/1917   Sans doute est-elle partie en voyage, «  … je souhaite qu'elle revienne vite avec sa cousine inconnue pour laquelle j'ai une certaine sympathie avant de l'avoir vue. Je compare ce pressentiement à celui que j'avais avant que je vois MJ à St-Césaire. Je sentais que je la verrai un jour et qu'elle compterait dans ma vie. Il me semble qu'il en sera de même pour celle-là dont je ne sais pas encore seulement le nom. Je serai à Gars à la fin août pour y passer la premkière quinzaine de septembre. Jeudi. J'irai chez moi pour manger des fruits en pagaille.  »
  Carnet de Campagne – Gaz 24/08/1917   Les gaz dans la nuit à 10h30. « St quentin brûlait hier soir, mais je ne crois pas que les Boches se résignent et se débinent si tôt. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne  - date approximative, carnet inversé page 147 25/08/1917   « Voilà une chose que je ne devrais jamais mettre sur du papier. Il n'y a que Giauffet qui connaît ça. Mais il est vrai que j'ai mis tellement de choses sur ce carnet que personne, sauf Giauffret, ne connaît. J'ai pensé à ça ce matin en me réveillant. Ce n'est pas le meilleur de ma vie mais ça a été le meilleur de ma perm... » Louise lui fait jurer de ne pas parler à Giauffret de son flirt et « pourtant ça a été mon premier travail. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance FIN  (AD06) Écriture cette fois maîtrisée, calme 01/12/1917    Reprise « Mon roman est fini. Sa tante Mme Lyon qui était attachée à moi m'a écrit pour tout m'expliquer. Je n'étais pour elle qu'un petit caprice comme tant d'autres puisqu’elle a changé, puisque son père a refusé la demande en mariage d'un monsieur Russe. Maintenant Mme Lyon me dit que je n'aurais pas été heureux avec elle, que c'est une enfant et pas très débrouillarde. Eh bien moi je n'osai pas y penser avant mais je sentais que ce n'était pas sérieux que ce n'était pas définitif Même quand elle m'écrivait très souvent on sentait dans ses lettres qu'elle ne m'aimait pas bien. (…)  A ma permission je brûlerai ses lettres que j'avais gardées. Je garderai sa photo. Et puis ça s'éteindra peu à peu comme ça doit s’éteindre. Mon amour finit mais ma vie continue. § « Fait le 1 décembre 23h30 dans un trou d'une tranchée de l'Aisne. Berry au Bac.
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18) 02/06/1918   Reprise : « Quand on a fait l'attaque j'avais une canne en serpent. Je la conservais comme une sorte de fétiche. Arrivé au Bois de Gernicourt j'avais levé une fois le bâton pour frapper un prisonnier. J'ai senti que c'était mal. Le bâton s'est abattu sans force et l'a juste effleuré. Quelques instants après je l'ai oublié dans quelque coin. Et je le cherchais des yeux quand j'ai été touché. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 05/09/1917 Se méfier des interprétations hâtives. La graphie – ce que ne laissent pas apparaître les transcriptions tapuscrites - change et relie « messe ce matin » à la suite de la notation. Le discours est toujours haché, abrégé, sans doute interrompu, ce qui nous autorise à traduire : « j'en ai marre de cette guerre qui tue et en plus je n'ai même pas d'amour auquel me raccrocher. » Il reviendra sur cette mort et quelques autres ajoutées lors de son étape parisienne (12/09/17), au retour. Il note le 5 septembre (en perm depuis le 26 août)  : «  Rose est partie à Nice la veille de mon arrivée et elle arrive demain, veille de mon départ. On a beau dire, ce n'est pas de chance.  De mon régiment – Joseph André est mort à Craonne. Je suis allé à sa messe ce matin. J'en ai marre. Toujours parce qu'il n'y a plus d'amour dans le panier. »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18) 28/09/1918   « Il ne faut pas forcer son destin et il faut attendre Et pourtant. De quelle obscurité - quel vide. A quand un nouveau soleil. Chambéry le 28 sept 18 »
AD06-161J0064 Carnet de Campagne – Épilogue romance après sept 18) Sept 18   Des listes de noms avec parfois des adresses. Des noms rayés.
AD06-161J0064 Carnet de Campagne 05/10/1917   “... ce qui me fait de plus en plus en rogne c'est que voilà bientôt 2 ans que je suis aspirant que ça menace de m'y laisser encore longtemps alors que tout autour de moi nombre de mes subordonnés passent S/lieutenants. C'est triste....”
AD06-161J0064 Carnet de Campagne Touché 23/10/1917  

Rattrape le retard dans son carnet dû à des bombardements in cessants. « La relève a été abominable. On s'était trompés. De plus c'était l'enfer déchaîné. On ne s'entendait plus. On devait attaquer le lendemain 22, mais l'attaque a été retardée. Dans les journées du 21 et du 22 on regardait les Boches sauter de trou d'obus en trou d'obus pour essayer de rejoindre la première ligne. Ceux qui étaient en ligne se rendaient sous l'effet du bombardement. C'était l'enfer déchaîné. Ca fumait partout. On n'entendait plus. Dans la nuit du 22 et 23, notre artillerie a tiré trop court. Ce n'était d'abord que du 75 ou 105, une torpille. La dernière nuit ça a été les 155. C'était formidable comme préparation. Le 22 au matin la Scr a fait un coup de main et a ramassé les boches. »

Extrait : récit de sa blessure. « par le milieu du dos, le sang gicle »

AD06-161J0064 Carnet de Campagne –L'attaque 23/10/1917   « L'attaque a été le 23 à 5h15 on ne s'attendait pas à attaquer si tôt. Les dernières minutes ça tirait un peu de partout. Je suis sorti assez naturellement. Pas une minute je n'ai été gris. Pourtant c'était la pagaille la plus terrible. J'avais que la moitié de ma section. Il n'y avait aucune règle ? de fournie. Il y avait des trous formidables. On ne reconnaissait aucune tranchée. La route Paris-Maubeuge était à peine visible. Enfin on arrive à la lisière sud du ravin Où je devais me placer avec ma section. Une tranchée boche n'était qu'à moitié démolie. Du ravin des boches prisonniers montaient. Et moi,  peut-être imprudent, me promenais debout à ? Et nos 155 tapaient toujours en pluie sur nous. On voyait dans  la fumée noire je voyais ou blancs étendus foutre le camp ? A un moment donné comme je venais de donner un UB ? pour allonger le tir je sens un formidable coup de fouet dans les reins. Je n'ai pas voulu crier tout de suite... »
  Caricature du Canard enchaîné 13/02/1918 Discussion entre deux poilus : "la fin de la guerre ! J'y ai cru au commencement" canard_13_2_18_paix.jpg
  Aud. carte postale Château de Pierrefonds 26/03/1918 Roger à « Ma petite Lolotte – Nous continuons nos marches vers le sud, pendant que d'autres bien moins favorisés les ofnt vers le nord ! Demain jour de repos : je te ferai une longue lettre. Amoureux baisers. Roger. »  
  Aud. carte postale Montauban 27/03/1918 Roger à « Mon amour – Sais-tu que je regrette un peu ma petite cagna du Bois le Prêtre ? Là, malgré le froid régnait une douce température ; ici je suis logé dans une grande chambre sans feu. J'espère toutefois voir arriver sous peu des jours meilleurs. Mille bien gros baisers de ton petit Roger. »  
AD06-161J0064 Perdu les lettres de Marie-Jeanne mais a encore celle de Giauffret 03/04/2018   Souvenirs* p. 55.
AD06-161J0064 Georgette à Maurice J. – école des mutilés – La Délivrande (Calvados). Col perso 14/05/1918 De Caen - « … songez... mon pauvre chéri que nous sommes dans la potinière province, et que ma modeste situation de petite institutrice ne me permet pas de m'afficher ni de m'affranchir des sots préjugés qui disent qu'une jeune fille bien élevée ne doit pas se promener avec un jeune homme [permissions] sans que leurs amours aient un titre bien défini...»  
AD06-161J0064 Georgette à Maurice J. 31/05/1918

- Centre du Conseil de Réforme – Caen notée « Inconnu 91 – retour à l'expéditeur ». Comm eil est hospitalisé, ce sont les lettres de sa fiancée qui ont été conservées. Col pers

« … lorsque je vous ai vu passer (mangeant dans la salle) votre sac au dos, tout de suite j'ai compris. Je suis aussitôt partie comme une pauvre égarée avec mon gros chagrin (…) Après vous avoir vu passer j'ai eu bien de la peine à étouffer mes sanglots ; après avoir eu vos chères lettres des mains de votre copain, jeme sis enfermée dans ma chambre et là étendue sur le lit je me suis mise à sangloter [...] Maman partie hier soir, je suis complètement isolée dans ce sale patelin où des jaloux  (vous en savez la preuve) me veulent du mal. [...] Oui mon petit aimé, si je n'avais le grand espoir au cœur qui me fait vivre, j'aurais actuellement une vie intolérable... »

 
  Georgette à Maurice J. 04/08/1918

– commente une conférence de Maurice Souriaux (fac de Caen) - Col perso

Selon Souriau « On ne dit plus on les aura ! On peut dire on les eus !! Les frideux boches doivent rire vert. M Souriau a fait un très bel éloge au peuple italien : il aura fait plaisir à beaucoup car nombre de petits Italiens vont en classe à Colombelles ; les Autrichiens et les boches qui prétendaient, avant, qu'ils n'étaient que des joueurs de mandoline, auront entendu les fameux airs de mandoline qu'ils viennent de leur jouer, car ils nous ont beaucoup aidés dans les récents combats victorieux ; et tous les Américains disent qu'ils veulent tout donner à la France (leurs milliards et leur sang, leur puissante industrie) mais qu'ils ne veulent rien accepter de la France... (…) Le professeur nos a cité quelques méfaits atroces, indéniables, commis par les boches (…) Il a terminé en disant qu'il faudrait cultiver dans nos descendants, petits et arrières enfants, le souvenir de tout c equi_ s'est passé durant cette guerre ; il faut avoir et inculquer la haine du boche, et l'admiration et le souvenir reconnaissant pour nos héros morts pour la grande cause sacrée. La plus grande religion qui existe, selon ljui, ordonne de pardonner à ceux qui nous ont offensés, mais pas à ceux qui ont offensé les autres. Par conséquent il faut implacablement les haïr de toutes nos forces

 
  La Semaine de Suzette (perso Mm) 07/11/1918 La guerre a disparu de l'environnement. Vaguement évoquée dans une histoire d'orphelins - dont une petite « négresse » -  hébergés et sauvés par des Lords anglais vivant dans un château en Provence. Les américains ont la cote : une histoire d'enfants se déroule en Amérique et une proposition de corres avec « a little american and catholic girl of her age « 16 » to be friends... »  
  Bruno Cabanes 11/11/1918 Cite un soldat de la 16ème DI, Vème armée, à sa femme : « Tu me parles des réjouissances qui ont lieu à Bourges en l'honneur de la victoire. Cela est très bien, mais je trouve qu'on exagère un peu. Ceux qui font la fête là-bas, ne sont pas ceux qui l'ont gagnée, cette victoire, ou du moins, il y en a bien peu. »  
  Aud. carte postale Sarrelouis 24/12/1918 Seitzenhan – Roger à « Ma petite Lolotte chérie – Toute ma pensée quittant bien souvent dans la journée cette contrée où l'on considère malgré tout comme des ennemis, s'en va vers un petit coin du sud ouest où je recevrais, j'en suis sûr, un tout autre accueil. Tout pour toi ma chérie. Ton Roger »  
AD06-161J0064 AD06 1918   Médailles : Militaire, Croix de guerre, identification, matricule et Patrie - Copie des Carnets de Freinet - Montre balle boussole - Soins gratuits aux victimes - À Madeleine Paillier - Cousine (de l'hôpital de Quimper) - Adresses mêlées - Lettre du service historique des armées (datée d e1995) - Carte militaire - Carte postale La Praz en Savoie - chronologie de l'itinéraire 14-18 de CF - Carte Postale Chateauneuf Mazenc – Drôme
Publication

Journalier - 1919-1939

Journalier - 1919-1939 Mulat ven 13/11/2020 - 13:48

Journalier en complément du livre  Freinet - Le bon sens

(1919-1939)

   Il ne s'agit pas d'établir une chronologie retraçant environ un siècle de l’histoire de la France mais de tenter de définir l'environnement qui a été celui de Freinet et avec lui d’Élise ensuite après leur mariage. Je me suis penché sur leur bibliothèque, sur leurs centres d'intérêt. Je me suis demandé comment les journaux de la région niçoise relatent des événements nationaux ou internationaux, quels sont leurs centres d'intérêt quand se préparent les guerres et durant les conflits.

   Ce tableau complète le livre et peut permettre au personnes qui seraient déroutées par le traitement thématique, de pouvoir replacer les événements décrits dans leur chronologie tout en complétant les données.

Cote

Résumé

Date

Événements et ce qu'ils ont pu lire

Ce qu'ils ont écrit

  Civilisations - 1919 Paul Valéry : La crise de l'Esprit : « Nous autres civilisations, nous savons que nous sommes mortelles. »  
  Héros 1919 Pas un jour sans que le Petit Niçois ne consacre un encadré aux héros morts pour la Patrie – les morts sont plus grands que les vivants.  
AD06- 161J0012 autorité et guerres (bibliothèque de Freinet 1919 Pas un jour sans que le Petit Niçois ne consacre un encadré aux héros morts pour la Patrie – les morts sont plus grands que les vivants.  
  Jean Ossola député Républicain de gauche (puis rad soc) dans Grasse 1 [Gars] 1919-1928    
  Communistes dans 06 – Surveillance instit dès 1921 1919-1936 Recherches régionales 2014, N°206 : « La surveillance des instituteurs dans les Alpes-Maritimes - « La grande Guerre, l'arrivée au pouvoir des bolchevicks en Russie, le congrès de Tours restent des événements majeurs qui ont changé le paysage politique en France. Les Alpes- Maritimes, ont subi l’influence du communisme, conséquence de la scission du parti socialiste lors du congrès de Tours en 1920. La majorité des adhérents de la SFIO des Alpes-Maritimes adopte l’idéologie léniniste et rejoint l’Internationale communiste. Ainsi se trouvent séparés les socialistes, minoritaires, et les communistes. » - “Ce sont donc 25 instituteurs et institutrices qui ont été, à un moment ou à un autre, signalés à l’administration préfectorale et académique en raison de leur engagement syndical.” : Une instit de Mouans-Sartoux est déplacée parce que son mari est communiste, Madeleine Faraut, déplacée en 36 alors qu'elle milite pour le front populaire, mais défendue par l'IA, Virgile Barel, Laurent Spinelli et Baptistin Giauffret sanctionnés en 1922. Barel affirme qu'à Menton “ Je pratiquais la méthode Freinet de l'Imprimerie à l'école. Ma classe avait son périodique au format lilliputien mais imprimé”.  “En janvier 1926, Freinet donne une conférence à l'école Forty de Menton (chez Virgile Barel selon ce qu'il rapporte dans Cinquante années de lutte) sur le thème de la nouvelle école en Russie. Ces agissements sont souvent réprimés par l'autorité préfectorale parce qu'ils révèlent des revendications internationalistes et révolutionnaires.”  En mai 1921 Le ministre met en garde l'IA de Nice contre la propagande politique par les instituteurs et annonce des sanctions. Et le préfet commence immédiatement les signalements. Joseph Pascal est convoqué par l'IA. Barel accusé de faire imprimer des articles pour la Provence par ses élèves. C'est le Préfet qui impose à l'IA d'empêcher la mutation de Barel à Nice.  
  Aud. carte postale Sarrelouis 10/01/1919 Roger à sa Lotte « Toujours rien me concernant au sujet de la démobilisation. Quand donc serai-je fixé ? Ton Roger. »  
  Spartakystes en Allemagne - Russie 10/01/1919 A. Hesse 1924 : « Tout homme est, pour une large part, dépendant dans sa formation intellectuelle de ses ancêtres et de son milieu. La psychologie, par la suite, reste rudimentaire si elle ne complète pas par l'étude des faits sociaux et de leur réactions sur la mentalité des individus, autrement dit par la sociologie ».  
AD06-161J0070 Freinet instit remplaçant à Contes 17/01/1919   Souvenirs page 59. et AD06
  Armistice 18/01/1919 Le Pt Niçois titre : « L'ARMISTICE EST PROLONGÉ JUSQU'AU 17 FÉVRIER »  
  Juifs 03/04/1919 Le Pt Niçois – « LA COMMISSION DE LÉGISLATION DU  TRAVAIL A TERMINÉ LA RÉDACTION DE SON RAPPORT (…) « Un autre problème international – La question juive – Paris 2 avril. On mande de Berlin au Temps : « Le bureau des Affaires Étrangères, chargé des pourparlers de paix, s'est occupé le 30 mars de la question juive. La Commission des affaires juives a fait la proposition suivante : Égalité des droits ; égalité de positon pour les juifs et le judaïsme dans tous les pays du monde ; abrogation de toutes les lois et décrets, ordonnances restreignant les droits des juifs ; autonomie nationale dans les États nouvellement formés en égard à la majorité qui existe dans ces pays ; établissement en Palestine de conditions politiques administratives et économiques qui assurent son développement autonome en y faisant coopérer le judaïsme du monde entier ; indemnisation des victimes des progroms par les État auxquels elles participaient, etc. ».  
AD06-161J0070 Freinet instit remplaçant à Daluis 28/04/1919   Souvenirs page 59. et AD06
AD06-PERA Premier Mai à Nice 01/05/1919 Le Pt Niçois – «Le Premier Mai à Nice – La manifestation de prolétariat niçois fut imposante par le nombre et par le calme dans lequel elle s'est déroulée. Pas un cri, pas une dissonance, pas un incident. § La classe ouvrière, consciente de ses droits, mais aussi de ses devoirs, pénétrée de la gravité des circonstances, a montré qu'elle savait se conduire et manifester librement sa force, sans troubler l'ordre et sans inquiéter la cité. » (cf. article). Titre concernant Paris : « Malgré l'interdiction du gouvernement et sous une pluie diluvienne de nombreux cortèges ont tenté de manifester Place de la Concorde et ont dû être dispersés par la police et la troupe. DES COLLISIONS EN DIFFÉRENTS POINTS : 80 AGENTS BLESSÉS, 40 ARRESTATIONS  - « Mort d'un jeune manifestant. »  
  Répression parisienne et reprise des grèves dans Nice 01/05/1919 La manifestation de Paris est victime d'une forte répression avec 2 morts et 700 blessés. Les mouvements de grève reprennent à Nice dès janvier 1920 à cause de la hausse des prix. Cf Petit Niçois du 19 janvier 1920. Le journal glisse vers la droite comme nombre d'élus radicaux-socialistes.  
         
  Races 26/07/1919 Le Pt Niçois – « À LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS – Séance de l'après-midi – Tous les députés proclament l'égalité de toutes les races humaines – Paris 25 juillet. »  - Projet de loi adopté à la suite de l'incident au cours duquel un Noir a tiré sur trois personnes, poussé à l'acte par des soldats américains que les Américains ne veulent pas condamner. M Boisneuf député Noir à l'Assemblée lit alors des extraits de la loi ségrégationniste américaine qui choque l'assemblée venant de la part d'un pays qui veut La Société des Nations. Le même, applaudi sur tous les bancs, dépose la loi : « La chambre fidèle aux principes immortels des Droits de l'Homme et du Citoyen, condamnant tout préjugé de confession, de caste ou de race, affirme solennellement l'égalité absolue de tous les hommes sans distinction de race ou de couleur, leur droit au bénéfice et à la protection de toutes les lois du pays, comprte sur le gouvernement, passe à l'ordre du jour. »  
  Syndicat – propreté des écoles 26/07/1919 Le Pt Niçois – « Syndicat des Instituteurs et Institutrices des Alpes-Maritimes – Le Conseil syndical, réuni le 20 courant, à la Bourse du Travail, considérant : § a) Que les locaux scolaires ont besoin d'être tenus dans le plus grand état de propreté, ainsi que le prescrit l'article 13 du règlement modèle des Écoles, qui dit « La classe sera blanchie et lessivée tous les ans et tenue dans un état constant de propreté et de saubrité », § b) Que les classes trop nombreuses nuisent à l'enseignement, ainsi qu'à la santé des élèves et des maîtres, ce qui a été excellemment compris pour les classes élémentaires des lycées et des collèges, où l'effectif dépasse rarement 30, alors qu'il existe à Nice des classes où les enfants du peuple s'entassent au nombre de 60, 70 et même davantage. (…) au moment où la grippe [espagnole] sévissait avec la plus grande intensité, aucune mesure d'hygiène ou presque, n'ait été prise dans la plupart de nos écoles publiques, alors que des écoles privées étaient soigneusement désinfectées... » (cf. article)  
  Réorganisation des syndicats enseignants 31/07/1919 Le Pt Niçois (daté du 09/08/19) – « Conseil syndical du 31 juillet » (cf. Article).  
  Pétain acclamé à Nice 23/08/1919 Le Pt Niçois (daté du 09/08/19) – « Conseil syndical du 31 juillet » (cf. Article).  
  Écoliers de Classe 05/09/1919 Le Pt Niçois  – « L'ÉCOLE DE DEMAIN – doit être la même pour tous les Français - « … Actuellement l'école primaire publique, l'école nationale, reçoit à peu près uniquement les enfants du peuple. La  bourgeoisie n'aime pas que ses fils coudoient sur les bancs de l'école les fils des travailleurs et elle les envoie en partie dans des écoles privées. C'est un mal de toute évidence, car de cette façon les enfants de France ne peuvent s'aimer puisqu'ils s'ignorent mutuellement selon qu'ils appartiennent à telle ou telle classe sociale. Mais ce mal, notre République, loin de le combattre, le consacre officiellement, le favorise en créant dans  les lycées et les collèges, des classes primaires destinées au petits bourgeois. » Le journal va jusqu'à affirmer que les élèves les plus médiocres, grâce à des cours particuliers payés très chers, finiront par passer leur bac pour former, par la suite, la classe dirigeante.  « L'inégalité entre les enfants se manifeste même dans les locaux scolaires. Que l'on compare les bâtiments splendides que sont les lycées et les collèges, à la grande majorité des écoles primaires, à Nice notamment, la comparaison est facile. (…) Il faut que ça change. Si l'on veut parer aux catastrophes sociales, il faut que nos législateurs comprennent que la réforme que nous demandons est d'une importance capitale, et qu'elle est d'une extrême urgence. » F. Vincenot.  
  Paix 31/09/1919 Le Pt Niçois : « LA PAIX SERA DÉFINITIVE LE 6 JANVIER «  
AD06-161J0012 autorité et guerres (bibliothèque de Freinet) 1919 Gustave Le Bon, Lois Psychologiques de L’Évolution des peuples (Félix Alcan). Propose p14 « Pour les peuples qui s'affaissent, une des principales conditions de relèvement est l'organisation d'un service militaire universel très dur et la menace permanente de guerres désastreuses. » (CF : « !!!??? ») - « Il faudrait arriver à cette conclusion attristante que les éléments, philosophiquement inférieurs, d'une civilisation, sont, socialement, les plus importants » CF commente : « Qu'est-ce que cela prouve ? Que la société n'est pas logiquement bâtie et qu'elle est à refaire. » p187 cochée par CF « Le socialisme sera d'ailleurs un régime trop oppressif pour pouvoir durer. Il fera regretter l'âge de Tibère et de Caligula et ramènera à cet âge. » CF Coche les pages 185, 186 sur le socialisme que Le Bon finit par présenter comme « la religion nouvelle qui peuplera les cieux vides. ».
  Freinet instit remplaçant à Contes 17/01/1919   Souvenirs* p. 59 et page centrale du Carnet de campagne.
  Freinet instit remplaçant à Daluis 28/04/1919   Souvenirs* p. 59 et page centrale du Carnet de campagne.
  Programme officiel pour les Écoles normales 18/09/1920 A. Hesse 1924 : « Tout homme est, pour une large part, dépendant dans sa formation intellectuelle de ses ancêtres et de son milieu. La psychologie, par la suite, reste rudimentaire si elle ne complète pas par l'étude des faits sociaux et de leur réactions sur la mentalité des individus, autrement dit par la sociologie ». Le programme officiel intègre les préconisations de B concernant la formation des enseignants à la sociologie.
AD06-161J0008 Livres – Romain Rolland (bibliothèque de Freinet – AD06) 1920 Clérambault – « Tout homme qui est un vrai homme doit apprendre à rester seul au milieu de tous, à penser seul pour tous, - et au besoin, contre tous. Penser sincèrement, même si c'est contre tous, c'est encore pour tous. » (souligné par CF)  
AD06-161J0008 Livre – Richepin  (bibliothèque de Freinet – AD06) 1920 Richepin, Jean " étapes d'un réfractaire" Flammarion (édition v 1920) consacré à Jules Vallès. De la commune de Paris : « Ce qu'on, peut dire, ce qu'on sait, ce n'est pas ce qui devait ou pouvait sortir de ce chaos, c'est ce qu'ont fait, ce qu'ont voulu les hommes qui l'organisèrent. Eh bien ! Ces chefs, ambitieux ou convaincus, charlatans ou prophètes, ont presque tous un point commun, c'est qu'ils étaient des déclassés. » (souligné CF)  
  École Émancipée 01/01/2020   « Chacun sa pierre. Capitalisme de culture – Nous entassions des choses matérielles, et nous oubliions l'homme. Nous chassions plus que jamais l'argent et nous perdions le frère, «  l'associé  ». Nous accumulions chose sur chose et toute notre activité devenait vide de «  l'âme  ». Nos nous accrochions partout à des choses extérieurs, et nous ne trouvions – ni ne cherchions – le chemin qui conduit dans notre être.  »
  Race boche 12/06/1920 Le Pt Niçois  – « La fille de la Boche  – La Boche ne paye toujours pas et le parquet de Grasse envoie les gendarmes à la famille Borghi  - Nous avons raconté hier en quelles circonstances la nommée Madeleine Eggensperger, sujette boche, avec toute la désinvolture et le sans-gêne qui convient si bien à sa race, avait voulu enlever sa fillette Lina âgée de huit ans du domicile de M. Pierre Borghi, ses parents nourriciers, sans avoir au préalable acquitté la note des frais que son enfant avait occasionnés pendant cinq ans... »  
  École et sorties 06/09/1920 Pt Niçois - « Les écoles en plein air - « … Il nous souvient avoir il y a quelques années avant la guerre, appelé l'attention de la municipalité d'alors – qui est d'ailleurs la même que celle d'aujourd'hui – sur les bienfaits immenses que l'on peut attendre des écolers en plein air. Nous eûmes la satisfaction de voir notre sentiment partagé et approuvé par le Conseil municipal. » Noter dque le principal argument du journaliste dans les deux cas reste l'insalubrité des écoles. Quand on aura les moyens financiers pour améliorer les conditions de travail des enfants alors on n'en aura plus besoin explique-t-il en substance.  
  Anticommunisme 17/09/1920 Le Pt Niçois  – « La vague Rouge – RÉVOLUTION menaçante en Italie – [l'attitude des industriels] En ce qui concerne  le droit de contrôle réclamé par les ouvriers, les industriels estiment que la question du contrôle n'a qu'une importance relative parce que le contrôle suppose le droit de propriété ; or ce qui s'est passé ces temps derniers lèse profondément ce droit et les industriels se disent qu'il est inutile de discuter sur l'usage qu'il en est fait, si ce droit n'est pas complètement assuré. § M. Olivetti considère  comme inadmissible l'adoption du système de l'occupation des séquestres, etc. comme moyen de lutte, car, observe-t-il, il n'y a aucune raison pour que ce système ne s'étende aux habitations, banques, navires, magasins, à la moindre contestation des intéressés.»  
  Programme officiel pour les Écoles normales 18/09/1920

Le programme officiel intègre les préconisations de B concernant la formation des enseignants à la sociologie.

A. Hesse 1924 : « Tout homme est, pour une large part, dépendant dans sa formation intellectuelle de ses ancêtres et de son milieu. La psychologie, par la suite, reste rudimentaire si elle ne complète pas par l'étude des faits sociaux et de leur réactions sur la mentalité des individus, autrement dit par la sociologie ».

 
  Communistes 01/10/1920 Pt Niçois - « Vaste plan des Soviets pour bolcheviser la France »  
   l'École Émancipée – nous sommes en pleine révolution allemande au sortir de la guerre 1921   « ... On a oublié qu'il y a quelque chose qui compte plus que toutes les connaissances qu'on peut amonceler c'est l'éducation, le développement de la personnalité avec son bon sens et sa raison. § C'est ce que Max Tepp, un des maîtres de l'École Nouvelle d'Hambourg, explique ainsi  « Nous croyons que le paysan contemplant le soir, devant la porte de sa maison, le ciel et les astres, est plus près de l'esprit du monde que tel étudiant qui, après avoir appris les lois de Copernic, prend une carabine pour défendre le gouvernement existant » et plus loin : « Peu importe que je sache ceci ou cela pourvu que je saisisse le sens et la raison de toutes choses autour de moi et en moi. Il ne servira de rien que je sache plus tard comment les hommes célèbres agissaient, mais ce que j'aurai dû faire. [...] Libérons-nous de tous les dogmes. Faisons l'école pour l'enfant. Éduquons-les en pensant, non que nous faisons des capitalistes ou des communistes, mais en nous persuadant bien que ces enfants - surtout au tournant social où nous nous trouvons – nous avons en charge d'en faire des hommes et non des citoyens, des hommes ayant soif d'amour et de liberté et qui emploient tous leurs efforts à se libérer. » CF
  Faure - CF dans l'École Émancipée 1921 Raoul Faure : « Les enfants arrivent... ceux qui viennent de loin sont toujours les premiers. Le Directeur siffle : les enfants se placent sur 3 rangs. Petite inspection de propreté : les mains sont-elles propres ? Les chaussures cirées ? § Les 3 colonnes s'ébranlent et … chacune dans sa classe. § Le premier quart d'heure prévu s'intitule « causerie morale ». Raoul et Albertine [sa femme] n'ont pas de vocation de moraliste. D'ailleurs, qu'est-ce que la morale : une série de contraintes... pour ceux qui n'ont qu'à obéir... Devoirs envers ses parents – devoir envers ses maîtres – devoirs envers Dieu. § La morale, c'est obéissance, respect, soumission... où est la place de l'homme, où est celle de l'enfant ? » CF Raoul Faure : « Les enfants arrivent... ceux qui viennent de loin sont toujours les premiers. Le Directeur siffle : les enfants se placent sur 3 rangs. Petite inspection de propreté : les mains sont-elles propres ? Les chaussures cirées ? § Les 3 colonnes s'ébranlent et … chacune dans sa classe. § Le premier quart d'heure prévu s'intitule « causerie morale ». Raoul et Albertine [sa femme] n'ont pas de vocation de moraliste. D'ailleurs, qu'est-ce que la morale : une série de contraintes... pour ceux qui n'ont qu'à obéir... Devoirs envers ses parents – devoir envers ses maîtres – devoirs envers Dieu. § La morale, c'est obéissance, respect, soumission... où est la place de l'homme, où est celle de l'enfant ? »
  Poème 29/01/1921   https://asso-amis-de-freinet.org/content/promenade-nocturne-un-po%C3%A8me-de-freinet-1921
  Population 1921-1961 Ayache – A partir de 1921 le taux de natalité s'affaisse dans le département. Mortalité de 170% amprs que Nice augmente de 40% par apport de l'immigration. En 1926 on compte 34,2% d'étrangers dans les AM. En 1936 ils sont plus de 50000 dont 4/5 d'Italiens. 15 hôtels de luxe sur 22 ont fermé pour avoir perdu après la guerre leur clientèle russe et allemande. Ce n'est pas un hasard si Freinet s'intéresse au cinéma, Nice en étant devenue la capitale avec la multiplication des studios.  
  Discipline Freinet 1923 Raoul Faure découvre Freinet : « Avec Célestin Freinet, la Discipline devient auto-discipline – autogestion de la classe, de l'ensemble des classes si possible, si les maîtres font les efforts nécessaires : Maîtres et enfants réunis dans une coopérative fonctionnelle dont la devise est celles des pionniers de Rochedale. Un pour tous, tous pour un. »  
  Instructions officielles ministre Léon Bérard – qui précise les instructions de 1887 20/06/1923 Fait appel au bon sens naturel lequel fait reposer la pédagogie sur le dialogue avec les élèves de manière à partir de ce qu'ils savent et non de ce qu'on veut leur imposer. Préférer l'expérimentation à l'observation qui rend l'élève passif. « Dans certaines écoles, les enfants du cours préparatoire eux-mêmess pèsent des liquides et se rendent compte de la différence des densités. Et il faut voir avec quelle joie ils enregistrent les résultats. Nous souhaitons que de telles pratiques se généralisent, que partout les élèves collaborent à la préparation des leçons, à la récolte des matériaux et des documents (…) que partout ils fabriquent de leurs mains des objets de démonstratio ; que partout ils travaillent effectivement pendant que le maître parle ; que partout on s'ingénie à rendre la classe plus animée et plus vivante. À l'enseignement par l'aspect, forme intéressante de laméthode concrète qui n'a pas dit son dernier mot, et que le cinématographe va renouveler, il faut superposer une autre forme de la même méthode, qui n'en est encore qu'à ses balbuciements mais qui décuplera l'efficacité de l'art pédagoique, l'enseignement pas l'action. (…) Le travailleur, le citoyen, l'homme ne sont pas trois êtres différents, mais trois aspects d'un même être. » De la lecture : « Nous ne préconisons aucune méthode : la meilleur sera celle qui donnera les résultats les plus rapides et les plus solides. Entre la méthode d'épellation et la méthode syllabique ou la méthode globale, nous ne faisons aucun choix, des expériences se poursuivent qui décideront. Toutefois, les procédés qui nos praissent devoir l'emporter sont ceux qui amènent l'enfant à s'intéresser à cette tâche ingrate qui sconsiste à associer des sons et des formes dans rapports apparents. » Le ministre préconise les sorties découverte, le dessin libres ; la rédaction libre etc.  
  Congrès de la Ligue internationale pour l'éducation Nouvelle de Montreux Été 1923 Sont présents : Decroly, Claparède, Cousinet, Bover, Ferrière, Coué, K-G Jung...
  Freinet avant l'imprimerie Octobre 1923   Souvenirs* p. 83 : Il a écouté les conférenciers de l’École Nouvelle à Montreux : « Mais quand je me retrouvai seul dans ma classe en octobre suivant, sans soutien et sans l'appui moral des penseurs que j'admirais, je me sentis désespéré : aucune des théories lues ou entendues ne pouvait être transposée dans mon école de village. Les seules réalisations valables étaient celles de certaines écoles nouvelles d'Allemagne ou de Suisse qui, avec un nombre réduit d'élèves et une profusion d'éducateurs de choix, fonctionnaient dans des conditions qui n'avaient rien de comparable à celles que je devais subir. Force m'était de revenir aux outils et aux techniques traditionnels, de faire des leçons que nul ne comprenait, de faire lire des textes qui, même s'ils étaient simples, ne signifiaient rien dans le devenir éducatif des enfants. Pa-pa-a-ri-ta-ta-a-ra-té-le-rô-ti-la-pou-le-a-pi-co-ré-la... « Monsieur, qu'est-ce que ça veut dire : picoréla ? Les collègues me conseillaient la patience. »
AD06-161J0006 Rares passages cochés surtout l'analyse de l'échec de Cousinet  (bibliothèque de Freinet) 1924 Jean Beigbeder, La formation du futur citoyen à l'école primaire publique (Nathan) –  Présente Ferrière, Kerchensteiner, et les écoles de Wiemar comme libérant les élèves – Cite Ferrière analysant l'échec de Cousinet dans l'aube en 1910 (p. 333 qs) – l'autonomie ne s'impose pas administrativement -  
AD06-161J0006 Livres – Beigbeder – égalité et laïcité  (bibliothèque de Freinet) – passages cochés CF. 1924  S'intéresse avant tout à l'éducation civique : « L'éducation civique qui nous préoccupe est celle qui convient à une démocratie et qui lui est de toute première nécessité. Nous n'avons pas à examiner ce qu'elle pourrait être dans les différents systèmes politiques et sociaux. Ce qui nous importe, c'est de distinguer ce qu'on doit attendre d'elle dans le système qui appelle les personnes régies à participer au gouvernement qui tes régit. Dans ce système, il n'y a pas de sujets et chacun est citoyen. (…) La démocratie suppose donc une conception particulière de l'humanité d'après laquelle tous les hommes ont une égale valeur, ont un droit égal à se gouverner, ont d'égale façon la charge de faire eux-mêmes leur destinée. » - « De l'avis de P. Bert, l'enseignement confessionnel est une de ces forces de désagrégation. « C'est une chose fâcheuse, remarque-t-il, que de diviser les enfants dès leur plus bas âge sur les bancs mêmes de l'école, et de leur apprendre d'abord, non pas qu'ils sont Français, mais qu'ils sont catholiques (interruption de Cassagnac : « C'est la même chose ! »), protestants ou juifs. » La morale laïque devra se tenir à l'écart de ces irritantes questions de dogmes qui ont tant de fois mis en péril et compromettent encore l'unité nationale.”  
   deux anarchistes assassinés par les Communistes 11/01/1924

Nicolas Clos et Adrien Poncet – deux anarchistes assassinés par les Communistes lors d'un meeting rue de la Grange-aux-Belles à Paris.

May Picqueray : Le meeting de la Grange aux Belles, article publié en jv 2016 - http://monde-nouveau.net/spip.php?article594

 
AD06-161J0008 Cécile de Tormay – guerre  (bibliothèque de Freinet) – coché CF. 1925 Cécile de Tormay, Le proscrit : scènes de la révolution communiste en Hongrie (Plon) – pVII introd de Paul-Eugène Régnier ; anti-communiste : « Les femmes sont les victimes innocentes de la guerre que déchaînent les hommes et dont les hommes seuls portent la responsabilité » [dans la marge « Oh !? »]  
  (bibliothèque de Freinet – AD06) 1925-2018 Gérard de Lacaze-Duthiers  
  Élise à sa sœur Mad Nov 1925   De Freinet, p. 113 : « Je l'aime parce que je lui reconnais de nombreuses qualités, parce que son esprit me plaît, parce qu'il a mes idées et parce qu'il me comprend. Cela ne veut pas dire que je l'aime follement, en amoureuse. Je ne suis pas une nature passionnée, et cela est peut-être mieux ainsi. »
  Carnet de voyage d'Alziary visitant le Bar-sur-Loup 1926 Alziary décrit le désordre, la liberté des enfants, un enfant tellement absorbé par son travail qu'il fait dans sa culotte, un désordre total... pour finir 7 pages plus loin par reconnaître que dans cette « pagaille » chacun est absorbé par son travail et que, si la règle y semble inconnue, « En somme c'est la pédagogie de la liberté, mais avec Ligthart, je dirais volontiers : il faut laisser les enfants libres de faire ce que nous voulons qu'ils fassent. Le milieu, sans aucune contrainte ni rigueur doit introduire de l'ordre, du soin dans la vie de l'enfant. Il faut créer ce besoin et ne pas cultiver exclusivement que le côté anarchique de la nature humaine. » Il sera sans doute le pionnier le plus proche de Freinet.  
  Livre – Emmanuel Devaldès (bibliothèque de Freinet – AD06) 1927 Anarcho Pacifiste (déserteur en 14/18) – Des cris sous  meule suivi  Fleurs  de guerre " Humbles. Paris, février, mars 1927 (préfacé par Gérard de Lacaze-Duthiers).  
  Livre – Ernest Perochon (bibliothèque de Freinet – AD06) 1927 L'instituteur – Hachette 1927 – avait déjà écrit en 1923 un livre sur Pestalozzi  
  Communistes 1930 sq Hervé Barelli, les Niçois sont-ils de droite, Cahiers de la Méditerranée, 1991. Ce qui caractérise les Niçois c'est qu'ils ont choisi la nationalité française au moment du rattachement et sont victimes de discriminations ce qui va les conduire progressivement à la révolte, au socialisme et au communisme ou au contraire à se confondre dans les patriotes les plus à droite. Pas de recherche d'une vie démocratique. On vote républicain. Une conscience de classe chez les descendants italiens apparaît clairement à partir de 32. On ne vote pas communiste, on vote Barel. Le comté de Savoie ayant pris ses distances par rapport à la papauté, pas de révolte lors de la séparation des pouvoirs Églises / État. Les immigrés italiens viennent de zones où sont implantés les anarchistes d'où la surveillance policière, mais les idées ne prennent pas vraiment à Nice, la priorité étant l'intégration.  
  Élise à Mad 12/07/1930   « Avoir la loyauté de dire à l'adversaire, qu'il soit père, mère, homme ou femme, adversaire politique ou administratif : « je te combats pour telle ou telle raison », c'est là la seule planche de salut pour qui veut vivre autrement qu'en esclave. Si tu te maries, je voudrais que tu aies dans ton ménage la belle franchise qui préside entre Freinet et moi, car accepter l'hypocrisie dans son foyer, c'est la pire des abdications, qu'on soit tyran ou esclave. » Souvenirs* p. 177.
  Notre Arme, Bulletin mensuel du syndicat de l'enseignement laïque des Alpes Maritimes N°106 – décembre 1932 Déc 1932   « Freinet pédagogue était avant tout un instituteur révolutionnaire ; ce mot signifiant non pas qu'il ait pu faire dans son village une ardente campagne politique – ce qui était son droit strict dont il n'a pu user étant données ses multiples et absorbantes besognes pédagogiques – mais qu'il n'a jamais pu accepter sans protester vivement, la situation scandaleusement misérable qui est faite à l'école publique. »
AD06-4M533-236 Sûreté nationale EF > nudisme anarchiste 24/12/1932

(Mm : sans doute une des raisons pour lesquelles CF se défend d'être anarchiste parce communistes officiellement tolérés, mais pas anarchistes, ce qu'ils sait forcément lisant les journaux locaux.

« Ayant appris que certaines personnes de St Paul se plaignaient non seulement des méthodes pédagogiques de M. FREINET mais aussi du manque de sens moral du couple FREINET et notamment de l'attitude de l'épouse qui aurait été vue, à plusieurs reprises, prenant des bains de soleil entièrement nue et en des endroits d'où elle (ajout manuscrit x devait savoir) pouvoir être vue... » Les noms des délateurs sont donnés (le curé parmi eux) mais ils n'ont pas porté plainte. (…) "Dans mon rapport du 21 décembre, je disais que le quartier du Péoulier (sic) à Vence était habité et a même été fondé par des Espagnols, nudistes, végétariens et tout au moins théoriciens anarchistes, le fait que M. FREINET est lui-même, ainsi que sa femme, nudiste et végétarien et qu'il est allé s'installer dans cette colonie espagnole, permet de se demander si cet instituteur ne serait pas anarchiste et non pas communiste, ainsi qu'il le prétend. »

 
  Montée du fascisme encouragé par l'Éclaireur. 1932-1936 Ayache – Des sympathisants mussoliniens du fait de la proximité de l'Italie : les chemises noires défilent à Nice et La Turbie. L'Action Française (3000 adhérents) et Les Camelots du roi de Darnan, sont largement implantés. Les syndicats sont cependant actifs et le PC relativement bien implanté. L'Éclaireur qui soutient la droite extrême relaie l'appel du 18 juin de De Gaulle alors que Le Petit Niçois est devenu pétainiste. A noter que le 25 mai 44 la gestapo découvre dans les locaux de L'Éclaireur des faux tampons allemands. Le directeur sera déporté et 9 personnes emprisonnées. (selon Pais Nissart du 28 oct 2007)  
AD06-4M135 Les juifs 1933 Décompte des Juifs étrangers trouvés à Vallauris dans les hôtels  

AD06-161J0044

de Monzie dit qu'il a déjà désapprouvé – Freud 12/05/1933 « Un instituteur pratique des méthodes freudiennes. Je l'ignore jusqu'à ces derniers mois : je n'ai pas de rapport : rien ne me le signale ; un scandale me l'apprend. Je demande une enquête. Aux fins de quoi ? Au fins de censure. Une enquête portant sur quoi ? Sur des méthodes pédagogiques. Pourquoi la censure ? Parce que pendant des années, l'instituteur a mis en pratique ses méthodes, au vu et au su de tout le monde, qu'il a été encouragé et félicité par des personnes dont le nom fait autorité et qu'il a été dans la grande presse de gauche et du centre, l'objet de véritables louanges pour la mise en œuvre de procédés pédagogiques dont l'originalité et l'efficacité auraient dû susciter des réserves. »  
AD06-3U2-1106 Affaire de St Paul – affiche, diffamation, correctionnelle... 1933s    
Educ pro n°6 Freinet publie son rapport d'Inspection et sa réponse mars 1933    
AD06-3U2-1106 Non lieu – tribunal de Grasse 02/03/1933   Freinet débouté : on peut écrire ce qu'on veut contre les instits sur des affiches
AD06-4M533-236 L'Inspecteur d'Académie au Préfet 24/04/1933 IA Demande clairement au Préfet : censurez la presse pour éviter d'envenimer le conflit.  
AD06-4M533-346 Comité de lutte contre le fascisme vu par les RG 16/05/1933 Un rapport très détaillé sur un meeting, allant jusqu'à la paraphrase, de quelqu'un qui connaît très bien idées et personnes nommées. Pas de jugement perso. « Le président présente d'abord les trois orateurs. Il fait l'historique du comité de lutte contre le fascisme né des affaires FREINET et ALESSANDRI. Il regrette que beaucoup d'organisations de gauche et de tendance syndicalistes adverses aient refusé le front unique en cette circonstance. » - « S'adressant à ceux qui hésitent à former le front unique, il leur dit « n'écoutez pas les bourgeois qui nous gouvernement, ils sont tantôt de droite, tantôt de gauche, venez à nous pour un travail souterrain, clandestin, préférable à tous les discours et à tant de palabres. »  
AD06-AM1346 Juifs – Police 06/07/1933 Commissaire annonce son enquête pour lister les juifs dans les Grands hôtels à Nice  
AD06-AM1346 Juifs – Police – liste 06/07/1933 Liste des juifs étrangers dans les Grands hôtels de Nice  
  Le Communiste Jean Laurenti (« le voisin ») 1934 Ayache – Laurenti fonde L'Union Départementale des Paysans et Travailleurs des Alpes Maritimes (Freinet y adhère) -  
AD06-4M135 Commissaire M R. 1934 Brody jamais vu dans les réunions du Parti Unitaire, soupçonné sans aucun fait patent. - Jamais vu le juif allemand expulsé d’Allemagne signalé à Grasse - « Au sujet trafic de stupéfiants, aucun élément à ce sujet n'a pu être découvert. »  
AD06-4M533-236 Ligue (Paris) ? Contre les francs-maçons Fév 1934 « Innombrables sont les crimes de cette maffia (sic) » - « Français une pieuvre immonde, la Franc-Maçonnerie dévaste et ruine notre pays. ALERTE ! Vous avez le 6 février, montré à la clique maçonnique au pouvoir votre volonté de vie, de propreté morale et de redressement. (sic) »  
AD06-4M135 Action Française – juifs 15/02/1934 Caricature d'un serpent à "tête de juif" en lien avec le milliard des optants hongrois  
AD06-4M135 Ministère Intérieur – Hitler – étrangers 25/04/1934 Chasse aux Hitlériens  
AD06-4M135 RG Cannes - Freinet anarchiste – un modèle de délation et d'hypocrisie – Rumeur 17/05/1934 Le commissaire des RG n'a pas trouvé les faux juifs allemands signalés par les autorités militaires à Nice.  
AD06-4M135 Juifs – Allemands – Hitler 17/07/1934 « … je n'ai jamais reçu aucun renseignement sur l'activité politique de cet instituteur. »  
AD06-3U2-11.6 enquête Gendarmerie – emploi clandestin 04/12/1934 Freinet emploie un Italien travailleur dit clandestin. Il s'expliquera et classé sans suites.  
AD06-4M533-236 Préfet 06 au ministre -Rumeur 05/12/1934 Freinet est en congé mais continue à imprimer et à rencontrer des communistes. Description précise de la CEL et de l'histoire de l'école. « Il fait construire en ce moment un immeuble à Vence au quartier du Péoulier (sic) qui a été fondé et est habité à peu près exclusivement par des nudistes et des anarchistes espagnols . (…) Freinet fait extrêmement peu de propagande orale, on ne le voit pas dans les réunions publiques, mais il est en liaison permanente avec tous les militants communistes et la région et l'on assure que de nombreux documents secrets du Parti seraient imprimés chez lui lorsqu'ils n'intéressent que la région de Nice et ne comportent pas de gros tirages. Sous couvert de l'Imprimerie à l’École, Freinet entretient une correspondance suivie avec de nombreux instituteurs étrangers. (…) Pour conclure, je vous signale que l'opinion publique comprend mal qu'un instituteur puisse être mis en congé pour des raisons de santé, toucher intégralement ses émoluments et se livrer en même temps à des occupations ) à la fois professionnelles et de propagande subversives.(sic) »  
AD06-4M533-236 Rapport détaillé sur les publications Freinet – congé payé pour faire de la propagande – Rumeur 08/12/1934 « Freinet ne fait pas de propagande, et ne participe pas aux réunion, mais il a un réseau de communistes et l'on assure que de nombreux documents secrets du Parti seraient imprimés chez lui lorsqu'ils n'intéressent que la région de Nice et ne comportent pas de gros tirages. Sous couvert de l'Imprimerie à l’École, Freinet entretient une correspondance suivie avec de nombreux étrangers. (…) Pour conclure je vous signale que l'opinion publique comprend mal qu'un instituteur puisse être mis en congé pour des raisons de santé, toucher intégralement ses émoluments et se livrer en même temps à des occupations à la fois professionnelles et de propagande subversive. Il est à acter surtout que l'action de M. Freinet s'exerçant dans les milieux scolaires est de nature à contaminer les collègues restés sains. - Le Préfet. »  
AD06-4M533-236 Préfet au Ministre EN et Intérieur – dénonciation – rumeur 11/03/1935 « … J'ai l'honneur de vous faire connaître que cet instituteur a été maintes fois signalé par mon service. » Rappelle St Paul. « Si Freinet est malade comme instituteur, il ne l'est pas comme propagandiste communiste (…) Monsieur Freinet a loué un local place de la Mairie à Vence où deux dactylographes sont employées. Lui-même est souvent avec elles. Leur travail a trait à L'Imprimerie à l’École et à la Gerbe, publications scolaires. L'emploi des deux dactylographes fait l'objet de commentaires défavorables, à Vence, parce qu'en dehors de l'Imprimerie il se livre à la propagande communiste. D'autre part FREINET vient de faire construire une maison pour l'habiter. On dit qu'il se propose d'en faire édifier une autre pour y installer une « École Libre », lire « École communiste ». La femme de FREINET, également communiste, ne fait pas de propagande. En résumé, les agissements du révolutionnaire FREINET donnent lieu à des commentaires très défavorables à Vence. Mon service se renseigne et je vous tiendrai informé. Le commissaire Spécial. Chef de Service. »  
    mai 1935   Laval signe avec Staline un pacte d'amitié franco-Soviétique
  Le Petit Niçois soutient le front populaire. 1936    
  Doriot PPF et Médecin – Communistes 1936 Ralph Schor, Le Parti Populaire Français dans les Alpes Maritimes -1936-1939) Cahiers de la Méditerranée 1986. > Jean Médecin favorise l'implantation du PPF à Nice aidé par l’Éclaireur Il pousse ses employés municipaux à adhérer sans adhérer lui-même. Doriot, traître du PC, n'ose pas venir, par peur de Barel ou souci de conciliation. 15 000 personnes le 12 juillet. Médecin s'éloigne et on place Victor Barthélémy, ancien communiste à la tête du parti à Nice. La police surveille le PPF. 31 octobre Doriot annule Nice mais vient à Cannes protégé par les service d'ordre de Darnand, Cannes où les communistes empêchent l'entrée des militants du PPF dans la salle des congrès en partie désertée. Absence de Médecin. En 1938 le PPF est majoritairement ouvrier avec 15% de communistes, à Nice et et 27% d'extrême droite. Très implanté chez les employés municipaux de Nice. 1938, au nom de la solidarité, les hôteliers niçois n'engagent que des membres du PPF et on fait des collectes pour les chômeurs. A Vallauris les frais médicaux sont gratuits. La Voix du peuple Français est imprimé par l’Éclaireur. Ils proposent des sorties dans leurs fiefs comme St Martin-de-Vésubie. Virgiloff Barelski est un agent de Moscou. Les communistes vont tout prendre aux commerçants et agriculteurs. Il ne se présente pas d'extrême droite mais comme prolongement de 36 pour faire plus pour les travailleurs. On s'attaque aux agitateurs étrangers qui nous prennent notre travail et aux juifs à partir de 38. Le 12/9/37 le PC pour éviter l'affrontement lors de la venue de Doriot, il organise un Pique nique au mont Boron : traîtres pour les anarchistes ! Élections de mars 1939, PPF et PC s'entendent pour empêcher les fraudes électorales des modérés. La corruption, les affaires internes et les slogans catastrophistes envers les communistes lassent. Le PPF perdra les élections de 39 et ne fait plus recette dans le 06.  
  Henri Pourtalet député communiste à Cannes 1936-1940    
  Virgile Barel député communiste à Nice 1936-1940 puis 1945-1950, 1956-1958, 1967-1978.  
  « Une nouvelle orientation pédagogique du théâtre pour enfants ». Après la chute de Barcelone Février 1936 « Hors de la vue des adultes, malgré leur sarcastique ironie, tous les enfants jouent à la dinette et à papa-maman depuis des siècles. Avec les pierres comme chaises, des bouts de bois comme porte, cette clé magique, cla cla, qui ferme la maison. § Il nous faut revenir à cette vraie source enfantine, il nous faut recréer ce naturel. Il nous faut rétablir le lien entre la vie de l'enfant et son désir d'expression. Il faut réaliser dans le domaine du théâtre ce qui nous a si totalement réussi dans le domaine de la création artistique et littéraire. § Plus de sujet imposé à l'avance ; plus de rôle appris par cœur. Il faut que le théâtre soit l'expression corporelle, l'expression active et mimique de la vie et des pensées de l'enfant. Alors, les paroles et la mimique deviendront l'expression naturelle d'un désir ou d'une pensée. L'enfant cessera d'être un petit singe bien dressé : il vivra son rôle, l'adaptera à sa personnalité, éclatera de rire ou pleurera à gros sanglots, mais pour de bon. » Souvenirs p. 453.  
  Déat – Juifs 25/04/36 La LICA dans son journal Le droit de vivre, appelle à voter pour Marcel Déat qui lutte alors contre l'antisémitisme.  
    24/08/36   L'humanité : "Le peuple français a appris avec indignation les tentatives criminelles dont se sont rendus coupables les débris des groupes trstsystes-zinoviévistes qui ont cherché de concert avec les agents de la Gestapo à abattre les chefs aimés des travailleurs et des paysans russes et en premier lieu le camarade Staline. La vigilance des peuples de l'URSS unis autour du Parti bolchevik et de son Comité central ont fait échouer ces tentatives criminelles et se sont accusés eux-mêmes, effondrés dans la honte, qui ont demandé que leur soit appliquée la peine de mort. Cela répond sufissament à ceux qui, à l'occasion de ce procès, ont essayé de reprendre leur vieilles calomnies contre la démocratie de l'Union soviétique."
AD06-161J0011 Objets oubliés :  une page entière cochée (p150) – ciné et radio présentées comme « calamités » « diaboliques » (coché p 81s) – p82 « la cinémanie » fait voir la vie à travers le cinéma. 1938 Gérard de Lacaze-Duthiers (anarchiste), Pour sauver l'Esprit, essai d'éthique individualiste (T1 ed René Debresse)  
  Communistes – Juifs 1938 R. Schor, S. Mouernale, Y Gastaut, Nice Cosmopolite (1960-2010) – Autrement, 2010 :  La voix du peuple de Doriot fustige les communistes qui recrutent chez les antifascistes italiens. Note que l'occupation italienne pendant la guerre avait la même position que les niçois contre l'occupation allemande. La police italienne refusa la mention juif sur les papiers au point que Nice devient une zone refuge jusqu'à l'occupation allemande. La chasse aux juifs est organisée par les milices de la Légion française des combattants.  
Peschanski* Daladier – Albert Sarrault 1938 A. Sarrault ministre de l'intérieur aux Préfets : « une action méthodique, énergique et prompte en vue de débarrasser notre pays des éléments indésirables trop nombreux qui y circulent et y agissent au mépris des lois et des règlements ou qui interviennent de façon inadmissible dans des querelles ou des  conflits politiques ou sociaux qui   ne   regardent   que   nous. »  
  Civils espagnols 28/01/1938 Richard Marin : Ouverture de la frontière aux Civils espagnols fuyant la guerre.  
  Soldats Républicains espagnols 05/02/1938 Richard Marin : Ouverture de la frontière aux soldats espagnols. Des enfants commencent à être accueillis dans des familles. Les « indésirables » (essentiellement miliciens) sont placés en « camps de concentration ».  
  Espagnols communistes 04/04/1938 Richard Marin cite La Garonne : « … Á 22 heures, un nouveau passage de réfugiés en gare de Toulouse fut l'occasion d'un rassemblement de communistes aux abords de la gare venus hurler L’Internationale et d'autres chants révolutionnaires... » La CGT de Toulouse met à disposition des enfants réfugiés deux colonies. La droite craint que l'« exode des rouges en  France ne précipite la guerre contre Hitler.  
Peschanski* Daladier 02/05/1938 « Le décret-loi du 2 mai 1938 assurait, pour la première fois, une protection spécifique au réfugié. » mais tous les étrangers sont assignés à résidence : Espagnols, Allemands et Polonais en majorité.  
AD06-4M1346 Préfet Pyrénées au préfet 06 – Espagnols convois de retour 21/11/1938 Le préfet des Pyrénées contacte celui de Nice pour organiser les convois qui vont renvoyer les réfugiés espagnols en Espagne  
AD06 Catalogue de l'exposition itinérante par AD06 – juifs 1939/1945

La deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes - « Pour retremper l’âme nationale est créée, en août 1940, la Légion française des combattants. Les anciens combattants sont ainsi chargés de promouvoir la révolution nationale et au besoin de l’imposer à ses ennemis. Ils organisent défilés et propagent les messages du maréchal. La Légion des combattants et l’idéologie pétainiste connaissent un grand succès dans les Alpes-Maritimes, en 1940 et en 1941, qui lui vaut le titre de « fille aînée de la Révolution nationale ». Propriétaire d’une résidence à Villeneuve-Loubet, Pétain jouit dans le département d’une grande popularité. » - Joseph Darnand est niçois, responsable du Service d'ordre légionnaire (SOL).  « Les Italiens tentent de profiter de l’occupation des Alpes-Maritimes pour favoriser l’annexion de Nice à l’Italie. Déjà, depuis 1940, dans les communes occupées de Menton et de Fontan, l’italianisation a été mise en place : signalisation et écoles italiennes, cours légal de la lire, interdiction des journaux français. » - « L’occupation des Alpes-Maritimes par l’armée italienne apporte un répit aux juifs pendant une dizaine de mois. Les Italiens adoptent à leur égard une attitude bienveillante, les protégeant de l’administration française et des collaborateurs. » - « Les Alpes-Maritimes seront - les Allemadns en zone sud - au second rang des départements français pour le nombre de déportés raciaux (11).

(2710). Cependant, les Azuréens s’organisent pour lutter contre la déportation ; une centaine de jeunes décidés et altruistes, aidés par des personnalités comme l’évêque de Nice, monseigneur Rémond. Des milliers de persécutés vont être sauvés, cachés sur place ou transférés dans des régions moins surveillées.” La Résistance commence, dans le 06, fin 1943. »

 
AD06-4M1346 Ministère de l'Intérieur traque les Espagnols 10/02/1939 Albert Sarraut donne ordre aux préfets de surveiller tous les Espagnols  
  Journaux – L'Illustration 5008 11/02/1939 « L'occupation de la Catalogne et l'arrivée en France des réfugiés » - « Le programme hitlérien pour 1939 » par Georges Oudard > « Poussée vers l'Ukraine ou soutien de l'Italie ? Le Führer a parlé, et l'on n'a pas fini de discuter sur la valeur de telle ou telle traduction, de tel ou tel passage, plus ou moins fidèle, non seulement à la lettre, mais à l''esprit du verbe original ; on s'accorde seulement sur ce point que l'imprécision de son langage, si imprécision il y a , n'est pas involontaire. » Partage de la Tchéco-Slovaquie, frontière commune Pologne-Hongrie, se désintéresse de l'Autriche, « Pour tout dire Hitler semble n'avoir pas d'idée personnelle bien nette sur l'Ukraine. » mais un chef de la Reichwerh déclare : « Mais le véritable but du Reich est de se servir de l'Ukraine comme base vers le Caucase et ses richesses. Mettez-vous bien ceci, messieurs, dans la tête ; ce que l'Allemagne veut, c'est faire sauter, après la Pologne et la Tchéco-slovaquie, l'Union des Soviets en se servant du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Tous les peuples ainsi libérés seront alors organisés dans une grande société des nations dirigée par Berlin. Et pourquoi cela ne réussirait-il pas ? Parce que la France et l'Angleterre y feraient obstacle ? »  
AD06-3U2-1106 Enquête extrémistes – Commissaire de police 16/03/1939 « L'action des partis extrémistes est nulle dans mon secteur, où ne résident que quelques réfugiés Gouvernementaux et plus particulièrement des enfants »  
  Journaux – L'Illustration 5016 – France Angleterre pour la Paix 22/04/1939 titre : l'Effort suprême pour la paix - « Si depuis la grande crise internationale de septembre 1938, la paix n'a jamais été plus compromise qu'en ces derniers jours, jamais non plus , depuis l'automne, un pareil effort n'a été dépensé pour la sauver. Cet effort, c'est l'Angleterre qui en a pris la direction, mais elle n'agit pas seule. Elle a auprès d'elle la France, étroitement associée à toutes ses initiatives et à toutes ses décisions, de sorte qu'on ne saurait parler aujourd'hui d'une politique française ou d'une politique britannique mais seulement d'une politique franco-britannique. ».  
AD06-3U2-1106 Parquet de Grasse fiche 18/02/1939 Formulaire rempli  
AD06-3U2-1106 Enquête – Espagnols 14/03/1939 Aucun réfugié espagnol dans mon secteur  
AD06-3U2-1106 Partis extrémistes – enquête 16/03/1939 Pas d'extrémistes à Cannes  
  Le Cri des travailleurs – croix de guerre 04/02/1939 « Élections municipales complémentaires 12 février 1939 Liste d'Unions locale présentée par le RASSEMBLEMENT POPULAIRE » Presque tous affichent leur Croix de Guerre. Chaque numéro appel au soutien de l'Espagne et à la prise en charge d'enfants victimes de la guerre.  
  Albert Rivaud alerte 01/04/1939 Le Journal des Débats – « La surprise comme méthode poplitique – La conquête sans coup férir de la Tchécoslovaquie, à la suite d'une trahison, appelle notre attention sur certaines méthodes allemandes, contre lesquelles nous ne semblons pas être prémunis... »  
  Déat très peu de temps avant de prôner la collaboration se présente pacifiste disciple de Jaurès... Mais qui se doute de la suite ? 04/05/1939 éditorial dans le journal L'Œuvre : « Il ne s'agit pas du tout de fléchir devant les fantaisies de M. Hitler, mais je vous le dis tout net : flanquer la guerre en Europe à cause de Dantzig, c'est y aller un peu fort, et les paysans français n'ont aucune envie de « mourir pour les Poldèves »  
  Le Cri des travailleurs – Défense de l'enfance >Article de Freinet 14/07/1939 impossible de fusionner les deux cellules « Le Comité Populaire de l'Enfance avait convoqué tous les représentants d'associations s'occupant de l'enfance à une grande réunion générale qui a eu lieu à la chambre de Commerce de Nice dimanche dernier à 10 heures. § Un nombre important de délégués étaient présents lorsque la séance a commencé sous la présidence de M. Alziary, président de l'association des parents du quartier Saint-Lambert. C. Freinet, délégués des Alpes-Maritimes au Congrès de l'Enfance qui s'est tenu le 2 juin à Paris, a rendu compte de son mandat, il a dit l’intérêt des diverses et importantes communications faites au cours de ce congrès, l'enthousiasme du millier de délégués tous étonnés de la première manifestation d'union en faveurs de l'Enfance. § C. Freinet a tout spécialement insisté là-dessus : Jusqu'à ce jour l'aide à l'Enfance a été une aumône, un secours pratiqué par des organismes presque toujours concurrents, et qui, à travers l’œuvre en faveur de l'enfance vise à servir une association ou une idéologie. § comme l'a dit le professeur Langevin, l'heure est venue de comprendre enfin l'enfant, de savoir tout le potentiel de vie et d'avenir qu'il porte en lui et de ne pas sacrifier un avenir au présent, si pressant et si urgent qu'il soit. § L'enfant a été trop souvent un enjeu pour des compétitions adultes. Il doit devenir maintenant un trait d'union. L’Association nationale des Amis de l'Enfance va s'en occuper. § Il faut bien noter que ce n'est pas une association nouvelle qui cherche à se substituer à d'autres. Aucune des organisations existantes ne doit disparaître car nous n'aurons jamais trop de bonnes volontés. Mais il y a une besogne de coordination des efforts qui sera la nôtre au sein de cette association. § À cet effet, il a été décidé d'entreprendre immédiatement une vaste enquête pour l'Enfance dans les Alpes-Maritimes afin d'établir très prochainement un cahier de doléances de l'Enfance que nous soumettrons alors aux autorités et aux parlementaires. Des rapporteurs ont été nommés. Nous donnerons le détail de cette vaste enquête dans notre prochain numéro. § Un bureau provisoire a été nommé avec comme responsable MM. Alziary, Freinet et Spinelli. § La région de la Côte d'Azur devrait être une région prédestinés pour le sauvetage, la joie et le bonheur de l'Enfance ; les œuvres humaines et généreuses devraient fleurir ; les parents des régions de France sevrées de soleil, de lumière et de chaleur devraient pouvoir se tourner vers notre beau pays pour lui demander la santé et la vie de leurs enfants. § Tout reste à faire dans ce domaine. § Mais les bonnes volontés ne manquent pas. § Nous devons aboutir. C. FREINET. »
  Le Cri des travailleurs – "Le Cri des Enfants" 14/07/1939   « LE CRI DES ENFANTS – Vos parents lisent le Cri. § vous devez le lire aussi. § Et non seulement le lire, mais collaborer aussi à sa rédaction. § À partir de ce jour vous trouverez ici un coin réservé aux enfants avec jeux, devinettes, charades, rébus, contes, histoires d'enfants, dessins. § Vous devez : - Nous donner votre avis sur la rédaction de ce coin. - Nous adresser des jeux et la réponse à ceux que nous publions. - Écrire des contes que nous insérerons - Nous raconter votre vie, ce que vous faites, votre travail, la vie autour de vous. § Adresser vos envois à École Freinet, Vence ou au "Cri" à Nice. » suivent « devinettes » et « problème »
  Vatican et Action Française 15/07/1939   Le pape lève l'interdiction de l'Action Française
  Le cri des travailleurs contre les bagnes de Collioure et Gurs et camps de concentration 17/06/1939 « IL FAUT QUE CESSE LE SCANDALE DES BAGNES DE COLLIOURE, DE GURS ET DES CAMPS DE CONCENTRATION. Une conférence nationale d'aide aux réfugiés espagnols réunissant différentes organisations ouvrières, communistes, socialistes, radicaux, démocrates, s'est tenue à Paris, samedi et dimanche derniers, pour définir les moyens de venir en aide aux 300 000 réfugiés espagnols. La photo montre le bureau de cette conférence pendant l'intervention de Hénaff, secrétaire de l'Union des Syndicats de la région parisienne. On reconnaît de gauche à droite : Victor Basch, président de la Ligue des Droits de l'Homme ; Hénaff, Marcel Cachin, sénateur de la Seine et le Docteur Rouquès. »  
  Le cri des travailleurs et la haine envers Doriot 17/07/1939 « LA MUNICIPALITÉ NIÇOISE AU SERVICE DE DORIOT ? C'est ce qu'on pourrait croire en voyant flotter au-dessus de plusieurs grandes artères de notre ville des banderoles invitant le public à assister à une grande fête d'union nationale. Or, cette grande fête prétendue d'union nationale est surtout un rassemblement au cours duquel doit parler l'ami de Franco, l'admirateur des méthodes hitlériennes et leur protagoniste en France : Doriot, le renégat. »  
  Hitler dévoile ses plans 10/08/1939 L'œuvre - très long article consacré à l'entrevue Forster-Hitler à Berchtesgaden : discours plus nuancé concernant Dantzig : « Tactique de Hitler ? Temporisation ou exigences ? »  
  Pacte Germano-soviétique signé 23/08/1939 Signature à Moscou du pacte germano-soviétique Réunis au Palais bourbons, 73 députés PC sur 75 approuvent officiellement le pacte (Antonowicz p40)  
  L'Humanité 24/08/1939 À la Une de L'Humanité : «  Les pourparlers de Moscou en l'URSS et l'Allemagne servent la cause de la paix en Europe.  »  
  L'Humanité 26/08/1939 À la Une de L'Humanité : « Union de la Nation française contre l'agresseur hitlérien. Le gouvernement prend les mesures nécessaires à la sécurité du pays. Le pacte de Moscou provoque la division du bloc des fauteurs de guerre fascistes (…) Le pacte franco soviétique d'assistance mutuelle reste en vigueur. Quand la France l'a signé en 1934, il existait déjà le traité de 1926 entre l'Union Soviétique et l'Allemagne : c'est à ce traité que se réfère le pacte de non-agression signé entre les deux États. Or rien dans ce traité n'est apparu aux négociateurs français comme contradictoire avec les clauses qu'ils avaient signées avec l'URSS (…) Puisque rien ne s'oppose au développement des accords d'assistance qui lient l'URSS à la France, conclure avec elle, en accord avec l'Angleterre, une alliance plus générale et plus étroite nous apparaît comme tout à fait important..»  
  Daladier : Dissolution du PC (Du fait du Pacte, pour la majorité des Français, les communistes sont l'ennemi de l'intérieur – il sont jusqu'au 26/10/39 pour répudier leur parti] 26/08/1939 Interdiction du Journal L'Humanité.  
  Mobilisation 02/09/1939 Raoul Faure, réserviste est mobilisé – réformé en décembre : « Malgré mon sentiment et le sentiment de mes sous-officiers et soldats que ce que nous faisons pour la « Pologne » est absurde, nous sommes les premiers à partir de Grenoble et à arriver à Briançon, de tout le Centre Mobilisateur, je n'en tire aucun mérite, aucune gloire. Une tâche m'est confiée je l'accomplis toujours pour le mieux : c'est ma ligne de vie. (…) Anti-militariste par tempérament, Anarchiste peut-être. Libertaire sûrement, j'essaie de garder ma lucidité, mon libre arbitre... » (…) Grâce à mes relations amicales avec le secrétaire de la Préfecture, j'ai pu délivrer tant que de fut possible de « vraies fausse cartes d'identité », signées par le Préfet, puis de « fausses cartes » signées frauduleusement, dans imitation, par moi-même. »  
  Communistes – Hitler – pacte 07/09/1939 Antonowicz « Malgré l'interdiction de sa presse et l'arrestation de ses militants, son groupe parlementaire toujours été prêt « à tout mettre en œuvre pour assurer le défaite de l'hitlérisme agresseur ».  
AD06-4M1346 Préfet 06 au préfet Basses Pyrénées – communistes espagnols 12/09/1939 « J'ai l'honneur de vous transmettre les pièces ci-jointes relatives à une correspondance échangée entre un réfugié espagnol dénommé RAMIRO résidant à Pau dans votre département et le dénommé FREINET, directeur d'une école à Vence, militant communiste et propagandiste extrémiste. Il y a lieu, à mon avis, de faire exercer sur le réfugié RAMIRO une surveillance active. »  
  PC n'avait pas prévu la clause secrète : l'offensive russe dans l'Est de la Pologne. > Hitler « agresseur » et Russes  « libérateurs » ! 17/09/1939    
AD06-4M533-236 Maire de Vence au préfet – Communiste 19/09/1939 Adresse au préfet une lettre de CF proposant d'héberger des enfants à Vence. « Je crois devoir vous signaler que M. Freinet est un militant notoire du Parti communiste, qui a hébergé plusieurs enfants espagnols lors de la guerre d'Espagne. En raison des évènements actuels, la population de Vence verrait avec un réel déplaisir confier des enfants dans un milieu où les idées subversives qui y sont en pratique risquent de déformer leur esprit... »  
  Pologne – Russes et allemands 19/09/1939 L'œuvre : « Les impérialismes russe et allemand se p^réparent à dépeceer le pays martyr » (La Pologne)  
  Éducateur 2 : déclaration de guerre Oct 39   «Quelle période difficle que la nôtre pour les organisations et les homme qui veulent à tout prix continuer à penser et à raisonner et qui prétendent garder au maximum leur personnalité  »
  Éducateur 2 : internat de l'école pupille CEL Oct 39   CF de l'école de Vence : «  Nous désirons qu'elle devienne pour ainsi dire officiellement la maison d'enfants de notre coopérative.  »
AD06-4M533-236 Sûreté des Armées XVè au Gl commandant du XVè - Rumeur 12/10/1939 Enquête sur Madeleine Tresse, son concubin Jean-Marie Lambert (son père ne veut pas le voir à Vence) et FREINET. « Le nommé FREINET ancien instituteur, domicilié à Vence, a été révoqué pour ses activités politiques, c'est un militant communiste très actif. TRESSE madeleine, sa sœur et LAMBERT sont de moralité douteuse. » et fréquentent FREINET assidûment. Elle a rejoint son poste à Toulon où il faut la surveiller.  
AD06-4M533-236 Maréchal des logis au capitaine 3ème bureau  - Rumeur 24/10/1939 « 1/ Un nommé FREINET, ancien instituteur public, militant communiste notoire se trouve actuellement à Vence. Il habite des maisons lui appartenant et que la rumeur publique suppose avoir été payées à l'aide de fonds distribués par l'ambassade des Soviets auprès de laquelle Freinet se rendait paraît-il assez fréquemment. » Même accusation pour LORENTI (sic) autre communiste qui n'a pas d'argent et se fait construire des maisons avec les mêmes fonds. « Ignorant si ces faits étaient déjà connus de vous, j'ai jugé qu'il était de mon devoir de vous en avertir. Signé R. »  
  Les communiste qui n'ont pas démissionné par conviction aprè le pact vu par Staline sont déchus 26/10/1939 Envoie au préfet les rapports du Commissaire spécial de l'armée du 12/10/39 et du maréchal des logis R. du 24/10/39. « Vu l'urgence (cet individu étant domicilié sur le territoire du XVè CA) j'ai demandé au général commandant la 15° Région Mobilisée de prendre toutes les dispositions utiles pour qu'il lui soit assigné hors de la zone des armées une résidence forcée avec contrôle obligatoire »  
AD06-4M533-236 Gl Dentz XVè au préfet 06 – Sortie de Camp 28/10/1939    
  3Daladier - communistes - anarchistes et Hitler  

3 mois après la signature du pacte Germano-soviétique, Daladier considère les communistes, pacifistes et extrême gauche alliés de Hitler et donc ennemis de la France.

Daladier : « Les individus dangereux pour la défense nationale et pour la sécurité publique peuvent, sur décision du préfet, être éloignés par l'autorité militaire des lieux où ils résident et, en cas de nécessité, être astreints à résider dans un centre désigné par  décision  du  ministre  de  la  Défense  nationale et de  la  Guerre  et  du  ministre de l'Intérieur. » (art.1) » Il retire le pouvoir de contrôle aux militaires et le confie aux Préfets.

 
  Éducateur 3 : Réformer l'enseignement Nov 39   «  L'individu social se prépare par l'action sociale et exclusivemnet par l'action sociale.  » - «  L'enseignement verbal et scolastique, formel, passif, extérieur, est inhibitif de nature, c'est-à-dire qu'il a tendance à gêner le besoin impérieux de chacun d'aller de l'avant. L'action est virile et vivifiante  »  - «  ...l'enfant s'endort devant un livre ou un devoir... - «  l'école doit cesser d'être l'endroit ou on «  fait des cours  ». Elle doit devenir comme un vaste atelier où l'enfant se prépare pratiquement à la vie.  » - «  de plus en plus l'école doit être mêlée à la vie  ».
  Éducateur 3 : Réformer l'enseignement Nov 39   «  Nos correspondants sont invités, dans leurs articles... les séries de nombres, les longues énumérations, qui sont censurées.  »
  Éducateur 5 : Censure 01/12/1939   «  Nos correspondants sont invités, dans leurs articles... les séries de nombres, les longues énumérations, qui sont censurées.  »
  Éducateur 5 : Justifier sa pédagogie dans les directives 01/12/1939   CF s'appuie sur une recommandation de l'IG G. Prévot pour appeler à produire des pages spéciales pour les soldats au front. S'appuie sur cet appel pour défendre les méthodes nouvelles contre les traditionnelles selon les innovations de Jean Zay [a quitté le gouvernement en septembre]. Y voit une défense de l’Éducateur et des Gerbes. «  Comme vous le voyez nous sommes sur la bonne voie et nous devons continuer à rendre l'école plus efficiente, mieux adaptée aux nécessités sociales, mieux liée au monde ambiant, plus intéressante, plus passionnante aussi, donc plus humaine, pour qu'elle puisse dans les jours graves que nous vivons, remplir les tâches dont les officiels eux-mêmes continuent à reconnaître l'urgente nécessité. Quant à nous nous servirons au maximum notre école.  »
AD06-4M533-236 Gl Montagne – 15è corps d'armée au préfet 06 – Rumeur espion – mais résidence surveillée [les Pionniers sont des missives codées pour l'URSS] 01/12/1939 « Par votre lettre du 25 Novembre courant, vous avez bien voulu me signaler tout particulièrement le nommé FREINET, ex-instituteur domicilié à Vence, connu comme propagandiste communiste notoire et dont la demeure serait le lieu de réunion de nombreux militants du parti communiste dissous. » confirmé par la sûreté « Le nommé FREINET, ancien instituteur, domicilié à Vence, a été révoqué pour ses menées politiques ; c'est un militant communiste « très actif. » »  et par le Gl Grandjean (15è région) «Le contrôle local de Presse de Nice a signalé la demande de censure d'une brochure intitulée « Pionniers », journal mensuel de l’École Freinet. La publication de cette brochure a été interdite. Malgré son texte d'apparence enfantin, elle semble cacher un moyen de correspondance secrète. » un complément d'enquête est en cours, mais « je vous signale M . Freinet comme suspect à première vue. » Le B.C.R.de la 15è région : « Instituteur révoqué pour ses menées extrémistes. Continue son agitation à Vence. La rumeur publique affirme que les maisons de Vence lui appartenant ont été payées par des fonds de l'Ambassade de l'U.R.S.S. Auprès de laquelle Freinet se rendait, dit-on assez fréquemment. » « Par conséquence de ces renseignements nettement confirmatifs de ceux que vous avez recueillis vous même, je ne puis que me rallier formellement à l'intention que vous manifestez de faire assigner une résidence surveillée à cet individu dont les agissements se pratiquent sur le stationnent même de mon Quartier Général. »  

 

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Journalier - 1940-1945

Journalier - 1940-1945 Mulat mar 12/01/2021 - 17:42

Journalier en complément du livre  Freinet - Le bon sens

(1940-1945)

   Il ne s'agit pas d'établir une chronologie retraçant environ un siècle de l’histoire de la France mais de tenter de définir l'environnement qui a été celui de Freinet et avec lui d’Élise ensuite après leur mariage. Je me suis penché sur leur bibliothèque, sur leurs centres d'intérêt. Je me suis demandé comment les journaux de la région niçoise relatent des événements nationaux ou internationaux, quels sont leurs centres d'intérêt quand se préparent les guerres et durant les conflits.

   Ce tableau complète le livre et peut permettre au personnes qui seraient déroutées par le traitement thématique, de pouvoir replacer les événements décrits dans leur chronologie tout en complétant les données.

Mise à jour le 17/06/2021

collage du tableau impossible

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Journalier à partir de 1946

Journalier à partir de 1946 Mulat ven 19/03/2021 - 17:11

Journalier en complément du livre  Freinet - Le bon sens

(après 1945)

   Il ne s'agit pas d'établir une chronologie retraçant environ un siècle de l’histoire de la France mais de tenter de définir l'environnement qui a été celui de Freinet et avec lui d’Élise ensuite après leur mariage. Je me suis penché sur leur bibliothèque, sur leurs centres d'intérêt. Je me suis demandé comment les journaux de la région niçoise relatent des événements nationaux ou internationaux, quels sont leurs centres d'intérêt quand se préparent les guerres et durant les conflits.

   Ce tableau complète le livre et peut permettre au personnes qui seraient déroutées par le traitement thématique, de pouvoir replacer les événements décrits dans leur chronologie tout en complétant les données.

Je renonce à recopier le tableau ligne à ligne.  Télécharger le tableau joint  en cours de correction de coquilles dues à des prises de notes rapides

Pétain: "l'instituteur, voilà l'ennemi".

Pétain: "l'instituteur, voilà l'ennemi". Mulat lun 07/12/2020 - 14:13

Le 5 avril 1934, il s’adresse au ministre de l’Éducation Nationale, Berthod craignant une contamination du corps des officiers de réserve dans lequel les instituteurs sont particulièrement nombreux : « Il est de toute nécessité pour le pays, tant du point de vue de sa défense que de son redressement moral, que le corps enseignant s’emploie à former une jeunesse résolue, virile et bien préparée à l’accomplissement de son devoir militaire. »

Entretien dans Le journal 30 avril 1936 :

« Nous avons fait entrer le communisme dans le cercle des doctrines acceptables. Nous aurons vraisemblablement l’occasion de le regretter… Tout ce qui est international est néfaste. Tout ce qui est national est utile et fécond… On ne peut rien faire d’une nation qui manque d’âme. C’est à nos instituteurs, à nos professeurs de la forger… La crise n’est pas chez nous une crise matérielle. Nous avons perdu la foi dans nos destinées, voilà tout… C’est contre cela qu’il faut lutter. C’est cela qu’il faut retrouver, une mystique. Appelez-la comme vous voudrez : mystique de la patrie ou plus simplement du souvenir, hors de cela point de salut ».

Article de Pétain dans la Revue des Deux Mondes (15/08/1940)

"FRANÇAIS, Parmi les tâches qui s’imposent au Gouvernement, il n’en est pas de plus importante que la réforme de l’éducation nationale. Il y avait à la base de notre système éducatif une illusion profonde : c’était de croire qu’il suffit d’instruire les esprits pour former les cœurs et pour tremper les caractères.[…] Une autre grave erreur de notre enseignement public, c’est qu’il était une école d’individualisme. […] L’école française de demain enseignera avec le respect de la personne humaine, la famille, la société, la patrie. Elle ne prétendra plus à la neutralité.[…] L’école française sera nationale avant tout, parce que les Français n’ont pas de plus haut intérêt commun que celui de la France […]. L’école primaire continuera comme par le passé […] à enseigner le français, les éléments des mathématiques, de l’histoire, de la géographie, mais selon des programmes simplifiés, dépouillés du caractère encyclopédique et théorique qui les détournait de leur objet véritable. Par contre, une place beaucoup plus large y sera faite aux travaux manuels dont la valeur éducative est trop souvent méconnue. Il faudra que les maîtres de notre enseignement primaire se pénètrent de cette idée – et sachent en pénétrer leurs élèves – qu’il n’est pas moins noble et pas moins profitable, même pour l’esprit, de manier l’outil que de tenir la plume, et de connaître à fond un métier, que d’avoir sur toutes choses des clartés superficielles. […] Nous ne devons jamais perdre de vue que le but de l’éducation est de faire de tous les Français des hommes ayant le goût du travail et l’amour de l’effort.[…] Restituer dans toute leur plénitude ces vertus d’homme, c’est l’immense problème qui se pose à nous. La formation d’une jeunesse sportive répond à une partie de ce problème. Les projets actuels du ministre de la Jeunesse visent à rendre à la race française santé, courage, discipline. […] L’école primaire ainsi conçue […] substituera à l’idéal encyclopédique de l’homme abstrait, conçu par des citadins et pour des citadins, l’idéal beaucoup plus large, beaucoup plus humain de l’homme appuyé sur un sol et sur un métier déterminé. Elle donnera aux paysans un sentiment nouveau de leur dignité. […] Mes chers amis, on vous a parlé souvent depuis quelques années de l’École unique. L’École unique, c’était un mensonge parmi beaucoup d’autres, c’était, sous couleur d’unité, une école de division, de lutte sociale, de destruction nationale."

Voici ce qu’en écrit Marc Ferro mêlant ses souvenirs de jeunesse et ses recherches d’historien1 :

"Pétain prêtait une grande attention à l’enseignement et à ses principes. En 1934, il avait souhaité devenir ministre de l’Éducation nationale (Weygand, d’ailleurs s’en moquait). Pour lui, l’école doit former des citoyens et il regrette que l’armée ou l’Église ne s’en charge pas car “les instituteurs, voilà l’ennemi”. La-dessus ses principes sont clairs et nets. L’enseignement ne doit pas être une école d’individualisme, il ne doit pas prétendre à la neutralité, il ne forme pas assez les cœurs, et ne trempe pas assez les caractères. Il n’est pas moins noble de manier l’outil que la plume. Il est plus aisé de faire son devoir que de le connaître. Voilà ce qu’il faut répéter, ce qu’il faut enseigner.

Sa haine des instituteurs s’était déjà manifestée au moment des mutineries de 1917, lorsqu’il les avait rendus responsables des troubles après la bataille du Chemin des Dames. On ne savait pas, comme l’historien Guy Pedroncini l’a bien démontré depuis, que cette accusation n’avait pas de fondement.

En 1938, le Syndicat national des Instituteurs (SNI) avait appelé à la grève « pour protester contre l’abrogation des 40 heures, alors que l’Allemagne les faisait passer à 60. Avec ce mot d’ordre “Plutôt la servitude que la mort” . Cette année-là, 1 328 instituteurs avaient été licenciés par Daladier. Vichy avant Vichy.

À Vichy, pour bien manifester la rupture, Pétain nomme le grand joueur de tennis Jean Borotra, commissaire général à l’éducation et aux sports, tout un symbole.

Comme on l’imagine, les intellectuels de l’époque, pétainistes ou non, entrent en scène et se prononcent sur cette conception de l’école. Les uns comme le ministre Jacques Chevalier intègrent l’enseignement religieux aux horaires de classe. D’autres comme Jérome Carcopino, réagissent à cette mesure en faisant valoir que “l’instituteur est à son école, le curé est à son église”. Pétain cède finalement à Carcopino, son collègue à l’Académie française, et retire l’enseignement catholique de l’emploi du temps des élèves.

Quelques historiens parlent de Pétain et l’école2

Deux mois après la signature de l’armistice, un mois après les actes constitutionnels qui légitiment son autorité, Pétain annonce… une réforme de l’école. Pourquoi une telle priorité ? D’abord parce que pour lui et le cercle des idéologues qui entourent le chef de l’État, l’école, c’est la république, et la république, c’est la « gueuse ». Ensuite parce qu’il faut proposer un bouc émissaire à des Français « sonnés » par l’ampleur de la débâcle et de la pagaille consécutive. Enfin parce que dans les milieux universitaires, dans les cercles intellectuels, dans l’Église de France, dans les milieux syndicaux, dans l’armée, des responsables, gagnés aux idées de l’Action française, sont sincèrement convaincus que « nous avons été battus parce que nous sommes coupables » (Michèle Cointet).

Déjà en 1934, Pétain, alors aspirant au poste de ministre de l’Éducation nationale, l’avait affirmé : « Avant de se jouer sur un champ de bataille, les destinées d’un peuple s’élaborent sur les bancs de la classe et de l’amphithéâtre ». La défaite légitime le combat mené dans l’entre-deux-guerres pour en finir avec la loi de séparation et les erreurs de l’enseignement républicain. C’est donc bien sur le terrain de l’idéologie que se situent Pétain et les hommes de Vichy. Parce qu’ils croient les instituteurs gangrenés par le communisme, le pacifisme et l’internationalisme, parce que, selon eux, l’école de la République a failli dans sa mission, il faut tout changer. Au triptyque républicain Liberté, Égalité, Fraternité est substitué un autre idéal : Instinct, Sélection, Tradition. (Jean-Michel Barreau).

1 [http://ppnm.blog.lemonde.fr/2012/04/08/1940-9-aout-linstituteur-voila-lennemi/] puis Ferro p.123-124

2 [https://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/N-4549-12044.pdf]

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Le double jeu de Staline

Le double jeu de Staline Mulat lun 07/12/2020 - 15:07

Le double jeu de Staline sans cesse matraqué par la presse vichyste.

Cela ne peut que semer le doute chez les communistes, d’autant plus dans les camps. Pour exemple ce numéro de l’Écho de Nancy en date du 15 juillet 1941. Il nous intéresse d’ailleurs à un double titre : on (Vichy) excuse le Général Dentz, qui a fait un mauvais calcul en combattant les Anglais en Syrie et Le double jeu de Staline : embraser le continent, intervenir à l’heure opportune. Et par les propos rapportés par le correspondant de Havas Genève dans le Journal de Genève, M. Ruffin, et prêtés à Staline devant le Politbureau :

En acceptant les propositions allemandes, nous avons la certitude que l’Allemagne attaquera la Pologne et que la France et la Grande-Bretagne lui déclareront la guerre. Toute l’Europe occidentale sera alors en guerre. Nous pouvons rester à l’écart en attendant le moment d’intervenir ; on ne peut établir la dictature communiste autrement que par une grande guerre. Nous avons fait notre choix. […] Notre position est très claire. Nous accordons notre aide à l’Allemagne par des livraisons sans que ces dernières puissent dépasser une certaine limite. En même temps il faut activer la propagande communiste dans tous les pays.

Et de conclure : Il est indispensable d’activer l’agitation communiste dans les pays belligérants pour préparer le moment de la fin de la guerre. À noter, du 16/07/41, d’Élise à Célestin, le lendemain donc : Je n’ai pas écrit hier soir. Fernand est venu, nous nous sommes mis à causer, à écouter la radio… La soirée a passé… Il n’est pas absurde de penser qu’ils écoutent – comme elle le dit à plusieurs reprises, Radio Genève.

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"L'Éducateur moderne" est trompeur

"L'Éducateur moderne" est trompeur Mulat lun 07/12/2020 - 15:11

Extrait de l’éditorial d’Albert Rivaud

dans L’Éducateur moderne (15 octobre 1952)

L’Éducateur Moderne paraît d’avril 1906 à juillet 1914. Collaborent à la revue : Roger Cousinet, Claparède, Decroly, Georges Demény, Adolphe Ferrière, Maria Montessori (un article en 1912), Gustave Le Bon… Ce premier numéro d’octobre 1952 reprend donc le titre. Pas d’ours, mais une publicité abondante avec des manteaux de fourrure en page 2 de couverture.

Notre enseignement tout entier est en état de crise : les ministres, les éducateurs qui, périodiquement, affirment le contraire, s’aveuglent sur un phénomène qui n’est pas propre à notre pays, mais dont toutes les nations du monde sont touchées également.

Cette crise tient surtout, me semble-t-il, du contraste entre les espérances que nos devanciers avaient fondées sur ce qu’ils appelaient la Science, et les résultats qu’ils en ont obtenus. Ils ont cru ou ils ont voulu croire que l’homme est à la veille de connaître le secret des choses, et qu’il peut, ayant tout compris et tout appris, se donner toute-puissance, bonheur et liberté. Ils ont admis que la vérité connue suffit à purifier les âmes, à faire tomber les rancunes et les haines, qu’elle rend superflues les églises et les patries et que, substituant aux contraintes de la force les avertissements librement acceptés de la raison, elle rend inutiles toutes les croyances qui avaient bercé nos aînés. […]

Vous connaissez la suite. Les vieux programmes craquant de toute part ; les notions éprouvées par l’expérience séculaire expulsées par les nouveautés du jour, les techniques envahissant l’école, ces réformes perpétuelles dont nous ne voyons jamais la fin. Mais aussi le bouleversement de toutes les valeurs morales et la douloureuse incapacité de nos enfants. Les meilleurs, les plus instruits constatant amèrement qu’ils ne savent rien faire d’utile, et que les parchemins dont ils étaient fiers ne leur permettent même pas de gagner leur pain. (…)

On ne peut enseigner que très peu de choses : ce que l’enseignement apporte, ce n’est pas la science toute faite, c’est la formation de l’esprit, les moyens de travailler, les éléments très simples du savoir. Nos programmes sont toujours trop vastes : tout ce que nous y ajoutons sans relâche tourne au détriment de l’éducation.[…]

Apprend-on dans les livres l’escrime, la gymnastique, l’équitation, la chirurgie, le dessin, la peinture, un art, un métier quel qu’il soit ? […]

notre éducation qui veut tout dire blase prématurément nos élèves. Elle leur arrache le bien le plus nécessaire, le divin loisir. Elle tue parfois leur curiosité native, leur goût pour la vie et pour la beauté. Elle les éloigne à tout jamais, à force de commentaires et d’analyses, des chefs-d’œuvre du passé. Elle les dégoûte de lire et d’y prendre plaisir.

Et la critique de CF dans L’Éducateur n° 4 de novembre 1952, titrée : « Une nouvelle revue L’Éducateur Moderne ».

Nous venons d’en recevoir le N° 1.

D’abord elle n’a absolument de moderne que le nom. Et les pages de partie scolaire ressemblent comme des sœurs à celles de toutes les revues pédagogiques traditionnelles.

Et surtout nous demandons ce que signifie cette nouvelle revue, d’où elle vient, où elle va, quels intérêts elle se propose de défendre. Nous n’y voyons aucun nom connu, aucune firme. Et ce qui pourrait paraître comme une profession de foi ne nous apprend pas davantage si ce n’est ce petit paragraphe :

« Nous avons aussi quelques idées, et c’est pour les défendre que nous prenons place. La première est que rien de solide ne se bâtit sur le sectarisme et les préjugés (et là nous serions bien d’accord !) ; la seconde que l’embrigadement des intelligences dans les groupements et les partis est une des plaies de notre époque. Nous ne nous assujettirons à aucun. »

Nous serions étonnés qu’avec une si grande pauvreté dans le contenu, et avec tant d’imprécision dans la ligne cette revue puisse avoir quelque succès. CF. »

Célestin ! Le signataire, « Professeur à la Sorbonne – Membre de l’Institut », de l’éditorial cité ci-dessus, un inconnu ! Albert Rivaud n’est-il pas en train de réécrire le programme de Pétain « à la manière de » la démocratie chrétienne, comme tu as présenté ton programme à Pétain lui-même, en le lui écrivant « à la manière » du maître de Vichy, et donc d’Albert Rivaud ? Le ministre éphémère à Vichy, de l’Éducation Nationale, monarchiste et Maurrassien avéré, frappé d’indignité nationale à la Libération, cherche à sauver sa peau en prenant appui sur les dupes.

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Freinet enseigne à Daluis

Freinet enseigne à Daluis Mulat sam 16/01/2021 - 09:49

Freinet sous des formes différentes, contrairement à ce qu'on a pu lire dernièrement, n'a jamais cessé d'écrire son histoire. On est passé à côté d'un texte étonnant qui date de juin 1919 et donc en lien direct avec son premier poste dans le village de Daluis. Il ne s'y plaisait pas a-t-on pu répéter sans vérifier, au point que sa fille elle-même situe ses premiers "papiers", griffonnés sur des pages de carnets ou des feuilles volantes, au Bar-sur-Loup, ce qui est géographiquement impossible.

Le texte qui suit décrit les gorges de la haute vallée du Var entre Daluis et Guillaumes, où il subira un orage. L'école dont il parle, située au haut de village, est celle de Daluis qu'on peut encore voir aujourd'hui, avec sa cour qui domine la vallée. Le pont évoqué est celui de "la mariée" construit pour faire passer le tramway, une ligne que ne sera ouverte que 4 ans plus tard, en 1923. [https://www.guillaumes.fr/le-tramway/]. L'école existe toujours. On y exerce en 2020 la pédagogie Freinet. La mairie a été déplacée. L'hôtel-auberge où était hébergé Freinet porte encore son enseigne, sur la route qui conduit aux gorges.

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Dans ce texte Freinet ne fait que continuer, se présentant à la troisième personne, le journal intime qu'il avait commencé en 1916 dans ses "carnets de campagne". M. Cornet sera remplacé dans "Les simples" par Pierre Maillan. Il ne s'agit pas de romans mais bien d'autobiographie à la troisième personne.

J'ai tenté de refaire son trajet en voiture, dans les "Gorges rouges" en le faisant commenter par Freinet lui-même. Film  ► ICI

Mm


Des feuilles libres numérotées de 18 à 34, consignées aux AD06-161J0072 dans un dossier titré a postériori "Les Simples"

(Un brouillon dont j'ai respecté scrupuleusement orthographe et ratures.)

Vie à Daluis

Le soir tous ceux qui descendaient vers la route attendaient M. Cornet, alentours de l'école. Et alors, rassurés, ils ont emboîté le pas, en discutant de leur courage.

Ils sont rentrés chez eux, se promettant de bien barricader leur maison et leur grange.

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Huit heures. Le soleil descend lentement, la montagne paraît sombre.

Il a plu cette nuit. L'herbe dans le pré a nonchalamment penché ses épis qui brillent. Les cailloux de la route montrent leur tête bleuâtre et bosselée. Sous le noyer, le sol est noir de châtons.

Au milieu du pré la roulotte semble repeinte. Le cheval, attaché à son pommeau [?] contre le mur est recouvert d'une étroite couverture - comme un bât. Et l'eau qui a lustré et plaqué son poil rude fait paraître plus pointus et plus décharnés les os des épaules et les côtes aux flancs et du dos.

Sous la voiture un peu de foin étalé en litière garde encore le les traces de ceux qui moule de ceux qui ont passé leur nuit là, à regarder le ciel triste et méchant.

Un feu fume sous la marmite calée entre deux pierres - et cette fumée obstinée sent le bois mouillé.Tout autour, accroupis à la turque, les hommes résignés, les femmes décoiffées et les enfants en loques, essayent de se réchauffer de cette dure nuit.

Le feu fume toujours... Mais le soleil se lève.

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- Monsieur. Les bohémiens sont partis cette nuit. Ils ont emporté le chat de Robert.

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Déjà le soleil est plus chaud. Le lilas contre le mur est meurtri et saccagé. L'eau de la fontaine tombe avec un frais clapotis. La petite cour est nue et éblouissante sous le chaud soleil de juin.

M. cornet est assis durant la récréation - dans la salle de la mairie, avec mademoiselle. Grande et maigre sous son tailleur de deuil on dirait une convalescente. Deux rides commencent à creuser dans vieillir sa figure jaunâtre et émaciée. Ils se creusent davantage quand elle sourit. Les cheveux rares, sont flasques et secs - comme empesés. C'est déjà une vieille fille.

Elle parle souvent de son "malheur". Et quand elle ne dit rien, cela se lit dans tout son être, dans ses yeux haineux et jaloux, dans ses lèvres décolorées où filtre (?) un petit sourire ironique et cruel.

Son malheur - elle a perdu son fiancé à la guerre - Ce n'est pas tant cette perte par elle-même, car cela s'oublie. Son malheur, c'est toutes ses illusions perdues, c'est après avoir entretevu un instant une vie de femme, l'éternel célibat, les premières rides barrant un visage masque désormais sans amour, la vie gâchée et nul avenir que d'attendre la mort.

Une demi-veuve. Et malgré tout elle se contente d'avoir aimé. Elle a le droit de prendre cet air sérieux de mère de famille. Une demi-veuve qui puise une consolation dans l'universalité de la douleur qui l'entoure.

Et c'est parce qu'elle a des instants de profonde tristesse, qu'elle n'aime ni les orchestres, ni la danse, ni les voyages - c'est parce qu'elle hait la guerre et tous les criminels que M. Cornet aime sa compagnie.

De grandes enveloppes avec des circulaires traînent sur la table. Les mains se croisent et se caressent... Elle plante ses ongles dans ses doigts à lui et cela l'excite... Les yeux se font plus doux... La bouche voudrait dissoudre un pli ironique... Les mains de M. Cornet se font plus hasardeuses... elle se défend.

Un enfant rentre et par la porte brusquement entrouverte arrivent tous les bruits de la récréation.

- Madeemoiselle il y a René qui nous a tout mouillé.

Et la voilà redevenue la froide institutrice et lui le courageux homme.

 

C'est aujourd'hui le certificat d'Études au canton. M. cornet n'a pas de candidats mais c'est le printemps dans la montagne et ils sont partis.

Une grosse voiture marche devant. Sa lourde charge pèse sur ses roues qui écrasent minutieusement et comme à plaisir les petites pierres de la route.

C'est le matin. Ils laissent derrière eux le paquet de maisons dont les fenêtres s'entrouvrent en claquant leurs volets. Les genêts sont accrochés aux ravins - en gardant encore qlqs fleurs rabougries - et les serpolets baignés de rosée, répandent un ennivrant parfum de sauvage. Dans un enfoncement de la route un figuier plane sur un fouillis de buissons. Les chênes nains vert clairs et les chênes verts, plus sombres, dépassent leurs têtes poudrées de poussière et semblent regarder par-dessus le parapet. La route s'enrubanne parmi cette végétation à ras du sol.

Tout à coup, sous leurs pieds cela devient rouge, les rochers sont tout rouges. La poussière est rouge. C'est la gorge.

La route passe entre des colonnes couleur de brasier. Les roches rouges - qu'on dirait si friables - moutonneuses jusqu'au bas au-dessous d'eux, au fond de la tranchée à bords abrupts, parmi un lit de galets rouges le Var entrechoque ses eaux sales. Le bruit des eaux ne leur arrive que comme une aspiration puissante de machinerie. Oh ! comme l'eau doit être heureuse de couler si seule entre ces énormes merveilles.

Tout est rouge. Et le rouge ne résonne pas comme la pierre blanche. Le son devient faible et friable comme la roche elle-même ; toute la beauté sauvage de cette gorge est aussi douce et farouche que l'amalgame de ces plantes vertes soutenant les roches rouges, de ces grapilles jaunes des genêts et de ces fleurs rouges l'écarlat. Peinture si extraordinaire qu'on la croirait artificielle.

L'autre rive est là, tout près. D'un bon pas on y passerait. Voici d'ailleurs un pont qui a fait ce pas, cramponné des pieds et des mains, là-bas et qui fait le gros dos. [sans doute "le pont de la mariée" construit vers 1916 pour le futur tramway]

Et toujours des rochers rouges sanglants surplombant la route, ou la soutenant. Nos pélerins s'engagent dans un tunnel qui résonne, répercuteur et amplifiant drôlement le son. L'autre sortie là-bas, n'est qu'un petit pertuis qui s'agrandit minutieusement à chaque pas.

Silence sauvage dans la gorge.

Derrière un enfoncement, la maison cantonière nous fait l'effet d'un oasis dans un désert. Bâtie en pierres blanches, elle est entourée de vastes treillis au feuillage doux. Parmi [?] les roches poussent des pommes de terre et des pois qui envahisssent déjà leurs rames.

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M. Cornet s'est avancé tout seul jusqu'à un rocher en terrasse en avant de la route.

Au-dessous de lui le vide effrayant. D'abord un saut énorme profond. Il aura le temps de s'évanouir... Dans sa chute il verra le ciel et la gorge tourner et s'entremêler... et cela le tuera. IL ne sentira pas le choc en bas sur les pierres comme celle-ci, tranchantes et nues.... Puis il rebondira... Mais sa tête sera fracassée... Ce ne sera plus que son corps qui s'écrasera... Il rebondira sur les autres rochers qui le renverront encore plus bas... jusque dans la rivière qui lavera ses blessures et le déposera sans chant ni cortège dans une encognure de son lit. La nature ne s'émouvra même pas de cette chute [qui] serait comme d'un tronc pourri dégringolant.

Oh ! la jolie mort ! comme il l'attire ce vide et ces rochers durs, et cette eau chantante !

Il est là, le corps penché en arrière... Il lui suffira de laisser retomber sa tête, d'étendre ses bras... et il sera mort... !

Oh ! qu'il serait doux de mourir ainsi !

Il s'est dégagé de ce vide obsédant. Il s'arrache à cette mort et s'en va bien vite rejoindre la voiture qui compte toujours les rayons de ses roues. 3 compagnons de route qu'il avait failli ne plus revoir.

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Enfin voilà le village... [Guillaumes - la place est photographiée dans le site de la mairie référencé en indtroduction] Une place énorme d'une singularité glaciale sur laquelle évoluent quelques voitures. À leur droit des maisons d'un vieux sale, aux toits fortement inclinés sentent le froid et contrastent avec nos villages provençaux qui ouvrent très grand leurs larges fenêtres et leurs greniers immenses.

Il y a bal l'après midi. C'est la première fois depuis sa blessure que M. Cornet assiste à un bal.

La musique se met à jouer. Elle ne joue pas mal... Il l'écoute. Mais les premiers groupes couples entrent dans l'enceinte piquetée de petits sapins frigides. Ils s'enlacent, comme des pantins ils se mettent à danser et à gesticuler.

Et lui rivé au sol à 24 ans, lui dont les pieds se refusent à sauter, lui qui ne peut plus seulement rire trop fort, un malaise l'envahit. Pourquoi dansent-ils eux, et lui ne peut-il plus ?

Pourquoi les laisse-t-on danser après tant de malheurs ?

- M. Cornet, vous n'en faites pas une ?

- Non mlle, je ne danse pas...

Une autre :

- M. Cornet vous faites la prochaine ?

- Non merci, je ne danse pas.

- Vous ne savez pas danser ?... Vous n'avez jamais dansé ?

- Oui, mais je ne peux plus danser.

- Venez, on en fait une... on ira tout doucement..

- Vous m'ennuyez.....

Il est parti, tout seul, grossièrement, voyant rouge. Oh ! les tuer, tous ceux qui dansent et qui au lieu de compatir à son malheur, viennent retourner le fer dans la plaie !... Oh ! détruire cette musique dont les roulades lui font tant de mal à présent.

Il est parti, très loin, au bord de la rivière, parmi l'herbe et les buissons, pour ne plus entendre cette musique, pour ne plus voir ces pantins... Et il a écrit longuement ses malheurs que nul ne comprend.

Il est revenu, enfin : la musique semble fatiguer de toujours reprendre [?]. Les danseurs vont au bal en traînant leurs pieds fatigués ou ne reviennent en s'épongeant le front. Il a montré son affreuse blessure : un instant - oh ! un tout petit instant - il les a sentis compatissants. Peut-être se sont-ils dit qu'en effet on ne devrait plus danser devant ces déchéances. Mais l'orchestre les rappelait ; ils sont partis en bousculant les chaises.

- " Gardez-nous les places, M. Cornet, on va revenir."

Oh ! oui, les tuer tous...

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Mais il est sauvé... il a rencontré sa collègue... Il a enfin quelqu'un à qui conter ses peines et avec qui maudire les insouciants.

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Insouciants ? Non, naïfs.

Peuvent-elles savoir ces demoiselles ce que la guerrre représente pour un mutilé de douleur et de peine, elles à qui on n'a appris qu'à bénir la guerre.

M. Cornet a montré à ces institutrices la balle qui l'a frappé. L'une a demandé si c'était un éclat d'obus. Toutes se sont écriées confuses

-"Oh ! c'est comme ça une balle ?...

- Vrrrr..."

- Oui voilà ce jouet.

_____

Mais les sommets des montagnes s'auréolent de brouillard. Au nord - là haut, derrière ces pics et aiguilles, juchés sur leur piédestal de sapins - sortent de gros nuages noirs qui s'avancent en soufflant. Le soleil lutte un instant. Les nuages semblent l'éviter, ils le cernent consciencieusement mais n'osent pas le couvrir. Puis c'est comme un soir brusque ou une éclipse s'étendant sur la vallée assombrie et électrisée.

Les grosses gouttes tombent en rayant les murs et en faisant des taches sur la poussière de la route... Maintenant l'orage martèle le sol en brusques ressauts de rage et est coupé d'accalmies inattendues - comme des trous énormes - pendant lesquels on n'entend que les gouttières, monotones, vider leurs eaux et le bal là-bas sous la tente qui tourne, tourne toujours.

Il a plu, il a plu... Comme ils ne pouvaient pas retourner, un collègue leur a offert l'hospitalité.

Le soir après un diner copieux, on les a conduits dans leurs chambres - une maison un peu à l'écart du village, face à la montagne de sapins.

- Voici votre chambre mademoiselle.

- Et voici la vôtre, monsieur.

Voilà les serviettes, l'eau, les cabinets...

- Bonne nuit.

Dans sa grande chambre blanchie à la chaux, il est seul. La nuit claire maintenant, claire comme une source limpide coulant entre des rochers.

Une senteur extraordinaire arrive jusqu'à lui, mélange d'herbes mûre et mouillée - de sapins et de peupliers... Les oiseaux chantent.

- ivres.

Mademoiselle referme la porte - mais il n'a pas entendu la clef tourner dans la serrure... elle est là de l'autre côté du mur... Il se rappelle ses coups d'œil - ses manières par instants provocantes - ses serrements de mains... et ces quelques baisers dans les cheveux qu'il lui a volés. Elle est là et n'a pas fermé sa porte.

Il sent un "froufroutement'... À ce moment elle doit se regarder dans la glace - dégrafer sa robe... La voilà toute blanche avec ses gros rubans sur son cache corset... elle quitte ses jupons, son corset... Et elle défait ses cheveux maigres et pauvres comme son pauvre corps de délaissée... elle se couche...

Et si "elle" l'attendait !... Elle n'a pas refermée la porte... si elle épiait ses pas. Tout se tait maintenant... Si elle imaginait ses gestes à lui !... Si à chaque grincement elle fixait la porte qui va s'ouvrir !... Oh ! oui elle l'attend, elle n'a pas refermé la porte. Que lui dira-t-il demain s'il n'ose pas ? ...

Le voilà sur la porte - Il sent remuer les draps... Elle est donc couchée... Il frappe légèrement et entre immédiatment de peur qu'on lui refuse... Elle n'a pas l'air bien étonnée de cette audace... Oh ! oui elle l'attendait....

Il s'assied sur son lit et lui parle chaudement. Comme elle ne peut plus détourner tourner la tête à son gré il réussit à l'embrasser assez longuement... Elle frissonne.

Mais pourquoi détourne-t-elle ainsi sa bouche ? Pourquoi serre-t-elle ainsi les draps autour de son corps maigre que le jeune homme modèle de ses mains ? Pourquoi ces geste de dégoût ? Parfois selle semble se donner pour se reprendre aussitôt.

Dans la lutte M. Cornet entrevoit au cou de celle qu'il tient là, une médaille qui se repose sombre sur la poitrine male. Il dans ce médaillon un képi... un militaire... Ah ! oui le mort. Le mort se mettait tout à coup entre eux deux, en expliquaient subitement ces soupirs de fatalité et cette fuite des lèvres...

M. Cornet a tout compris. Il se relève rajuste sa tenue. Il reste un moment assis sur son lit comme un frère et lui parlait fort gentiment. Puis il l'embrasse chastement sur le front et repart.

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L'été vient. En quelques semaines le blé a poussé long et flexible. Les grands champs commencent à jaunir faisant paraître plus verts les buissons des murs.

Les troupeaux transhumants sont passés cette semaine. Il en montait la joie que de sa classe il voyait venir au loin trainant sur la route une large tâche d'un blanc maculé et dont les sonnailles tintaient plus fort que les cloches de l'église. Il montait jusqu'à eux une plainte confuse où l'on devinait des bêlements tremblés en un hatif chevrotement de pattes. Ils venaient soulevant un nuage de poussière et laissant sur la route une piquée de mille traces de pas.

Un matin au jour il entendit les sonnailles s'avancer en balançant leur bourdonnement. Puis se fut comme un long frétillement. Puis un bruit confus comme une foule envahissante. Pendant Longtemps le troupeau défila. À la clarté de l'aube naissante on voyait les moutons suivre en trottinant leur place dans le cortège. Quelques béliers se détachaient fiers et résolus. Un berger fermait la marche avec son chien qui faisait la navette en reniflant les jambes des brebis.

Il fait chaud. Les petits campagnards appelés par la moisson ne viendront plus dorénévant. M. Cornet attendait patiemment les vacances, jouissant du premier été de sa jeunesse libre.

Et l'après midi, assis à l'ombre du noyer, il rêve de soleil de juillet sur des tranchées de Champagne.

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Fin 2e partie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Suit le récit des "Simples" dans lequel Pierre Maillan prend le relai en même temps que le train pour Le Bar-sur-Loup].

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Alziary découvre Freinet au Bar-sur-loup

Alziary découvre Freinet au Bar-sur-loup Mulat dim 24/01/2021 - 18:01

Deux doubles pages (p.8 à 11) extraites du carnet de voyage d'Honoré Alziary qui a été invité par Freinet. ll s'est marié récemment mais Élise n'a pas obtenu de poste. Elle accompagne son mari dans sa classe au Bar-sur-Loup en cette année 1926. [Déposé aux AD06 sous la cote provisoire HP300 de l'inventaire de la commission Henri Portier].

Les remarques écrites par l'un des futurs pionniers de la pédagogie Freinet reprend les critères habituels à l'époque des inspecteurs pédagogiques qui s'intéressent avant tout à l'ordre, la discipline, et avant toute chose à la propreté. J'ai choisi cet extrait parce qu'il retrace avec précision l'évolution du regard du visiteur qui finit par découvrir une fourmillière très organisée, sous l'apparence de ce désordre perçu au premier abord, les enfants allant à l'essentiel : leur intérêt qui va jusqu'à la passion.

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Anciennes cartes postales

Anciennes cartes postales Mulat dim 24/01/2021 - 16:10

Nous n'avons pas les droits pour les diffuser aussi nous proposons une sélection de sites qui en présentent.

Il s'agit des noms de villes ou villages cités dans le livre Freinet le bon sens.

       Le site le plus riche et varié est celui de Alpes-Azur : ► CLIC

Gars, des photos anciennes et un plan détaillé qui permet de retrouver jusqu'aux sentiers fréquentés par les enfants avant la guerre de 14-19  ► CLIC

Le plus proche à pied en longeant l'Estéron : Briançonnet ► CLIC

Un peu plus loin Saint-Auban ► CLIC

Pour le marché on choisit Grasse ► CLIC - ou Puget-Théniers ► CLIC - en passant par le village de Giauffret, Roquestéron ► CLIC

Sorti de l'école normale avant de terminer son diplôme il est envoyé enseigner à Saint-Cézaire-sur-Siagne  ► CLIC

Son premier remplacement, en 1919, Freinet le fait à Contes  ► CLIC où il ne restera pas, devant être hospitalisé à Nice  ► CLIC [Attention parmi les nombreuses photos proposées par le site certaines présentent un autre village plus éloigné de Nice].

Le second remplacement il l'effectue à Daluis  ► CLIC d'avril à juillet 1919. Il nous a laissé une description des gorges "rouges" et un certain nombre de fiches de notes concernant des réflexions d'enfants à qui il donnait donc la parole. Ce sont les premiers témoignages de sa pédagogie en construction. Il décrit un voyage au fond des gorges à Guillaumes  ► CLIC

Sa première nomination officielle le conduit au Bar-sur-Loup   ► CLIC

Second poste à Saint-Paul  ► CLIC

Il en sera chassé par une conspiration cléricale et droitière. Il crée alors avec Élise l'école du Pioulier à Vence. Ici Vence vieille ville ► CLIC

0-coursegoules-facade-b.jpg  Pour être complet nous devons ajouter Coursegoules où Élise ouvre un musée  ► CLIC

Pour les amateurs qui préfèrent des livres : Sillons : les cartes postales anciennes racontent les Alpes du Sud de José Benaudo, Gérard Colleta, Mlichel Faraut, aux éduitions SELLE - 1993.

 

 

 

 

 

 

Anticommunisme 1926

Anticommunisme 1926 Mulat jeu 30/09/2021 - 14:45

Extrait de la circulaire de l'Imprimerie à l'école de septembre 1926. La date est importante parce que Freinet n'a très certainement pas encore adhéré au PC. Mais il a été vu par des enquêteurs de la Préfecture faire un compte rendu public de son voyage en URSS l'année précédente.

La chasse au communiste commence donc bien avant Saint-Paul qui conduira Freinet en camp en 1940.

Freinet fait circuler son manuscrit du livre "L'imprimerie à l'école" et vient d'apprendre que Nathan refuse de le publier. Ce sera l'édition Ferrary l'année suivante.

0-Nathan anticommuniste

Bibliographie complétée

Bibliographie complétée Mulat jeu 30/09/2021 - 10:07

Bibliographie AUGMENTÉE

Périodiques cités      (* ajouts en rouge)

AnnalesHistoire, Sciences sociales. N° 6, 1999.

Les Années École Émancipée (noté ÉÉ) – Fac similé des articles publiés dans la revue, Éditions EDMP – École Émancipée octobre 1996.

BEM – « La formation de lenfance et de la jeunesse », BEM N° 1 juin 1960 (Freinet)(Collection Bibliothèque de l’École Moderne, numérisée sur le site de lICEM et déposée dans le fonds PERA des AD06 à Nice).

BENPN° 3 de novembre 1937 (Collection Bibliothèque d’École Nouvelle Populaire, numérisée sur le site de lICEM et déposée dans le fonds PERA des AD06 à Nice).

Le Branle-bas – Républicain-socialiste. Journal des honnêtes gens – organe des intérêts du Prolétariat de Cannes. Paraissant le dimanche. « Il n’y a que les fripons qui craignent les réverbères ».

Cahiers Binet Simon – N° 649 « Le Centenaire de Célestin Freinet », Érès, 1996.

Clarté – Période 1923 à 1925 – [Le premier numéro acheté par Freinet date de 1919].

Contre Révolution : Revue Internationale dÉtudes Sociales, N° V, avril 1939.

Il corriere italiano – 28 agosto 1910.

La Gerbe. 1940.

La Lutte sociale – Organe du Parti Communiste Algérien. 1940-1941. Gallica.

La presse des auteurs et journalistes entre 1940 et 1944.

http://books.openedition.org/pur/31224

La Révolution Prolétarienne – 300 premiers numéros numérisés au CRAS de Toulouse.

https://cras31.info/IMG/pdf/larpnumero1.pdf

La semaine de Suzette – 1918 (guerre) et 1948 (colonialisme).

Le Branle-bas. 18/08/1893. (« Le Sénateur Chiris » - « Rouvier à l'agonie »...).

L'Écho de Nancy – 15/0/1941, 16/07/1941.

L’Éclaireur de Nice – Période 1910 à 1915. (quotidien républicain pour Nice et surtout Cannes, premier par son très fort tirage)

L’Éducateur (Éd) L’Éducateur Prolétarien (ÉP) – Collection numérisée sur le site de lICEM et déposée dans le fonds PERA des AD06 à Nice.

L’Humanité – regards sur les années 1939-1940.

L’Illustration – Les directeurs de l’Illustration et de France Illustration (1843-1955).

https://www.lillustration.com/Les-directeurs-de-L-Illustration-et-de-France-Illustration-1843-1955_…

L’Illustration 1939-1941 (cf. actualité ÉF et CF) – s 5003, 5005, 5006, 5008, 5016, 5021,5056, 5059 (couv), 5065, 5067, 5069, 5070, 5071 (spécial), 5072 (manque encore 1940, site lacunaire pour 1941. https://www.lillustration.com/ [complété par collection personnelle].

L’Imprimerie à l’École (noté IàÉ) – Collection numérisée sur le site de lICEM et déposée dans le fonds PERA des AD06 à Nice.

L’œuvre – année 1941 (évolution des discours de Marcel Déat)

Le Cri des Travailleurs. 14/07/1939 « Défense de l'enfance »

Le Cri de Nice et de la Riviera – Période 1910-1912. Sa principale cible sont les tripots que sont les casinos.

Le journal des débats politiques et littéraires. Gallica

Le Journal de Grasse – dépouillement presque systématique de lannée 1906 (10 cts, le prix du timbre postal) – regards sur lannée 1908.

Le Littoral – Journal politique, littéraire et mondain de Cannes et de larrondissement de Grasse. (Soutien fidèle Maurice ouvier ancien ministre de Jules Ferry et président du Conseil Général des AM).

Le Patriote niçois – janvier à juillet 1944, août 1921.

Le Patriote Républicain – Organe populaire de la Patrie Française pour les Cantons de Cannes et Antibes. Journal républicain dextrême-droite, belliciste, antisémite et anti-maçons.(Gallica, année 1902).

Le Petit Niçois – dépouillement presque systématique entre 1893 et 1906, de 1910 à 1920, puis 1940 et quelques numéros de 1941.

Le Petit parisien – L'enseignement est doté d'une charte nouvelle. 03/09/1941.

Notre Arme – Bulletin mensuel du syndicat de l'enseignement laïque des Alpes-Maritimes. (École Émancipée).

Pour l'ère nouvelle – novembre, décembre 1939.

Pour une éducation nouvelle – Numéro spécial « LAction Coopérative », PEN N° 36, 1934.

Sciences Humaines – « Célestin Freinet, le pédagogue militant », N° 302, avril 2018.

SNII – La presse – Faits et documents – Imprimé à St-Étienne par lUnion typographique, vers 1933.

Sourgentin – N° 170, février 2006. « Les ouvriers ».

Sourgentin – N° 188, octobre 2009. « Francs-maçons du pays niçois ».

Sourgentin – N° 209, décembre 2013. « À la veille de la Grande Guerre ».

Divers

Abréviations militaires allemandes (1939-45).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abr%C3%A9viations_militaires_(Allemagne)

Archives cinématographiques et vidéographiques du mouvement (deux sites) :

archives-freinet.org, (films restaurés) et https://asso-amis-de-freinet.org/ (originaux).

Bertrand, Michel-Edouard (film de) – Le Livre de vie des Petits, CEL, Cannes, 1953.

Catalogue d’exposition – La deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes. Catalogue de l’exposition itinérante. (AD06).

Catalogue dexposition – Dada, Centre Pompidou, 2005.

Chronologie de la Seconde Guerre mondiale.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_la_Seconde_Guerre_mondiale

Chronologie de la Première Guerre de Freinet.

https://asso-amis-de-freinet.org/content/la-guerre-1914-1918-de-c%C3%A9lestin-freinet-0

Comité du plan préfacé par Marcel Déat – Une Nouvelle France, Comité du Plan, préface Marcel DÉAT, 1935.

Concours de la Résistance 2003 – Les jeunes dans la résistance azuréenne.

http://resistance.azur.free.fr/dossier/jeune.htm

Conseil national de Vivhy - [ 22/01/1941 : anciens parlementaires, syndicalistes, patrons,élus...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_national_(gouvernement_de_Vichy)#Anciens_parlementaires

Convention de la Haye (18 octobre 1918) – en particulier la section III concernant lautorité militaire sur le territoire de lÉtat ennemi.

https://www.droit-bilingue.ch/rs/lex/1907/00/19070034-unique-fr-it.html

CRID 14-18 – Lexique des termes employés en 1914-1918 (ouvrage collectif).

https://www.crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/LexiqueCRID1418.pdf

Grand Orient de France

https://www.godf.org/index.php/accueil/index/liens/accueil/nom/Accueil

Histoire du Héron ou Voix des deux bergers – Un manuscrit doublé dun tapuscrit, conservés dans le fonds Launay à Mayenne, qui se présente comme un dialogue à trois voix entre Héron, Célestin et Pois-chiche (Parisien) internés à St-Sulpice, évoquant des souvenirs de leur enfance.

Horizon 14-18 – Abréviations militaires.

https://horizon14-18.eu/abrv-militaires.html

Hydroélectricité – L’hydroélectricité dans les Alpes-Maritimes.

https://www.hydrelect.info/articles.php?lng=fr&pg=627

Itinéraire de 10 enseignants Freinet – Ouvrons des pistes. Éditions du CHT, Nantes, 2016.

Florilèges des journaux de prisonniers – AD06 – 192J 0051-52

Manifeste du Parti Socialiste – Fédération des Alpes-Maritimes – Élections législatives des 2 et 20 mai 1906, 2e circonscription des AM.

https://www.departement06.fr/documents/A-votre-service/Culture/archives/Expo-virtuelle/19e_Siecle_AM/08_08_expv19.pdf

Pédagogie prolétarienne – Journées pédagogiques de Leipzig organisées par LInternationale des Travailleurs de lEnseignement, Pâques 1928, Éditions de lITE, Paris, 1928.

Recherches régionales – N° 206, 2014 : « La surveillance des instituteurs dans les Alpes-Maritimes.

Roudoule – Publications du musée de la Roudoule.

https://www.roudoule.com/patrimoine-industriel/patrimoine-industriel.html

Sous la plage les pavés – Combats anti-autoritairesà Nice et dans sa région : de 1880 à 1945.

https://souslaplagelespaves.noblogs.org/files/2017/06/Combats-anti-autoritaires-Nice-1.pdf

Coll. personnelle – Lettres de guerre de Georgette à Maurice, avec photos.

Archives – AD06 (principaux documents)

E 006/268 ex 1R6 – dossier Vence 1790-1861 – Le Bar-sur-Loup.

E 006/268 ex 1R7 – école de Vence > nombreuses archives de la révolution à lEmpire Napoléon III.

1R7 ► école de Vence – Rapport de la sûreté générale sur la propagande communiste (19 oct 33) – Rapport Police dÉtat de Nice (19 sept 33) – espionne la réunion communiste franco-italienne de Menton (17-18 sept 33) – Trois lettres ouvertes pour défendre Élise qui ne parvient pas à être nommée à St-Paul – Jouanon instituteur à Antibes a la même démarche que Freinet : déplacé doffice il écrit un peu partout, préfecture comprise (le 14 avril 40), pour dire quil dénonce le pacte germano-soviétique.

E 006/268 ex 1R1 ► Vence écoles primaires professionnelles – instructions – circulaires (1790-1882).

M 534 ► Fonds de la Préfecture des AM – Sûreté et secrétariat général pour la police. – Rapports de police relatif à Célestin Freinet. Sous-dossiers « Scandale par voie d’affiche et de presse », décembre 1932-février 1933 », « Affaire Freinet – Incident de la rentrée de Pâques, Mars-Avril 1933 » – Première querelle avec le maire : le balayage nest pas fait et les balayures ne sont pas ramassées dans la cour. – Le préfet donnerait raison à Freinet sil ny avait pas dautres irrégularités en rapport avec son enseignement. Nice 16 mars 33, Freinet au Comité mondial de lutte contre la guerre (lHitlérisme) – Linspecteur primaire fait une louange sur Freinet et ensuite un rapport contre au vu du rapport du commissaire principal – Très nombreuses lettres de soutien, individuelles ou syndicales – Wullens en poste alors à Paris, signe avec ses amis du Nord – Coupures de presse : « Déplacement d’office de Célestin Freinet, instituteur à Saint-Paul », et dossier « Freinet, jusqu’à 1939 ».

01T 0008 ► Fonds Préfecture AM > Déplacement doffice Le Bar – « Quelques appréciations de pédagogues contemporains dans chemise affaire Freinet (sans date et manque sans doute la troisième feuille). « L’auteur demande de la sympathie pour cette pédagogie qui va élever St-Paul au rang d’une des capitales pédagogiques en Europe ». Mme Champeau inspectrice décoles à Mendoza (Argentine) écrit : Je puis vous assurer que l’IMPRIMERIE en Amérique du Sud va prendre une grande importance Je désire très vivement que les enfants argentins collaborent avec vos élèves et échangent leurs imprimés. Manuel Cluet (professeur à linstitut de enseñansa à Lérida) : l’idée est magnifique : il faut la répandre. Almendros (Revista de pedagogia – Madrid – vient décrire La tecnica Freinet, aux éditions La revista de pedagogia (Madrid) : Les maîtres savent bien le vif intérêt qui naît dans l’École par la correspondance scolaireDossier de 20 pages « Affaire Freinet » avec une collection de témoignages très divers, favorables à CF – Spinelli Inspecteur primaire à Nice-Centre.

01T 0031 ► Affaire CF. Préfecture.

01T 0338 ► Dossier académique CF et ÉF > Élise : Services depuis le 05 (école normale entre 1916 et 1919) – Nombreux courriers d’Élise demandant, dans la région de Vallouise, lamélioration des locaux, avec plans – Bulletins dinspection – « assez propres », mais nutilise pas assez le tableau noir (année 1920) – « mains sales » les élèves « doivent shabituer à copier leurs résumés » (23/04/1921) – Exercices, leçons, exemples « presque toujours bien choisis » (23/11/1921) – « organisation pédagogique excellente, vos élèves sont propres » (08/01/1924 puis nov 24) – Demande de départ en retraite pour raisons de santé (25/06/35). – CF mars 1935 : Dossier Affaire Freinet : Congé accordé pour raison de santé « infirmité de guerre » (27/03/1935) – CF Nommé doffice au Bar-sur-Loup par arrêté préfectoral (08/07/1933) – LIA, lettre au ministre : « M Freinet nest pas intéressant », mais se tient tranquille, donc accordez-lui son congé (12/12/34) – Autres instits : les rapports dinspection notent leur observation des Textes et ce, surtout de 34 à 40 : « bon serviteur » !

1T 444 ► Contentieux.

1T 492 ► Fonds de la Préfecture.

3U 02/1124 ► Emploi irrégulier dun étranger italien sans papiers, par Célestin Freinet condamné à une amende de 16 F.

3U 02/1106 – 278 ► Procès en diffamation : Célestin Freinet contre le Maire de St-Paul – Plainte rejetée.

4M 0135 ► 1939-1942. Rapport de police : Enquête sur les Israélites résidant dans des hôtels (06/07/33) Chasse aux juifs à la demande du préfet – Commence le dossier « communiste » Freinet (avril 34) – Offensive générale de l « Action française » autour de Nice – Recherche de la propagande hitlérienne en France.

4M 1346 ► Ministère de l’Intérieur : Communistes et Espagnols dans les camps de concentration d’Argelès et St Cyprien (16/03/39) – Retours au pays avec diverses appréciations – Enquête de la préfecture favorable concernant 25 réfugiés espagnols à Vence en fév 1939 – Agitation des services du ministère autour des réfugiés espagnols en 1939 à cause des événements en Espagne, dit-on – Surveiller Freinet et Ramiro qui correspondent.

28W 0074 NU ► Signalements et rapports. (1939-1942). Sous-dossier « Célestin Freinet » – Demande denvoi en résidence surveillée du député Pourtalet et de Freinet.

122W 0096 – Fonds du cabinet du Préfet des AM – Dossier d’autorisation de parution des Enfantines (25/09/1945) – Avis favorable (nombreux courriers) – Autorisation du ministre pour du papier journal pour fait de budget insuffisant.

170W 0053 – Dossier individuel d’internement de Célestin Freinet – Lettre ÉF au ministre de l’Éducation nationale (23/03/1940) – Lettre du Général Dentz au préfet rappelant laffaire de St-Paul – Lettre ÉF à un responsable de la Ligue des Droits de L’Homme (21/04/1940), et lettre de R. Chedeville à ÉF, (09/04/1940) – ÉF en appelle à lIA au nom du travail effectué par la CEL et de sa notoriété à létranger. Et aux syndicats et personnes réputées : Freinet nest pas un militant politique. Lettre à Herriot président de la Chambre – Lettres de CF à divers ministères du gouvernement Reynaud (08/04/1940) – Lettre de CF à Pétain (22/10/1940) – Lettre du Ministre de l’Intérieur au Préfet des AM (17/04/1940) – Langevin et Ferrière écrivent à Pétain – Les préfets et ministres ne cessent de rédiger des rapports détaillés et on finit toujours par le commissariat – Lettre du commissaire divisionnaire de police spéciale au Préfet (19/01/1941). La principale opposition à la libération vient du commissaire – Lettre du Préfet des A-M, au Préfet des H-A (19/12/1941).

Les archives Privées sont présentées dans les fonds suivants.

Nous signalons la boîte concernée en notes.

084J 0064 – Fonds Virgile Barel.

161J … – Fonds Célestin Freinet.

161J 0063 – Lettres de Meta Kraus à Élise Freinet.

161J 0064 – La Résistance en Vallouise par Élise Freinet.

192J … – Fonds Mouvement Freinet.

192J 0050, 192J 0051, 192J 0052 – collection du journal de la classe de Charlotte Audureau, « Le Parfum du Terroir » (1929-1940).

238J … – Fonds FIMEM

Fonds Launay aux Amis de Freinet

(Mayenne, cote provisoire non encore référencée)

(De quelques références complétées par le « Journalier » – site AdF)

 

ML024/25 – 26/05/1940 « TRÈS URGENT » – Ministère Défense Nationale au Président du Conseil des Ministres. Les prisonniers affluent et on va manquer de place.

ML026 – 07/01/1941 – Secrétariat d’État à la Guerre aux généraux de la 17e division : des officiers ne dénoncent pas les communistes et cest un crime passible de sanctions disciplinaires.

ML027/31 – 20/06/1941 : Présidence du Conseil – Service des Sociétés Secrètes. Étude de Georges Olivier sur lorganisation de la FM et des communistes dans larmée.

ML032 – 09/1941 : Secrétariat dÉtat à la Justice – Projet de loi pour abroger celle du 25/08/1941 concernant les crimes et délits contre la sûreté de lÉtat.

ML039/41 – 28/03/1942 : Secrétariat d’État à la Guerre – Fiche Sections spéciales.

ML043 – 23/09/1939 : État major de lArmée à la recherche des anciens camps de prisonniers de la guerre de 14-18. – Voir ML095.

ML066 – août 1941 : Note de la direction des affaires politiques concernant le projet de loi anticommuniste et anti-anarchiste : étendre les sections spéciales aux colonies.

ML074/75 – 24/01/1942 « CONFIDENTIEL » : 9e division militaire – État major – On ne va pas condamner des jeunes qui distribuaient des tracts gaullistes.

ML079 – 29/01/1942 « CONFIDENTIEL » – L’État major du 2e groupe de Divisions militaires. La chasse aux communistes nuit à la réputation de larmée, mais cest à elle de le faire.

ML080/94 – fév-mars 1942 « SECRET » : Secrétariat d’État à la Guerre – Ce n’est pas à l’armée de faire la chasse aux communistes.

ML102 – La rumeur : Hélène fille de l’instit ou du curé… Battue en classe.

ML124 – Passage coupé par Madeleine concernant Rauschning, sans doute non compris.

ML127 – Sur les Francs-maçons.

ML185 – Delphin ne se signe pas devant les crucifix.

ML185 – Les garçons montrent leur verge aux filles dans la classe.

ML117 – Publier les lettres de guerre malgré tout.

ML157 – Le maire invective le curé en prêche.

ML236-241 – Freinet éducateur dans les camps.

ML242-244 – Hitler mode demploi. (Intitulé de Michel Launay pour son regroupement de textes inédits de CF, abordant la question hitlérienne).

Ouvrages cités (et quelques autres)

Abderemane, YoussoufRecherches régionales 2014, N° 206 : « La surveillance des instituteurs dans les Alpes-Maritimes » (AD06 – PERA 2295).

Ageron, Charles-Robert – Gambetta et la reprise de l’expanson coloniale. Outre-Mers, revue dhistoire, 1972, pp. 165-204.

Allendy, dr. René – L’enfance méconnue. Éditions Mont-Blanc, Genève, 1942.

Alziary, Honoré – Carnet de voyage. Vence, 1927 (AD06 – 192J ).

Ambrosini, François – Au temps des tabliers et de l’imprimerie à l’école. Une école rurale en Dordogne. Amis de Freinet, Savenay (Loire-Atlantique), 2016.

Amis de Freinet (les) – Le mouvement Freinet au quotidien. Des praticiens témoignent. Éditions du Liogan, Brest, 1997.

Anglès, Anne – L’école sous Vichy. Réseau CANOPÉ, https://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/N-4549.

Angell-Lane, Norman – La Grande Illusion – Hachette 1910 – (Livre annoté, AD06 – 161J 0006 – acheté par Freinet en 1920).

Antonowicz, Gilles – L’énigme Pierre Pucheu. Éditions Nouveau Monde, 2018.

Ardisson, Raymond – La maison d’Accueil Chrétienne de Vence, histoire d’une redécouverte « Vence et ses environs durant le XXe siècle ». Bulletin des AdF N° 82, mars 2005.

Ariès, Paul - Les Rêves de La Jeune Russie des Soviets. Éditions du bord de l'eau, 2017.

Ariès, Philippe – Un historien du dimanche. Le Seuil 1980.

Aune, Lucien – La vie politique à Grasse dans le premier quart du XXème siècle ou le règne des Ossola. Cahiers de la Méditerranée, 1986**

Ayache, Georges – Histoire des Niçois. Dossiers de l'Histoire, Fernand Nathan, 1978.

Barbusse, Henri – Le Feu (Journal d’une escouade). Flammarion, 1916.

Barbusse, Henri – Clarté. Flammarion, 1919.

Baden Powell, Robert – Titre non précisé dun ouvrage acheté par Freinet en 1923, selon Madeleine. Est-ce La route du succès, paru en 1922 ?

Barelli, Hervé – Les Niçois sont-ils de droite. Cahiers de la Méditerranée, 1991.

Barley, Nigel – Le retour de l’anthropologue. Petite bibliothèque Payot, 2002.

Barré, Michel – Compagnon de Freinet. Texte de 1997 disponible sur son site accessible sur celui des Amis de Freinet (pages de lancien site).

Barré, MichelAvec les élèves de Célestin Freinet. Extraits des journaux scolaires de sa classe au Bar-sur-Loup, Saint-Paul et Vence de 1926 à 1940. Présentation et choix par Michel Barré. INRP.

Barré, Michel – L’aventure documentaire. Une alternative aux manuels scolaires. Éditions ICEM, Mouans-Sartoux, 1998.

Barrios, Michel (avec les enfants de Montsaunès) – Le livre qui n’existait pas. Pyré Graph éditions, 1999.

Baudrillard, Jean – Le système des objets (1968). Gallimard, 2000.

Becker, Annette – Racisme, barbarie, civilisation : les enjeux de la Grande Guerre**.

Beigbeder, Jean – La formation du futur citoyen à l’école primaire publique. Nathan 1924. (Livre annoté, AD06 – 161J 0006).

Ben Khalifa, Riadh – La fabrique des clandestins en France, 1938-1940. « Migrations et société » (N °139), 2012.

Bens-Freinet, Madeleine – Élise et Célestin Freinet : correspondance, 21 mars 1940 – 28 octobre 1941.

Bens-Freinet, Madeleine – Élise et Célestin Freinet, Souvenirs de notre vie. (Tome 1), 1896-1940, Stock – 1997.

Bens-Freinet, Madeleine et Portier, H. – Entretien téléphonique avec Henri Portierdatant de lautomne 1995 (fiche de téléphone non publiée).

Bérard, Léon – Instructions sur les nouveaux programmes des écoles primaires. 20 juin 1923, Persée**.

Berkman, Alexandre – Le mythe bolchevik, Journal 1920-1922. Klincksiek, 2017 (ebook).

Bernard, Claude – Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, Joseph Gibert, 1864.

Bessi, Jean-Michel – Le port franc de Nice, Villefranche et Sain-Hospice aux 17ème et 18ème siècles, présenté en juin 1971. Professeur : M. Bordes***.

Bézias, Jean-Rémy – Le parti communiste dans les Alpes-Maritimes. 1920-1936**.

Bézias, Jean-Rémy – Le communisme dans les Alpes-Maritimes (1920-1939). Serres, 1988.

Bézias, Jean-Rémy – Frédéric Stackelberg (1852-1934) ou la révolution importée**.

Bianco, René – Le Libertaire (1917-1956)** Parcours politique du journal.

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Bodon, Joan – Contes del Drac. Centre international de lécrit en langue dOc, 1975.

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Broersma, Rouke et Velthauzs, Freck – Petersen et Freinet. Le plan d’Iéna et l’École moderne. Amis de Freinet, Mayenne, 2011.

Browning, Christopher R. – Des hommes ordinaires. Le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne. Texto, 2017.

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Cervera, Suzanne – Nice 1912-2012 : Charles Calais, un poète niçois et le centenaire du cahier des poètes**.

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Cocoual, Mathilde - cf. Chiris

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Freinet, Célestin – Conseils aux parents. Éd. Ophrys, Paris 1946 (seul ajout en conclusion : « Vers les sommets »).

Freinet, Célestin – Le drame de Jésus. (pièce de théâtre écrite sur cahier décolier en 1941 [AD06 – 161J 0046]).

Freinet, Célestin – Marille, poème dramatique en 6 actes. (« version définitive »). Manuscrit de pièce de théâtre sur cahier décolier, écrit à linfirmerie du camp de Saint-Sulpice [AD06 – 161J 0046].

Freinet, Célestin – La farce du cochon. (pièce de théâtre écrite sur cahier décolier en 1941 [AD06 – 161J 0046]).

Freinet, Célestin – Notre guerre, pièce en 4 tableaux. (manuscrit écrit dans linfirmerie [AD06 – 161J 0046]).

Freinet, Célestin – Le revenant. (manuscrit de théâtre écrit comme scénario de cinéma – infirmerie). « La scène se passe à lautomne 1919 ». [AD06 – 161J 0046]).

Freinet, Célestin – Visages de France. (manuscrit de la représentation qui sest tenue en plein air le 20/07/41 au camp de St-Sulpice [AD06 – 161J 0046]).

Freinet, Célestin – Sous la cote AD06 – 161J 0046, les Florilèges, ces cahiers écrits à Chibron, Privas et St-Sulpice, racontant son enfance.

Freinet, Célestin – Les Dits de Mathieu. Une pédagogie moderne de bon sens. (1946-1954) – Œuvres pédagogiques. Le Seuil, 1994.

Freinet, Célestin – Bandes enseignantes & programmation. Dossier pédagogique de l’École Moderne N° 6, Supplément à L’Éducateur N° 4. 15 octobre 1964 (en seconde édition : BEM N° 29-32, 1966).

Freinet, Célestin & Berteloot, Maurice – Travail individualisé et programmation. BEM N° 42-45, 1966.

Freinet, Élise - « Dessins et peintures denfants ». BEM N° 16, 1962.

Freinet, Élise – Naissance d’une pédagogie populaire. PCM / Petite collection Maspero, 1982.

Gambetta, Léon – Discours et plaidoyers choisis de Léon Gambetta, par M. Joseph Reinach, G. Charpentier et Cie, 1888.

Garcia A., Trejos N. Varaldi G. – La mano Piensa. Tras las huellas de la pedagogía Freinet en Uruguay. Editorial Waslala-Psicolibros. Montevideo, Abril 2019.

Gastaut, YvanL'Italien anarchiste à Nice dans les rapports de police à la fin du XIXe siècle : la figure introuvable du terrorisme. Publication AD06.

Genette, Gérard – Seuils. Éditions du Seuil, 2002 (et l’ensemble de son œuvre, publiée chez le même éditeur entre 1966 et 1999).

Geneste, Philippe & Vey, Daniel – Les années École Émancipée de Célestin Freinet, 1920-1936. ÉDMP 1996. (fac similé des articles publiés dans la revue, en hommage pour le Centenaire de Freinet).

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Wittgenstein, Ludwig – Recherches philosophiques (1953). Gallimard, 2014.

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Des témoignages1

Il m’est impossible de citer toutes les personnes que j’ai pu rencontrer, interroger, avec qui j’ai pu travailler, au cours de réunions, de stages, de rencontres nationales et internationales dans une quinzaine de pays sur trois continents. Sans doute serait-il vain également d’énumérer toutes les classes que j’ai pu visiter, dans lesquelles je suis intervenu dans des cours, de la maternelle jusqu’à l’université, depuis 1971. Des articles rendent compte de pratiques comme de souvenirs d’anciens amis, élèves ou collègues des pionniers français et étrangers du Mouvement de l’École moderne. Des films sont régulièrement mis en ligne, dont de nombreux portraits de militants, la caméra étant mon moyen d’expression privilégié. Vivant dans les montagnes de l’arrière-pays niçois j’ai pu également me pénétrer de l’atmosphère des villages et villes de Freinet, puis du couple après son mariage, de l’identité spécifique de Gars, Briançonnet, Saint-Auban, Roquestéron, Grasse, Puget-Théniers, Saint-Cézaire, Daluis, Le Bar-sur-Loup, Saint-Paul, Vence et Nice.

 

 

Crédit photo

I.01, I.04, I.07, I.08, I.11, I.12, I.13, I.14, I.15, I.21, I.22, I.23, I.24, I.27, I.28, I.29, I.30. I.32, I.33, I.34, I.39, I.40, I.42 Photos et montages personnels — I.09 Lucienne Freinet — I.26, Paris musées — I.03, I.05, I.06, I.16, I.147, I.18, I.21, I.22, I.24, I32, I.40, I.40 Fonds AD06 — I.10 Amis de Freinet — I.01, I.02 photogrammes capturés à partir de films CEL — I.20 Charlotte Audureau — I.36, I.37 fonds Launay aux Amis de Freinet.

1Je ne peux m’empêcher de penser à ce qu’en dirait Gérard Genette (cf. bibliographie – p. 215), pourtant n’étant ni universitaire ni sectateur de facebook, mais tout de même un peu anthropologue, il me pardonnerait peut-être.

Causerie au CIRA

Causerie au CIRA Mulat lun 25/04/2022 - 14:16

La rencontre se tiendra aura lieu au CIRA de Marseille Samedi 21 mai 2022 à 17h.

Causerie autour du livre "Freinet le bon sens, à la fois paysan et éclairé". On parlera d'histoire, de Freinet oscillant entre les communistes et les libertaires et du mouvement en général.

Adresse : 50 rue Consolat à Marseille (près de la gare Saint-Charles).

CIRA-bon sens

Evénement
Publication

Critiques "Freinet le bon sens"

Critiques "Freinet le bon sens" Mulat dim 18/07/2021 - 09:38

Michel,

J'ai glissé dans ma valise à tous hasard ton livre sur Freinet, reçu hier à midi avant mon départ pour Strasbourg (pour une sesiion de partage de réflexion).

Je l'ai ouvert cette nuit.

Je suis sur le cul.

Quel beau livre, selon moi !

Honnête, modeste et si ample,

si documenté, si structuré,

à la fois si fouillé et avec un souffle qui l'unifie,

bien au-delà de Freinet.

Bravo Michel !

Jean-Pierre Lepri

 

qui précisera en “note de lecture” :

C’est en parlant qu’on apprend à parler. » Freinet n’a fait qu’ouvrir les portes de l’école à la vie et au bon sens paysan. Il observe comment sa fille apprend à lire toute seule et il conceptualise alors « la méthode naturelle ». Il remarque aussi que les enfants apprennent par essais et erreurs et formalise le tâtonnement expérimental. Ces nouvelles approches lui valent des incompréhensions, voire des sanctions. Il persiste néanmoins dans ses idées et crée sa propre école. L’auteur a mené pendant treize ans une enquête méticuleuse, honnête, fouillée, à la fois sur l’homme et sur la construction de son personnage – une somme indépassable. Comment l’homme Freinet, libertaire et pacifiste, devient le pédagogue du « bon sens » internationalement reconnu, de nos jours encore. Inspirant. JPL (revue Silence)

 

Ici devrait apparaître la critique d'André Giordan

Je viens de lire le livre de Michel sur Freinet. Je pense qu'il vaut bien des thèses par son apport et son parti-pris. Merci Michel pour ce vrai travail de recherche.

Patrick Laurenceau

 

MULAT, Michel (2020): Freinet. Le bon sens: à la foi paysan et éclairé. Nice: Editions des Amis de Freinet, 325 pp. ISBN: 978-2-9513789-7-1.

Célestin y Élise Freinet y su trascendencia pedagógica y escolar son materia de reflexión, de investigación histórica y de aportaciones ensayísticas, singularmente en Francia, si bien con un eco público menor que en otros momentos.

Justo por ello, también de tanto en tanto, pueden aparecer monografías que resaltan una que otra gran figura de la Escuela Nueva (por ejemplo, Montessori) mientras silencian/aminoran inadecuadamente la Pedagogía Freinet, o introducen una interpretación incorrecta de algún significativo aspecto de la biografía de Freinet, queriendo sin embargo, presentar un aspecto problemático con una luz nueva. Como ocurre en diversas ocasiones con otros asuntos y personas sometidas a debate historiográfico.

Es desde aquí desde donde, Michel Mulat, un reconocido militante de la Pedagogía Freinet y también exigente conocedor de los textos, de las biografías y de la historia del Institut Cooperativ de l´Ecole Moderne, aborda en el presente texto el estudio de varios de los aspectos que en alguna ocasión han aparecido como controvertidos: Freinet, comunista, o anarquista; soldado1 o pacifista; académico o empirista; antifascista o vichysta.

Introductoriamente señala Mulat la trascendencia pedagógica de Freinet (“un práctico pragmático y constructor de redes en permanente contacto con las concreciones de las clases”) al abrir posibilidades e investigaciones sobre los niños en la vida real a través de la consideración central del lugar del tanteo experimental y de la libre expresión. Mediante los tanteos el niño emite y modifica sus propias concepciones, caminando desde el ensayo-error al azar hacia formas superiores y más elaboradas para la construcción de saberes personalizados, enriquecidos a través de intercambios entre pares, en el marco de un proyecto educativo coherente, con un proyecto de sociedad emancipadora.

¿Cómo interpretar su modo de proceder racional y argumentativo, tan frecuentemente huidizo para los ‘modos positivistas de racionalidad’? Indica Mulat que Freinet era un hijo de la sociedad rural, para quien el movimiento natural de la vida era más importante que las teorías que él calificó como artificiales, al ser elaboradas en contextos separados. Con él estamos ante un saber que se apoya sobre la experiencia reflexionada, aplicando el buen sentido de un atento e informado agricultor. Con este criterio del ‘buen sentido’ podremos iluminar zonas no bien comprendidas de la vida de Freinet; de este modo, el mismo Mulat utiliza su propia experiencia vital, que explica, para tratar de ‘entender’ algunos aspectos de la vida de Freinet sobre los que se detiene en este texto: sus posiciones ante el debate comunismo-anarquismo, su laicidad, su posición ante las guerras, o ante el gobierno fascista de Vichy.

De este modo, podremos entender su proximidad a la sensibilidad anarquista o su distanciamiento del centralismo organizativo comunista, o su defensa de la observación y de la experimentación infantil si tenemos en cuenta el contexto socio-cultural en el que se educa como niño y adolescente, formando parte de una vida comunitaria rural marcada por las ayudas mutuas: el herrero en un momento de necesidad llama a un niño que pasa ante su puerta para que le ayude a accionar el fuelle hidráulico y el niño que acude realiza una tarea útil (un trabajo) que se confunde con el juego. Además, en el medio agrícola los niños solo aprenden bien moviéndose, quedando la pasividad limitada al tiempo de dormir. Es en la naturaleza y mediante la vida como se adquieren las técnicas y el buen sentido, que nace de la observación y del tanteo, dos grandes principios de la Pedagogía Freinet. Es así, el buen sentido del campesino, no exento de ciencia, el que guía el comportamiento de Freinet en sus actuaciones.

Otra cuestión: con algo menos de 19 años queda encuadrado en un batallón militar y todo a su alrededor desprende animosidad bélica contra Alemania de la que inicialmente él también participa; sin embargo, pronto en un intento de darle sentido a la guerra podemos observar en sus libretas de notas el choque entre el suboficial que era, como aplicado normalista, y su oficio educador, dando paso a una reflexión política que lo conducirá a posiciones pacifistas y de auto-organización frente a la disciplina de obediencia acrítica.

Al finalizar la guerra se encamina hacia un sindicalismo de tendencia libertaria y se manifiesta como impulsor de cooperativas de producción y de consumo en el espacio campesino, observando que no existen realmente cooperativas sin que exista cooperación y ayuda mutua, como aprendizaje que trasladará a la organización cooperativa del profesorado, asunto que plantea el problema de la organización, de la disciplina consentida y de la práctica de la autoridad. Vendrá su adhesión al PCF, pero en no tardar, también su desafección y la práctica del buen sentido: la difícil explicación del armisticio Lenín-Hitler o la introducción del condicionamiento en la política educativa soviética conducen a Freinet hacia la separación total en los primeros años 50.

Entre marzo de 1940 y final de octubre del 41 vive, como otros comunistas, en situación de internamiento vigilado que transcurre en “champs de súreté national”, que no campos de concentración ni prisiones, bajo el régimen de Vichy y del presidente Petain, cuyo primer gobierno era antiestalinista y también antihitleriano, y desde el que se emitían algunos mensajes de renovación y activismo pedagógico (la importancia de la naturaleza, de las cooperativas, del trabajo manual, del cuerpo), junto al ultracatolicismo y la ideología fascista. Freinet parece aprovechar estos mensajes en sus tres misivas hacia el mismo Petain, con el apoyo, entre otros de Ferrière, queriéndose ver libre de un internamiento gravoso para su delicada salud (herido de guerra con problemas pulmonares, limitantes en un 70%). De esto han procedido algunas acusaciones de adhesión al régimen de Petain, si bien en la amplia correspondencia conservada y hoy publicada entre Élise y Célestin, en este tiempo, no existe la menor marca antisemita o antimasónica, como la que se exhibe desde los gobiernos de Vichy. Una lectura hermenéutica, realizada por Mulat, permite observar los usos lingüísticos de doble sentido, o cuando expresan lo contrario de lo que realmente quieren expresar.

De todo lo anterior, Mulat termina desprendiendo el mensaje del buen sentido de la cooperación, que nos evidencia que aprendemos sobre todo haciendo, y no solo escuchando; el buen sentido que lleva a la experimentación siempre, que favorece el espíritu crítico, lo que aleja la conveniencia de un “método Freinet” empaquetado para ser vendido, a favor de una “pedagogía Freinet” que ha ser recreada en el presente.

Antón Costa Rico

Ici devrait apparaître la critique extraite du bulletin de mai 2021 du CIRA de Marseille


... ton bouquin sur lequel je me suis jeté dès qu'il est arrivé, tant j'avais hâte de pouvoir enfin argumenter dans un débat récurrent concernant Freinet et le communisme. Ma conviction n'était jamais très étayée faute de ces sources précieuses que nous livre enfin ton travail en profondeur. Merci de nous les fournir et je me suis donc empressé d'en rendre compte pour la feuille du cira et de le cataloguer pour le mettre à la disposition de nos lecteurs.

Ce n'est point tant l'étiquette politique que l'on peut coller sur Freinet qu'une dénaturation de son engagement, qui me gênait. On amputait sa pensée de quelque chose d'essentiel : sa volonté de faire des hommes libres en leur fournissant des outils pour exercer leur libre arbitre : autonomie de la pensée, confiance en soi pour défendre ses actes et ses opinions, individus le plus complets possible, non par une tête farcie, conditionnée, mais disponible à l'aventure de leur vie. Des individus débarrassés de tout dogme et de toute autorité hormis celle que l'on a librement choisie et qui doit guider nos actions. Ce qui peut sans doute définir un certain anarchisme mais qui ne serait guère compatible avec un certain pseudo communisme qu'on a tenté d'attribuer à Freinet, en faisant fi de tout le contexte qui l'avait amené à une époque à certains compagnonnages qui n'avaient rien d’infamants en soi.

Ton livre est donc un ouvrage essentiel en dehors de toute hagiographie (...) Je ne prie pas Saint Freinet le soir avant d'aller dormir, mais sa pensée a inspiré ma pédagogie et mon rapport à l'enfant dès que je l'ai découvert au début des années 60, après 2 ou 3 ans d'enseignements avec les tâtonnements du débutant sortant de son baccalauréat et à qui on avait refilé en 1959, sans autre formation, pour une année 44 enfants du CP et l'année suivante une classe de fin d'études, et tout ça dans une cité d'urgence ... où j'ai grâce au groupe des Bouches du Rhône, ma seule formation pédagogique, rencontré grâce à l’École émancipée, découvert qu'enseigner pouvait être un bonheur autant pour celui qui enseigne que pour ceux qu'on lui a confiés. Je n'ai jamais changé d'école et j'ai fait du Freinet à ma manière.

Toni (CIRA)

 

 

1Así se desprendería de la obra de Emmanuel Saint-Fucsien (2017): C. Freinet, un pédagogue en guerres. 1914-1945. París: Perrín, con una ‘lectura’ insuficiente de la vida y textos de quien había sido en la Primera Guerra Mundial un soldado con alguna graduación y con soldados a su cargo.

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Giordan André
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Bulletin CIRA

FAJON remet au pas FREINET

FAJON remet au pas FREINET Mulat jeu 30/09/2021 - 14:34

Fajon-PC

Freinet et Giauffret décrivent les AM en 1924

Freinet et Giauffret décrivent les AM en 1924 Mulat dim 08/05/2022 - 16:58

L'article suivant a été écrit conjointement par Freinet et son ami Baptistin Giauffret dans Clarté en septembre 1924 lorsqu'ils partagent encore une même vision politique. L'année suivante la revue d'Henri Barbusse se démarquera franchement de l'Humanité, l'organe du PC, pour se rapprocher des Surréalistes. À l'automne 1925, après la rencontre avec Élise, Freinet fera un autre choix ce qui l'éloignera de Giauffret avec lequel il ne se fâchera pas pour autant. Il n'écrira plus dans Clarté.

clarté64-361   Clarte64-362
Clarte64-363 Clarte64-364

http://www.ecolebizu.org/adf/archives/clarte/table.html

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L'École Moderne - d'où viendrait cette appellation ?

L'École Moderne - d'où viendrait cette appellation ? Mulat lun 09/05/2022 - 15:44

Freinet et le Parti Communiste

L'École moderne

Elle a un avant.

La question nous est souvent posée et les réponses depuis longtemps génèrent une polémique. Pourquoi soudain, au sortir de la dernière guerre, Freinet désigne-t-il le mouvement auquel nous attachons son nom, comme devant s'appeler « Institut Coopératif de l'École Moderne ».

Depuis le début de la formation du réseau de pédagogues, le nom de Freinet n'apparaît que dans la signature des articles présentant la pédagogie qu'il est en train de concevoir au sein d'un groupe sans cesse grandissant. Puisqu'il faut lui donner un nom, ce sera celui des Imprimeurs (plus tard Groupe de l'Imprimerie à l'École) réunis en coopérative : Cinémathèque Coopérative de l'Enseignement Laïc, Coopérative d'Entr'aide L'Imprimerie à l'École, Coopérative de l'Enseignement Laïc. Ce n'est qu'en 1945 que les Imprimeurs seront réunis dans l'ICEM, mis en débat dès 1946 (sans doute 1945), voté en 1947 et déclaré en préfecture en 1951, ce qui pourrait être la marque d'une certaine hésitation.

L'Éducateur prolétarien n°20 du 15 juillet 1939 est titré : « Premières réalisations d'éducation moderne, à l'usage des débutants, des hésitants et des sceptiques ». Il s'adresse aux « Éducateurs » leur déclarant d'emblée que « les réalisations décisives de la Coopérative de enseignement Laïc et du Groupe de l'Imprimerie à l'École ne sauraient aujourd'hui laisser aucun éducateur indifférent.

« Mais de ce premier intérêt à l’action véritable de rénovation de la classe, il y a une marge que nous mesurons et dont nous ne sous-estimons point l'importance. » Suit un véritable programme « Pour la rénovation Publique de l'École » sous titré « Pas de méthode définie et fixe... ». Principe précisé au troisième paragraphe qui suit : « … nous n'avons jamais prétendu recommander une méthode intangible de l'Imprimerie à l'École comparable aux méthodes en renom qui exigent un diplôme, une fidélité excessive à des normes de travail, une sorte de rite parfois. » En d'autres termes, ne nous confondez pas avec la Méthode Montessori.

Le lecteur attentif aura noté au bas de la page 449 d’introduction : « Le présent fascicule constitue le numéro 14 de notre collection des BROCHURES D'ÉCOLE NOUVELLE... ». Se démarquer sans quitter.

Le 8 novembre 1944, le ministre de l'Éducation René Capitant crée la Commission ministérielle d'études pour la réforme de l'enseignement. Fernande Seclet-Riou en fait partie, mais pas Freinet.

De là à parler de rancœur de la part de Célestin qui, pourquoi pas se serait vu entrant au ministère. Difficilement crédible dans la mesure où il n'a cessé de dire qu'imposer sa pédagogie, de fait promue méthode, serait un non sens à répercussions catastrophiques. Rancœur en voyant "Lange" – qu'il appelait ainsi pour braver la censure lorsqu'il volait à son secours depuis sa prison en 1940 (par l'intermédiaire d'Émilie Flayol, autorisée à lui rendre visite durant son assignation à résidence). Un ingrat, à snober quand on le voit accepter de prendre la direction de la commission Capitant ? Il avait rejoint le PC en 1944 ! Comment faire pression sans rentrer ?

Des évènements troublants.

Sans que l'on sache véritablement d'où est venue la rumeur, en 1943, propagée par le groupe algérien des imprimeurs. Freinet collabo ! La rumeur persiste aujourd'hui, revitalisée. Aux dires de Louzon et du Héron1 qui l'ont fréquenté dans les camps de Chabanet et Saint-Sulpice rassemblant les condamnés réputés anarchistes et communistes, Freinet était extrêmement prudent dans ses rapports avec ses codétenus. Fuites à partir de la censure quand Freinet, à mots couverts dans ses lettres à Élise, désigne les staliniens qui attendent des ordres pour penser par des termes religieux : « les croyants ». Il est peu probable qu'il ait avoué au « voisin » et à sa cour, les courriers qu'il avait envoyé aux ministres de Vichy et à Pétain lui-même. À n'en point douter les accusations viennent des communistes restés staliniens. Une fuite partie de Chabanet n'est pas improbable, au moment ou une révolte a été sanctionnée par des changements de prison quand Freinet était à l'hôpital.

Le second incident date de 1944 lorsque, selon Élise, débarquent les « cravatés », issus de l'ORA probablement, envoyés par De Gaulle certainement, qui viennent prendre en charge la Résistance en Vallouise et tentent de retirer à Freinet ses responsabilités dans le CNR. « C'est eux ou moi » fera comprendre Élise à son mari, ouvrant enfin les yeux. Il choisit la stratégie et sans doute aussi son honneur.

Quel mouvement reconstruire ?

En 1945 un nombre non négligeable de groupes d'Imprimeurs ne font pas la différence entre l'École nouvelle et les Techniques Freinet. Déchirer sa carte du PC aurait des conséquences fâcheuses et constituerait sans doute de quoi transformer les rumeurs en accusation directe. On constate la même hésitation dans les déclarations officielles du bureau national du PC qui verrait bien le GFEN absorber la CEL avec sa précieuse imprimerie soutenue par le nouveau gouvernement qui signe, tardivement, l'autorisation de livraison de papier.

La commission dirigée par Langevin est majoritairement communiste. Y rentrer aurait sans doute permis à Freinet de porter la discussion au sommet, faute de faire passer son projet de réforme. Il ne pouvait en aucun cas être signé par des universitaires de toute façon.

Il choisit, de retour à Vence, de relancer à la fois la CEL et les réseaux dispersés par la guerre. Il pouvait qualifier le mouvement comme il l'avait tenté en 1939 : « Éducateurs modernes », par opposition à « École Nouvelle ». Les « Imprimeurs » communistes y auraient pu trouver leur compte. Cela n'aurait fait que reporter le problème qui de toute façon ne pouvait que conduire à la rupture, non pas à cause du ressentiment, mais parce que la pédagogie Freinet est incompatible avec le programme du PC, qui déjà bien avant la guerre, avait commencé à le dénoncer comme soutien de la bourgeoise.

L'École Moderne.

L'École Moderne Française paraît en avril 1945. On peut supposer que le premier brouillon du livre n'a pas été écrit la veille. La conclusion est reprise d'un écrit daté de 1943. Freinet n'est pas inculte. Il me paraît inconcevable d'imaginer qu'il aurait ignoré l'existence et le martyre de Francisco Ferrer lui qui était allé visiter les écoles anarchistes de Hambourg dès 1922, citait Paul Robin et Sébastien Faure. Celles et ceux qui ne veulent pas voir le clin d’œil à Ferrer omettent toujours le titre exact : il est bien précisé « Française », sous entendu, différente de l'Espagnole, de la Escuela Moderna donc. La provocations est assez claire pour qu'il ne lui soit pas utile de l'expliciter. Les libertaires du mouvement au moins ont de quoi être rassurés : Freinet a enfin compris ce que représente le PC !

Second clin d'œil : dans l'Avertissement du livre, il marque la distance qu'il prend par rapport à ce qui se trame dans les hautes sphères pensantes parisiennes : « Comme l'indique son sous-titre, le présent ouvrage est essentiellement pratique. » Il ajoute pour qui n'aurait pas compris : « Le touriste qui part en excursion n'a que faire des considérations esthétiques, sociales ou humanitaires de ceux qui ne se sont jamais lancés qu'en imagination à la conquête des cimes. » Et suit un coup de griffes aux philosophes, dans les pages suivantes, qu'il oppose aux classes populaires. » Tout permet de supposer que dès ce premier parping posé en avril 1945, la préparation de l'édifice ICEM est déjà en discussion, au moins dans un groupe restreint de fidèles.

Tout faire pour sauver le mouvement sachant les imbrications locales avec le GFEN. Concernant les Journée pédagogiques, Freinet écrit : « Nous recommandons à nos filiales de s'entendre avec le Groupe d'Éducation Nouvelle, avec le Secrétariat Pédagogique du Syndicat de l'Académie pour l'organisation de ces journées recommandées officiellement pour l'étude de la réforme de l'enseignement. (L'Éducateur N°2, 15 octobre 1945.

Le même dénoncera le mois suivant le « gauchisme » pédagogique d'une certain École Nouvelle : « On a fait erreur en plaçant, au centre du projet de rénovation l'idée d'un principe : la pédagogie active, par exemple. Cela a été un drapeau. Comme le tracteur qu'on promène à travers champ, symbole des réalisations nouvelles. Ce drapeau a été brandi par un homme, A. Ferrière, qui a su le faire claquer au-dessus des conformismes assoupis. Il a animé, suscité, orienté les problèmes et les recherches. Mais nous devons aujourd'hui aller plus loin. » On reconnaît là plutôt le style d'Élise correctrice.

Freinet ne déchirera jamais sa carte du PC. Il cessera de payer sa cotisation. La date fait débat. 1948 affirme Henri Portier. Mais le couple bénéficiant de soutiens dans la cellule de Vence, cette dernière hésitera sans doute à les radier tant qu'ils n'auront pas reçu de réponse satisfaisante aux questions qu'ils ont fait remonter au national par son intermédiaire. De ce fait il n'y aurait pas de véritable de date de radiation ce qui explique les courriers encore échangés entre Étienne Fajon et Freinet jusqu'en 1954.

Mm

======

1- interrogés par Michel Launay.

En remarque :

TpsN Ferrer école mod Milan

 

article complété dans le même journal le 3/01/1914**

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La coopérative, c'est bourgeois

La coopérative, c'est bourgeois Mulat jeu 30/09/2021 - 15:09

Les débats sont internes dans le groupe des Imprimeurs comme en témoigne l'article ci-dessous au sujet de la politique conduite par Freinet et une partie des pionniers qui partagent ses idées.

Très peu d'ouvrages ont été consacrés aux coopératives par les historiens. On lira avec profit le livre collectif : "L'utopie au jour le jour. Une histoire des expériences coopératives XIXe-XXe siècle", référencé en bibliographie, ici remise à jour régulièrement (Blin). Les communistes considèrent toutes coopératives comme bourgeoises, faisant le jeu de l'État capitaliste quant nombre d'entre elles sont soutenues, en revanche, par les libertaires. Sans doute devrions-nous prendre le temps de nous pencher sur les "Amicales" très nombreuses qui fonctionnent dans les Alpes-Maritimes quand le syndicalisme est encore interdit, "amicales" qu'on a sans doute un peu trop vite condamnées comme non politiques sinon réactionnaires.

Extrait de l'Imprimerie à l'école de 1926 et n°52 de 1932. (textes complets dans le site de l'ICEM-archives)

coopé IàE 1926

coopé IàE 1932-1

Coopé IàE 1932-2

 

Le Comté peine à se définir

Le Comté peine à se définir Mulat lun 16/05/2022 - 12:54

1792, la Convention déclare suivre la volonté du peuple comtois

4 février 1793 Comté déclaré français. Le 14 février, Monaco est intégré au département A-M

1799 Bonaparte prend le pouvoir – coup d'état du 18 brumaire.

entre le 9 et le 29 mai 1800, le Comté, révolté redevient sous protectorat Sarde.

Conscription pour la Campagne de Russie suivie de la Bérezina 1812 ► les vagabonds en guenilles pullulent1.

1814 Victor-Emmanuel Ier, roi de Sardaigne, reprend le comté le 23 avril 

1848 Louis-Napoléon Bonaparte ► Président donnant des espoirs à gauche. Départ du Risorgimento en Italie

1849 Garibaldi contre Napoléon III venu au secours du pape.

1850 nait un parti prônant le rattachement du Comté à la France

1851 coup d’État qui fait Napoléon III empereur

1858 Villefranche est concédée à l'Empire de Russie par le roi de Piémont-Sardaigne

1857 Le train PLM arrive à Nice et amène les têtes couronnées ►du travail pour les campagnes et les maçons. La veuve de Nicolas Ier de Russie puis Alexandre II son fils viendront à Nice.

1859 Le Piémont, aidé par Napoléon III et Garibaldi repoussent les Autrichiens. Napoléon III veut récupérer Savoie et Comté de Nice.

1860 le plébiscite valide l'annexion du Comté à la France (93%). Les intérêts divergent :

  • Francophiles : niveau de vie amélioré.

  • Séparatistes n'ont pas de soucis financiers : réaliser l'unité italienne.

  • Garibaldi veut un état indépendant reconnu par l'Europe

1864 le train arrive à Villefranche port d'attache de la noblesse russe.

__________

1 On lira avec intérêt Georges Ayache

 

Reprise du chapitre de la page 27 du livre intitulé "Le Comté est piémontais".

  • Les contraintes temporelles ne m'ont pas permis de pleinement mettre en évidence la complexité qui fait la spécificité du pays de Freinet. Sans remonter au Moyen Âge je voudrais tout de même tenter de rendre compte de ce qu'ont pu vivre les populations des Alpes-Maritime au moment du rattachement à la France et cela jusqu'à la première guerre mondiale.

Le Comté peine à se définir

Il est situé à l’extrémité sud, quasi sans communication avec la capitale, ce Comté de Nice qui a été annexé. La patrie de Garibaldi n’est encore ni italienne ni française. On y parle une langue qui se rattache au provençal, par ses variantes, le gavot dans les reliefs (Gars compris, au-delà des frontières du Comté lui-même) et le nissart, son cousin, dans Nice. Le Var séparait Nice de la France, avec quelques villages faisant exception de part et d’autres pour des raisons historiques, de reconquêtes parfois ou de conflits ancestraux entre deux communautés. Roquestéron et Puget-Théniers en font partie. Gars dépend du canton de Saint-Auban, rattaché à Grasse, une ville qui possède certains particularismes, comme un tribunal de Grande instance, dont nous verrons l’importance pour Freinet lors de l’affaire de Saint-Paul. Grasse en effet était chef-lieu du Var en 1793, date à laquelle le Comté de Nice est rattaché à la France, devenant les Alpes-Maritimes. Ce sera la « Division de NIce » en 1814 lors du rattachement au Royaume de Sardaigne. C'est dire qu'à proprement parler, Nice n'a jamais été italienne. Une histoire qui pose la question de l'identité niçoise et de celle de l'ensemble du département, aux administrations et frontières incertaines.

L’annexion du Comté en 1860 a conduit à redessiner les départements, mais le fleuve reste frontière dans les esprits1, au point qu’un descendant d’immigré m’a confié que, même après la Première Guerre, on s’invectivait encore, d’une rive à l’autre, en italien ou provençal d’un côté, et nissart de l’autre.

Des historiens se sont emparés de cette Histoire en oubliant de laisser leurs idéologies au vestiaire avant d'enfiler leurs costumes d'écrivains. L'histoire du Comté n'est pas la même selon si l'on est Français, indépendantiste ou séparatiste, et surtout selon l'intérêt que l'on porte aux dates2.

1792, la Convention déclare suivre la volonté du peuple comtois de faire partie de la France. La « réunification » est déclarée par décret le 4 février 1793. Commence la campagne d'Italie. Le 14 février, Monaco est intégré au département des Alpes-Maritimes3. Mais Bonaparte trahit la Révolution en 1799 (coup d'état du 18 brumaire). Entre le 9 et le 29 mai 1800, le Comté, révolté, redevient sous protectorat Sarde. L'Empereur reprenant sa marche folle, pour un second temps victorieuse avant la Bérézina (1812), le Comté réintègre la France. Victor-Emmanuel Ier, alors roi de Sardaigne, le reprendra le 23 avril 1814 et Monaco redeviendra Principauté Il n'a pas attendu Waterloo. Il faut dire que les Niçois ne veulent pas être enrôlés dans l'armée de Napoléon pour aller se battre en Russie, et que les vagabonds en guenilles pullulent4.

Le Comté deviendra successivement « Département », « Division de Nice », « Province de Nice » aux frontières sans cesse modifiées selon les stratégies administratives qui opposent la république de Gênes et le royaume de Sardaigne5. Menton et Roquebrune profitent de la révolution de 1848 pour devenir « libres », protégées par la Savoie.

1860 le plébiscite valide l'annexion du Comté à la France. Depuis 10 ans était installé un parti pro-français lui-même ambigu dans la mesure où le cœur légèrement porté à gauche, il devrait être opposé à Napoléon III lequel, pour affaiblir l'Autriche rêve d'une unité italienne, et engagera son armée aux côtés de celle de Cavour et Emmanuel II, alors soutenue par Garibaldi.

Que peut comprendre le peuple qui vit cela en direct ? Nous manque terriblement le travail d'un anthropologue.

Le vote a été truqué clament les plus lucides. La misère a tout de même de nouveau parlé, le rattachement à la France donnant de l'espoir à celles et ceux qui n'ont rien ou pas grand chose, laissés pour comptes de la politique piémontaise.

Mais n'oublions pas non plus les antagonismes entre la Sardaigne et Gêne : Cavour supprime la qualité de port-franc à Villefranche, sacrifiant le commerce local. Dans Nice vont s'opposer les autonomistes-indépendantistes, les partisans de l'unité italienne qui se disent Italiens et les francophiles. Sans oublier la personnalité du Français de naissance (sous Napoléon) qu'est Garibaldi, l'anticlérical républicain acteur de l'unification de l'Italie. Que peut-on comprendre sans notre recul6 ?

1857 le train (PLM) arrive à Nice (en 1864 à Villefranche) et amène de riches touristes de toute l'Europe. On voit arriver la veuve de Nicolas Ier de Russie puis Alexandre II son fils. La population locale ne suffit plus pour construire hôtels et palais et pour nourrir une Nice en pleine extension. Les conditions de vie étant meilleures de ce côté de la frontière, les Italiens pauvres, comme ceux qui fuient les guerres dans leur pays, affluent et vont acquérir la nationalité française pour une forte proportion d'entre eux.

Pour compliquer encore la vision que nous tentons de nous faire intervient un évènement qui va bouleverser le changement de vie qui était en train de s'amorcer : en juillet 1870 l'Empire français déclare la guerre au Royaume de Prusse... Une occasion rêvée pour instaurer le républicanisme en Europe. Garibaldi, né Français grâce aux hésitations des politiques, s'engage et appelle le Comté à le rejoindre, francophiles italiens et indépendantistes confondus... Garibaldi qui avait été élu député de Nice en mars 1860, avait alors démissionné le 15 avril lors du rattachement du Comté à la France pour ne pas être intégré dans le gouvernement de Napoléon III. Le même se présentera et sera élu une fois l'empereur chassé de son trône par la République. Nous y reviendrons.

Pour lui comme pour tous les Républicains, Louis Napoléon a trahi la cause républicaine en se sacrant empereur et en s’alliant avec un Cavour7 au service du roi Victor-Emmanuel. Nice et la Savoie sont données en compensation de l’annexion de la Vénétie et de la Lombardie encore sous le joug autrichien. Cela se dit moins, mais Cavour avait précédemment eu d’autres arguments en dépêchant dans son lit la Comtesse de Castiglione.

L'anthropologue arrive trop tard dans la mesure où lui manqueront les témoignages, n'ayant plus que des coupures de presse d'époque à analyser. Mon intention est simplement de tenter de revivre quelques heures de cette époque au présent.

__________ Bibliographie en cours de réactualisation

1 Lire Panicacci : Menton et les Mentonnais de 1939 à 1945.

2 Voir Henri Courrière.

3 Il va de soi que les Princes n'y ont plus leur place.

4 On lira avec intérêt Georges Ayache.

5 En réalité dogat de Gênes dans la République de Ligurie jusqu'en 1805. Annexée au Piémont-Sardaigne en 1814. S'ensuivent de nombreuses révoltes sanguinairement réprimées. Rentre dans le royaume d'Italie en 1861.

6 Qui voudrait compléter ce trop court résumé de l'Histoire, devra ajouter la question du port Franc de Villefranche qui commence quand le Comté quitte la Provence pour le Comte de Savoie, en 1388 (voir Bessi en corrigeant l'erreur de date).

7 Je n'oublie pas que Garibaldi s'est aussi allie à Cavour pour favoriser l'unité italienne, mais m'abstiendrai de développer cette autre contradiction apparente.

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Le bon sens paysan - ne pas se méprendre

Le bon sens paysan - ne pas se méprendre Mulat lun 09/05/2022 - 13:24

Le Bon sens paysan

Il fut un temps où, pour essayer d'améliorer les pratiques culturales, on croyait utile d'avoir recours à des conférences, des leçons plus ou moins suggestives, des diagrammes et des chiffres. Autant en emportait le vent : le paysan hochait la tête et retournait à la tradition longuement éprouvée.

Les choses ont changé le jour où l'on a fabriqué et montré en action les outils nouveaux : charrues, tracteurs, bêches, vaporisateurs qui répondaient mieux que les anciens aux nouvelles nécessités économiques. La part de la théorie était insignifiante sinon nulle : le paysan sentait un besoin non satisfait par les anciennes techniques ; on lui montrait un outil qui semblait répondre à ce nouveau besoin ; il le voyait fonctionner, l'expérimentait, l'adoptait... Le passage s'était fait pour ainsi dire matériellement, expérimentalement.

Quels que soient ses titres de noblesse scolastique, le verbiage ne devrait pas avoir davantage de poids dans l'évolution de notre processus pédagogique.

CF. L'École Moderne Française. Guide pratique pour l'organisation matérielle, technique et pédagogique de l'École Populaire. Ed Ophrys, avril 1945

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Maillol à Puget-Théniers - correctif

Maillol à Puget-Théniers - correctif Mulat dim 09/05/2021 - 07:02

Le curé dit avoir dû faire entrer les enfants par la porte qui lui était réservée aboutissant derrière l'autel.

Ce témoignage auquel je fais allusion page 64 nous replonge dans les conflits caractéristiques de l'époque pendant laquelle s'installe la laïcité. Pressé par les délais qui nous étaient imposés, je n'ai pas pu mener à bout mon enquête sur place. Je suis retourné plusieurs fois sur les lieux depuis afin de reconstituer le plan du quartier autour de 1905-1910 à partir de photos datant de cette époque. Dans le livre, j'ai tenté par un montage, de comprendre comment la place de la statue pouvait être une provocation anticléricale, contraignant le curé à éviter l'entrée principale de son église pour la soustraire au regard des enfants.

La statue était bien à l'emplacement de l'actuel monument aux morts, probablement un peu plus près de l'église pour libérer la place réservée au grand marché.

Freinet enfant, selon son témoignage, attend son père près de la statue lorsqu'il fait ses courses dans la Fabrique de pâtes alimentaires. Comment peut-on voir la statue en entrant dans l'église alors que cette Fabrique se trouve derrière ? En réalité les immeubles situés face au porche d'entrée et à gauche existaient déjà. C'est la partie droite qui a été modifiée. Il fallait donc faire emprunter aux enfants un autre chemin dans la ville afin qu'ils ne puissent pas voir la statue et avoir l'idée de s'en approcher pour en contempler la nudité.

De l'autre côté se trouve la petite entrée [photo 03] qui conduit au campanile et donne accès dans le chœur de l'église. Une porte dérobée qu'on voit difficilement de l'intérieur , cette partie, de nos jours, n'étant pas éclairée pour préserver le tableau de Ronzen.

Mm - 9 mai 2021

 

Maurice Wullens à Alziary

Maurice Wullens à Alziary Mulat mar 17/05/2022 - 12:07

Sollicité comme nombre des camarades du Mouvement qui ne s'appelle pas encore d'École Moderne, pour défendre Freinet après son arrestation le 20 mars 1940, Maurice Wullens écrit à Honoré Alziary. Il pose ses conditions, à savoir qu'il condamne clairement Staline.

Wullens à Alziaey

Publication

Thierriat-Théâtre à St-Sulpice

Thierriat-Théâtre à St-Sulpice Mulat sam 15/05/2021 - 14:29

La lettre qui suit nous a été remise par Sylvie Morse, petite fille d'Alfred Thierriat, compagnon d'infortune de Freinet au camp de Saint-Sulpice. Elle est accompagnée de trois copies de pièces de théâtre : "Le revenant" (dans lequel Alfred Thierriat jouait Adrien), "Le drame de Jésus" et "Visages de France en 6 tableaux historiques" dont nous savons que seule la partie qui concerne Vercingétorix a été jouée. Ces documents seront déposés aux AD06, à Nice pour rejoindre l'ensemble de la collection des pièces de théâtre écrites à Chabanet et Saint-Sulpice.

Nous connaissions les brouillons de ces pièces conservés sous la cote 161J0046 (AD06). La confrontation entre les versions devrait nous livrer de plus amples informations concernant la conception et l'écriture elle-même de ces textes.

0-Mm Thierriat